Le bureau du bourreau - do not disturb

La petite plaquette "do not disturb" était présente en permanence, comme s'il travaillait intensément, en permanence, mais l'hôtesse d'accueil à qui il ne manquait jamais de faire un clin d'oeil ravageur à chaque fois qu'il passait pourrait certifier qu'il n'était presque jamais là. L'Ourihana était un homme de terrain, pas une lopette de bureaucrate flemmard. Et il faisait tout son possible pour éviter les réunions, les séances de travail, la paperasse, et tout le reste.

Ce jour là, il était entré, suivi d'un tigre et d'une jeune kunoïchi. Le bureau était spacieux et spartiate. Un bureau, deux chaises, une armoire toute petite. Aucune décoration, rien de particulier, tout cela était très impersonnel.

Kaneda poussa la chaise pour laisser la jeune Torâ s'asseoir, et passant de l'autre côté du bureau, il s'assit à son tour.

"Bien, je t'écoute"

Une technique d'interrogatoire vieille comme le monde. Commencer par écouter ce qui voulait bien être dit, et rebondir au fur et à mesure. L'homme auquel Awako faisait face n'était pas le premier venu, et elle n'aurait pas facile, si elle cherchait à le tromper. Son regard perçant s'était fixé sur elle, comme un animal aux aguets. Sa proie était devant lui, et il ne la laisserait pas s'échapper sans avoir eu ce qu'il voulait.

Les éclats du bar avaient perturbé la jeune fille ... La violence de la réaction de l'oncle d'Idame l'avait laissé sur place. De même juste avant, l'attaque du Jounin l'avait surprise. Pourquoi réagir ainsi ? La réaction des deux hommes était disproportionnée en rapport à la situation ... Mais c'était fait et rien n'y changerait. Le silence de la marche jusqu'au bureau du Mizukage secondaire s'était fait en silence. Awako avait eu le temps de méditer quelque peu, le Ourihana lui poserait certainement des questions ... Il lui demanderait en tout cas d'où elle revenait et ce qu'elle avait fait. Elle n'avait rien à cacher, mais n'avait pas non plus envie d'entrer dans un long récit. Alors elle suivait, s'inquiétant quelque peu des prochaines heures à suivre.

Ils entrèrent dans le fameux bureau, et l’homme laissa une chaise pour que la jeune fille puisse s’asseoir. Lui-même alla s’asseoir de l’autre côté en lâchant un "Bien, je t'écoute" . Awako prit encore quelques instants pour commencer à parler. La main sur la tête de Takara, cherchant ses mots par sa présence et à elles deux, elles se remémoraient les mois passés ensembles dans la nature. Quand enfin elle releva les yeux pour fixer à son tour son interlocuteur, elle était prête à commencer.

"Pour commencer, je vais donc vous donner les raisons de notre départ … Comme vous le savez, peu de temps après la bataille de Kyako, Chinizu-Sama a disparut. Nous avons attendu quelques jours, presque une semaine, les recherches du village ne donnaient rien, Takara et moi avons décidé de partir à sa recherche dans les autres pays. Nous sommes donc partie, comme souvent pour l’entraînement, vers les marais. Nous nous y sommes enfoncées, puis nous sommes dirigées vers le port. Nous avons embarqué le plus rapidement possible, nous étions déjà parties une fois, nous connaissions l’horaire la plus appropriée pour partir.
Le bateau nous a déposées sur les rives de Konoha, où nous avons commencé les recherches. Dans quelques tavernes au début, puis dans des villages reculés, où nous pensions avoir plus de chances de la retrouver, et prendre moins de risques en nous baladant sur les grandes routes fréquentées. Finalement, nous avons évité de plus en plus de villages et avons continué à fouiller autour de nous, écoutant les discussions des gens le soir, au cas où le passage de Chinizu ait perturbé la vie tranquille de ces gens peu habitués à la visite d’inconnus.
Nous sommes allées le plus loin possible, fouillant le plus d’endroits possible rapidement, tentant de retrouver sa trace quelque part. De Konoha, nous sommes passées à Kawa, puis Suna où nous savions qu’elle avait quelques relations. Mais rien, nous ne retrouvions pas sa trace. Kusa, Iwa, Ame Taki, le nord de Konoha … Nous ne passions que peu de temps dans chaque zone, sauf les grands pays tels que Konoha, Suna et Iwa où nous avons passé à peu près un mois pour chaque. "

