[Lieu] Cour Abandonnée

[ Entraînement: Taïjutsu ; Ninjutsu (clone); ~~Genjutsu~~ ; ~~Force~~ ; Vitesse; ~~Intelligence~~]

Idame sortait de sa jolie nouvelle demeure. A Kiri, tout semblait paix et repos. L’eau, berçant chacune des vies avait un effet apaisant plus que certain. La lassitude de ses mouvements regorgeaient de tant de vérités que même les esprits les plus terre à terre la transperçait toujours avec passion. A la recherche d’un poisson ou bien d’une algue, chaque regard se sentait apaisé en la reluisant. Idame, n’échappait pas à cette règle. Et loin de son Konoha, loin de sa mémoire troublée, voir annihilée par une force qu’il ne peut combattre, loin de ses préoccupations lancinantes ; ici Idame renaît. Ses flammes, auparavant folles et offensantes, se sentaient ici légèrement bridées, tout simplement sous contrôle. Le Jounin avait, au travers de ce long voyage, beaucoup mûrit. Ses quatre amis, tous en vie, seraient ses amis pour la vie. Ils avaient entrepris et terminé tout ce qu’ils avaient entrepris, et c’est la première fois pour Idame qu’il se sent aidé, aimé ; des temps en temps admiré… Une pureté sans nulle équivoque : admirer ceux qui vous admire, s’échanger ses admirations avec adoration, et se rendre ensemble vers la route d’Or, en esquivant habilement les chemins des ténèbres puis massacrant uns par uns les gardes des parpaings jaunâtres.

Tout brille, reflets comme effets. Idame lui aussi, son œil blanc aussi, son nouveau bandeau surtout. Sa main droite, ne tremble plus. Sa jambe gauche, marche droit. Son sourire, reste au beau fixe. Son esprit, laisse un tumulte d’idées prendre la place des doutes et pressentiments offensants. Loin de la terreur et des arbres ; toujours sur la plage et parmi les grains de bonheur. La mer, et son sable gorgés de lumière ont remplacés les sous-bois de la terreur. Idame avancé à pas certains. Il sortait de sa nouvelle demeure, et visitait les douces prairies de Kiri. A la fois ensablées, décorées de maquis incroyablement verdoyants… Ornés d’or comme de petits bijoux. Ou encore la ville, simple, rustre et pourtant débordant d’un climat de sérénité et dégorgeant d’envies. Idame se baladait… Gentiment, cherchant inlassablement un petit bois pour s’y entraîner.

Car malgré l’infinie satisfaction d’être arrivé, enfin sur une terre qui le fait rêver plus que ne le terrorise, il demeure quelques peu nostalgique. Et il y a des petites habitudes qu’il sera dur de pallier, dans un premier temps. Celle de s’entraîner, seul derrière chez lui, à la lisière sud de la forêt de Konoha, ou encore d’habiter un endroit exiguë… Tous ces repères qui avaient construit, tout de même le jeune homme, il ne pouvait les refouler en un mois. Il était aujourd’hui heureux et satisfait. Alors, jamais il ne remettrait tout ça en questions, au grand jamais. Pour la première fois, il ne voit plus d’erreur, ni de regret. Et c’est cet état d’esprit qui lui permet de marcher dans ces nouvelles rues. Ces pensées sont bercées par un flux nouveau ; mais elles furent élancées par un flux vieux comme la tombe de ses parents ; il ne peut les oublier, il ne peut s’oublier. Malgré qu’il soit amnésique. Son bras s’échoua, et vint caresser sa poche à Kunais. Il n’en avait plus beaucoup, sûrement égarés pendant le voyage. Il était en haut d’une baraque, à l’extérieur, enfin à l’extrémité de la banlieue du vrai Kiri. Personne ne le regardait, il pouvait…

« Byakugan… »

Il scruta les environs, ne laissant pas une seule zone de son périmètre observable avec un seul secret. Il tourna sur lui-même à trois reprises. Un endroit lui avait frappé l’œil. Une petite cours, avec, derrière un grand jardin, des arbres, et même un petit bois, sûrement pour les renards adoptés. Il y a des endroits bizarres à Kiri No Kuni, celui-ci ne faisait partit. Idame compta six renards, une petite famille. Il pensa instantanément à ses amies les panthères, sans pour autant réussir à mettre la main sur Ogrimi, une Kuchyose ? Vu leur taille, non, ils semblaient à l’état sauvage, malgré qu’ils aient élus domicile dans cette cour abandonnée… Abandonnée, non, je m’abuse. Ce serait plutôt désertée pour une durée indéterminée, car vu l’entretient, l’herbe parfaitement coupée, les arbres parfaitement taillés ; rien ne laisser véritablement penser à une maison abandonnée. Idame recouvrit son œil de son nouveau bandeau, aux couleurs étranges…Il le portait fièrement, et se posa quelques secondes, s’imaginant là, sur son toit.