Le récit continua, encore un moment, jusqu’à ce que la jeune fille arrive au moment où elles étaient arrivées aux portes de Kiri. Elle n’avait rien détaillé en particulier, elle jugeait que les grandes lignes suffisaient. Les interlocuteurs continuaient à se fixer, l’un attentif, l’autre ne voulant pas se risquer à baisser les yeux, elle ne voulait pas que l’Ourihana se sente trop dominant dans l’affaire. Mais le regard de prédateur qu’il posait sur elle, tout du moins au début, ne lui plaisait pas. Elle ne se sentait pas comme une proie, mais elle savait qu’elle n’avait aucune chance contre l’homme. Aussi n’émettait-elle aucune objection et évitait de se montrer hostile. Cependant, elle savait au fond d’elle qu’elle n’appréciait pas cet homme. Mais il n’était pas question de sentiments ici, qu’elle l’apprécie ou non, c’était la même chose. Elle devait se montrer obéissante … Elle était en position de faiblesse et elle détestait ça.

L'homme avait continué à la fixer dans les yeux pendant tout son monologue. Il s'était recoiffé au moins trois fois, en remettant sa longue mèche vers l'arrière. Ce qui était autant le résultat d'une manie bien ancrée qu'un truc pour essayer de déstabiliser son vis-à-vis. Lorsqu'elle s'arrêta, il laissa un silence pesant s'installer, et ne prit la parole que deux ou trois longues minutes plus tard, sans la lâcher des yeux.

"Bien, Awako-chan, je vais te proposer un petit exercice de mise en situation. Dans un premier temps, imagine-toi en désertrice revancharde, qui veut prendre sa revanche sur le village de la brume, parce que Maelia-sama est tombée dans le coma, qu'Airo-sama a semble-t-il disparu de la circulation, et que tu juges les autorités de Kiri responsable. Si tel était le cas, qu'est-ce que tu me raconterais comme histoire, là, maintenant ? Tu verras, la réponse est très facile. "

Il lui laissa une dizaine de secondes de réflexion, juste le temps qu'elle ouvre la bouche pour s'apprêter à répondre, et il la coupa, volontairement. Il la sentait mal à l'aise sous son regard perçant, et cela ne faisait que commencer. Si elle croyait que son baratin allait le convaincre, elle se trompait de client, et plutôt lourdement.

"Excuse-moi de t'interrompre, mais tant qu'on y est, j'aimerai que tu fasses une autre mise en situation. Mets-toi deux secondes à ma place, et demande-toi comment tu réagirais, et quelle décision tu prendrais ? "

Un grand sourire narquois s'affichait sur son visage, preuve qu'il était dans son élément. Tout cela n'annonçait rien de bon pour la jeune jounin, de retour au pays.

Le silence qui tomba devenait lourd, trop pour être innocent. Premier contact difficile ... Second pas très rassurant. Les paroles de l'homme l'inquiétèrent. Elle ressentait de nouveau cette boule qui lui nouait la gorge quand, plus jeune, la présence des gens la mettait mal à l’aise. Avec le temps, elle avait appris à s’en défaire, mais visiblement ce temps était révolu. La crainte que lui inspiraient les gens, leurs réactions, leurs mouvements autour d’elle, leurs regards, … Elle se sentait se raidir sur son siège, et elle savait que Takara ne pourrait pas l’aider. Se présence l’aidait, mais elle ne pouvait intervenir. Quand il eut fini, elle sentit la stupeur prendre le dessus quelques secondes, puis de nouveau cette inquiétude. Elle avait découvert quelques instants plus tôt la disparition d’Airô et, d’après Idame, il en était de même pour Maelia. Elle ne savait pas que sa chef de clan était encore à Kiri, mais dans le coma. Mais visiblement, l’Ourihana l’ignorait … il ne pouvait savoir que sa thèse ne tenait pas la route dans le cas d’Awako. Elle allait répondre, il la coupa. Le manège de l’homme marchait … La jeune fille se sentait de plus en plus oppressée, une proie acculée, et elle commençait déjà à avoir du mal à le cacher. Son teint devenu pâle devait parler à sa place. Mais la question était : comment allait l’interpréter cet homme ?

Le sourire qu’il affichait en disait long, enfonçant toute la détermination qui habitait Awako encore quelques instants auparavant. Elle, elle savait qu’elle ne mentait pas, mais lui semblait vouloir l’accuser de tout ce qui pouvait faire paraître le retour de la jeune fille comme une tentative de rébellion contre le village, son village. Alors elle-même laissa un silence de plusieurs instants s’installer, elle avait lâché le regard du Mizukage secondaire, mais elle surveillait chacun de ses mouvements. Elle savait que s’il la touchait, elle paniquerait. Toutes ses peurs d’enfance revenaient, amplifiées par la situation dans laquelle la jeune fille se trouvait. Une tension montait dans la pièce, sans doute au plus grand bonheur du Ourihana. Il se savait dominant, prédateur, peut être pas encore à quel point, mais il ne tarderait pas à le savoir. Awako se concentra pour contrôler sa voix, la boule qui lui enserrait la gorge allait rendre les choses plus difficiles que prévues. L’homme prendrait ça pour de la peur, il aurait bien raison d’ailleurs, mais pas sur la raison de cette peur. La jeune Jounin n’avait rien à cacher, le tout était d’en persuader l’homme.

"J’en déduis que vous ne me croyez pas. Je viens d’apprendre que mon cousin avait disparu, votre neveu me l’a appris, de même que la disparition de Maelia-Sama, et vous m’apprenez qu’elle est encore ici, dans le coma. Pour venir avec des idées de vengeance, encore aurait il fallut que je sache avant de venir que ma famille n’était plus complète. Mais j’imagine que vous ne me croirez pas non plus. Pourquoi me croire d’ailleurs, je pars, je reviens, que de bons prétextes pour me prêter des envies qui peuvent nuire au village qui m’a vu naître et où j’ai passé toute ma vie. Seule, je reviendrais dans le seul but de m’en prendre à ceux qui m’ont appris à être ce que je suis maintenant. Belles paroles remarque, vous ne devez y voir qu’un moyen de vous détourner de vos idées. Alors à quoi bon me justifier de nouveau ? Je savais à quoi je m’exposais en partant, et plus encore en revenant. Si vous me présentez déjà comme coupable, j’imagine que je n’ais pas beaucoup d’arguments pour vous convaincre que je ne fais que rentrer chez moi, non ? "

La jeune fille avait réussit à s’emballer un peu, mais la réalité l’avait vite rattrapée. Si l’Ourihana la considérait comme un danger pour le village, il n’hésiterait pas sur la conduite à tenir.

"Quant à ce que je ferais si j’étais à votre place, que voulez vous que je vous dise ? Vous avez vos idées et vos doutes, je sais que je n’ai à me reprocher que mon départ, mais vous ne pouvez me croire, ou du moins, ne voulez pas le faire. Du moment de mon retour, je suis suspecte, je le comprends. Vous ne faîtes que ce que vous voulez faire ici. "

La chaleur de la tête de Takara sur ses mains la mettait un peu en confiance, elle avait moins peur. Mais le regard du Ourihana et sa situation étaient suffisamment préoccupantes pour que cette confiance s’évanouisse rapidement.

L'homme émit un petit rire sardonique, plutôt terrifiant. Il semblait froid, et sans coeur, à cet instant. Un hybride inquiétant entre son côté narquois, et la rigidité stricte de l'anbu qui sommeillait en lui. Il se leva, lentement, et il lâcha pour la première fois le regard de son invitée. Ses yeux se fixèrent sur la tigresse, celle-ci leva les yeux, et commença à grogner, sentant le défi que lui imposait le Mizukage en second. Une aura de chakra impressionnante émanait de lui, et Takara battit en retraite, prudemment. Elle savait ne pas être de taille, et son instinct lui dictait de reculer maintenant, de laisser sa maîtresse seule, même si elle détestait ça.

Kaneda pouvait imaginer une partie de ce qui se passait dans la tête de la jeune jounin, il était un expert dans tout ce qui avait trait à la torture et à la manipulation psychique. Les différentes techniques n'avaient pas de secret pour lui, et il n'hésitait pas à les utiliser s'il le jugeait nécessaire. Il savait que l'animal servait de repère à la jeune Torâ, Takara permettait à Awako de ne pas sombrer complètement, elle se raccrochait à la tigresse pour ne pas perdre pied. Et il lui avait volontairement laissé ce contact au début de l'entretien, pour renforcer ce lien. Et désormais il l'en privait, de façon brutale.

Elle était à sa merci désormais, et il fit le tour de la table, en reportant son regard sur elle. Il la fixait de façon encore plus intense, comme s'il était en train de transpercer son âme, et d'en sonder les tréfonds. Il posa sa main sur l'épaule de la jeune fille, la frôlant à peine, avant de la masser étrangement. Il parla à nouveau, et sa voix avait pris une sonorité différente, un ton qui s'accordait parfaitement avec le regard d'aigle et le sourire carnassier qu'il lui adressait.

"Alors comme ça, on joue à la victime, ma petite. Que c'est amusant. Inutile aussi, soit dit en passant, c'est une piètre stratégie qui ne nous fait pas beaucoup avancer. J'attendais autre chose d'une ancienne élève de Chinizu-sama, je ne te le cache pas, Awako-chan. Tu devrais te creuser les méninges un peu plus, si tu veux mon avis"

Difficile de savoir à quoi elle devait s'attendre, mais elle avait plutôt intérêt à donner une réponse qui le satisfasse, si tant est qu'il en existe une...

Il cherchait à l’enfoncer, et il y arrivait terriblement bien. Lorsque Takara se mit à reculer, Awako sentit la pression se faire plus forte encore dans sa gorge. Il lui restait le contact mental qui les unissait, mais elle craignait de l’utiliser en présence de l’homme. Elle laissa donc partir la Tigresse, puis l’Ourihana s’approcha. Elle tressaillit lorsqu’il posa sa main sur son épaule et se raidit. Elle le laisse faire, puis parler, sentant pourtant la tension toujours monter d’avantage. Il pouvait sentir sous ses mains les muscles de la jeune fille frémir, se contracter et la jeune fille se tassait, comme pour échapper à ces mains qui osaient la toucher. Elle l’écouta, mais peu attentivement, concentrée sur la pression sur ses épaules. Elle sentait le regard sur elle, mais ne cherchait pas à le rencontrer, ses yeux étaient fixés à un point fixe et n’en bougeaient pas. Du fait de la tension qui l’habitait, une pellicule de sueur vint perler à son front et sur son cou. Une fois de plus, elle tressaillit, et se leva d’un bond pour se retourner et regarder l’homme.

Les grognements de Takara reprirent, plus puissants, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas intervenir. Awako cédait trop vite à la panique, mais elle se sentait étouffer dans cette pièce. Pâle, elle dût s’accrocher à la table pour ne pas trébucher. Le sourire du Mizukage secondaire était très parlant, il avait gagné la bataille, la jeune fille était complètement paniquée.

"Non. Qu’est ce que vous voulez ? Que je vous répète ce que j’ai déjà dit ? Rendez-moi Takara. Vous n’avez pas le droit de lui faire subir ça. Vous cherchez à ce que je vous avoue ce que vous voulez m’entendre dire. Je ne vous ferais pas ce plaisir."

Elle recula, elle ne voulait pas qu’il l’approche, le souvenir de ces mains sur ses épaules la dégoûtait. Elle avait trop chaud, la boule qui lui nouait la gorge se resserra et l’empêcha de reprendre. Convaincre l’homme de son innocence ? Elle ne s’en sentait plus la force. Son esprit voulait toujours lutter, sa volonté était intacte derrière le voile de panique qui la refoulait. Elle sentit de la chaleur dans le brouillard de ses pensées. Un appel de Takara la ramena instantanément.

*Reste calme. Ne le laisse pas nous détruire. Je suis quand même là. Regarde-le, n’aies pas peur.*

*Aide-moi … J’ai besoin de toi. Ne me laisse pas seule avec lui.*

*Non, je suis là.*

L’homme la vit se ressaisir peu à peu et lever vers lui des yeux remplis de colère. Il ne serait nullement impressionné, mais se demanderait sûrement d’où venait ce retournement de situation. Tandis qu’elle se reprenait, Awako se sentait mieux pour parler, pour l’affronter.

"Je ne viens pas attaquer le village, sinon je ne serais pas passé par la grande porte. Ou je ne serais pas venue seule. Ne serait-ce que pour ma famille ou le souvenir de Chinizu-Sama, e ne trahirais pas Kiri. Il y a des principes qu’on ne viole pas."

Ils se regardaient de nouveau, la nouvelle force d’Awako l’aidant à se défendre. Elle n’allait pas abandonner maintenant.

Il la regarda, toujours souriant de cette même façon qui avait le don pour mettre celui qui lui faisait face dans un état de stress pas possible, que ce soit de peur, de colère ou d'envie. Il parla d'une voix plus douce.

"Tu peux y aller, Awako-chan. Considère-toi comme réintégrée, et jounin de Kiri, comme auparavant."

Il détourna la tête, comme si les réactions de la jeune fille n'avait plus le moindre intérêt désormais. Mais il ajouta un léger détail avant qu'elle ne sorte.

"Une dernière chose. Tu es au courant que les ex-konohans qui sont arrivés au village il y a quelques temps se sont fait apposés un sceau, qui permettait aux autorités de les contrôler, si jamais il leur prenait l'idée saugrenue de trahir le village. Sache juste que je viens de te faire le présent d'une copie quasi-conforme de celui-ci, juste sur ton épaule. J'y ai apporté quelques modifications mineures. Ne te fatigue pas à essayer de le sceller, ou de le faire disparaître, c'est peine perdue. Je ne te ferai pas l'affront de te faire un dessin sur les conséquences qu'auraient un acte stupide de ta part."

La conversation avait-elle réellement un but ou avait-il prévu cela depuis le début ? Tout cela n'aurait alors été qu'une habile diversion ? Son visage affichant toujours le même sourire narquois ne trahissait aucune émotion.

"Pour les aspects plus pratiques, comme ton intégration à une équipe, ton emploi de professeur, ou ces choses-là, je te suggère de voir avec Arthuria-sama, elle est beaucoup plus compétente que moi, pour tout ça... "

Une façon comme une autre de donner congé à Awako.

Le regard que lui lançait l'Ourihana la remit mal à l'aise. Elle le fixait pourtant, elle ne le quittait plus des yeux, elle ne voulait plus le lâcher. Elle sentit la chair de poule lui couvrir le corps, que lui voulait il encore ? Il pouvait ne pas la croire, mais elle avait l'impression qu'il préparait un moyen plutôt désagréable pour lui faire peur. Il y avait déjà réussit, mais visiblement pas suffisament. Malgré cette nouvelle boule d'angoisse qui la paralysait, Awako ne bougea pas, ne recula pas. Elle ne voulait pas céder une nouvelle fois devant lui.

Le ton de la voix de l'homme était moins rude, et l'annonce la laissa sans voix. Elle ne comprit pas immédiatement, et du fait, elle ne bougea pas. Enfin, il la libéra de son regard puis enchaîna, alors qu'elle commençait à bouger pour rejoindre Takara vers la porte. Elle se figea et le regarda. Un *Enfoiré* passa dans son esprit, mais elle n'osa y penser trop longtemps. Passant sur le côté pour éviter de passer trop près du Mizukage secondaire, Awako arriva près de la porte, enfin. Elle jeta un regard en arrière, un dernier.

"Bien. Juste une chose, arrêtez de me prendre pour une cinglée. Ce sera sans doute la seule chose que vous pourrez faire pour moi."

La Jounin allait pouvoir ne plus voir ce sourire, ni ce regard, et elle s'en sentait soulagée. Elle savait qu'à l'avenir, elle éviterait de croiser le chemin de cet homme. La jeune fille ferma la porte et s'en éloigna rapidement, suivie de près par Takara qui ne la lâchait pas d'une semelle. Lorsqu'elle sortirent du bureau du Mizukage secondaire, laissant l'homme et la secrétaire derrières elles, Awako se baissa et serra contre elle le cou puissant de la Tigresse. Le souffle chaud de son amie contre son propre cou finit de la rassurer. Maintenant, elles devaient aller voir Arthuria-Sama. En se relevant, la jeune fille regarda son épaule. Le sceau qui y était apparut la dégoûtait, elle ne savait pas combien de temps le Ourihana le lui laisserait, plusieurs mois, peut être quelques années, même si elle en doutait. Il finirait bien par arrêter de se méfier d'elle.

Quittant les lieux, le duo se dirigea lentement vers le bureau de sa Mizukage ... Reportant encore pour plus tard le repos qu'elle s'accorderait bien. Son esprit se dirigea vers Idame, elle espérait qu'il s'en sortirait bien de son côté, son oncle n'avait pas été tendre non plus avec lui. Peut être le reverrait-elle dans quelques jours, si ce délai n'était pas allongé par la mission qu'allait avoir le Jounin. Enfin ... Il serait toujours temps de le croiser au village ou à l'académie.

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