Il sauta ! Le Byakugan désactivé, l’humeur bleue comme l’océan, reluisante comme le métal brillant qu’il faisait sortir de sa chambre… Un Kunai ! Il s’en munit, le jeta dans la cours. Pourquoi ? Aucune idée, un tripe à lui, sûrement. Il n’était pas d’humeur à se remettre en question, même pas la première de ses idées. Il ne la trouvait pas dangereuse, et instinctivement rien ne le forçait de ne pas le faire ; il ne poussa pas la réflexion plus loin, et le balança, vite très vite. A peine partit il était déjà arrivé, à cent mètres de là. Il continuait de courir, il était désormais sur le sol. Il enchaînait les sauts, et était pratiquement invisible à quiconque ne ferait pas attention. L’entraînement commençait. Il dut faire une pause, il avait mal jugé un léger détail, le grillage. Il en profita pour faire un clone, un Kage Bunshin, et ensemble ils passèrent par-dessus l’obstacle. Les voilà dans la plaine…

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Idame commença par s’allonger par terre, avec son clone… Silencieux et scrutateurs du ciel, le jeune homme, enfin lui et son clone, se découvraient une personnalité rêveuse qu’ils avaient enfermée dans les méandres de la peur et de la nostalgie. Quelle poison, la nostalgie, le passé c’est bon, s’en engorger, c’est mal. Aujourd’hui vidé de tous ces obscurs nuages, il voyait claire, enfin claire. Ils restaient là, tranquillement posés, à ne réfléchir qu’au noir, bien que leurs yeux soient illuminés d’une lumière plus jaune que verte. Et ça leur plaît aux jeunes Konohiens. Idame, le vrai, fut le premier à se tourner vers son clone.

« J’ai envie de m’entraîner… De parfaire quelques mouvements. »

« Je suis persuadé que j’peux t’aider… C’est d’ailleurs pour ça que je suis là, avec plus de cinquante pourcents de ton chakra dans le corps non ? »

« Pas faux… Voici le plan.
Tu fais un Shurikens Kage Bunshin. Tu fais dix piles de dix shurikens, tu disposes ça soigneusement sur ton bras. Je me place à quelques mètres, tu me shootes, j’esquive tout… Ca t’botte.»

« Ô que oui… J’dois te laisser la possibilité d’esquiver ? » Idame fit non de la tête, accompagnant son mouvement d’un sourire confiant et emplit de défis « Okay… Où est Dokara, que je sache où aller le chercher quand tu seras planté ? » Le clone joignit à ses quelques propos un sourire identique à celui d’Idame, un entraînement à cent à l’heure, à coups sûrs. Ca faisait longtemps. Trop longtemps.

« Je suis prêt. C’est quand tu veux. »

Idame était à une grosse vingtaine de mètres de son clone. Il reposait une grosse partie de son corps sur sa jambe droite, légèrement reculée et presque tendue. Alors que la jambe gauche, contractée et légèrement accroupie lui offrait une possibilité rapide de sauter pour éviter quoi que ce soit. Il profita de cette position pour faire quelques flexions étranges. Sa jambe droite glissait en arrière alors que sa jambe gauche s’occupait de fournir la force nécessaire aux allez et retours de ce mini-corps.
Pendant ce temps, le clone extériorisait une grosse partie de son chakra. Le nombre de Shurikens demandés était incroyable. Le clone avait les yeux fermés, le tâo de la chèvre dessiné. Le chakra émanait tout autour de son corps, puis se concentrait sur son avant bras gauche, alors positionné à l’horizontal…
Le véritable Idame avait terminé son semblant d’échauffement, ses muscles, jeunes et extensibles étaient prêts à faire face… Le premier coup serait un test, mais aussi un premier essai. Depuis le combat contre Katsue, Idame n’avait rien au à esquiver. Il fallait remédier à cette lacune, jeune Jounin.

« Shurikens, Kage Bunshin No jutsu ! »

Une nuage de fumée se leva tout autour du clone. Et trois projectiles vinrent transpercés ces jolies rondeurs. Avant même d’avoir vu e visage de son clone, alors que la fumée blanche demeurait épaisse et dense ; trois shurikens volèrent vers Idame. Un en direction de son bassin, une zone difficile à manier lorsqu’on est immobile au départ de l’action, l’autre juste à sa droite, pour l’empêcher de pivoter, et le dernier au niveau de sa tête pour lui faire comprendre que les bloquer était beaucoup trop risqué. Le jounin esquissa un léger sourire, entre clone et Shinobi on se connaît bien ; mais un clone est trois fois moins rapide, trois fois moins agile et surtout trop peu résistant pour se comparer à l’original.

Les shurikens arrivaient, plus vite qu’un aigle en piquet. Idame évita facilement le premier en pivotant sur la gauche -appui sur sa jambe droite, comme prévu, mais beaucoup plus vite que ne l’imaginait le clone. Il chassa l’air avec son bras gauche, lui permettant de vite freiner après avoir esquiver le premier, le second prenait la direction de sa poitrine, en plein milieu. Ce serait imprudent de déjà encaisser alors qu’il avait retiré son gilet de Jounin, pour vraiment travailler en vitesse et en agilité. Il se tordit, penchant sa tête en avant et rentrant tout son buste, le shuriken le frôla, découpant une partie de son veston léger. Le dernier arrivait en direction de ses cheveux, pas question de perdre une seule mèche de ses cheveux d’argent, dont il était si fier. En estompant la rotation sur la gauche, il avait amorcé une contre force, qui le poussait à revenir dans sa position initiale. Il pivotait donc sur sa droite… Il tombait en avant, il compléta ce mouvement en augmentant la force de pivot, pour finir par se retrouver en face du clone, penché en arrière, les yeux rivés sur le shuriken qui passait vingt centimètres au dessus de son nez. Il se redressa d’un coup. Maintenant le clone était parfaitement visible. Et les shurikens aussi…

Il reprit sa position initiale. Sans mot dire, le clone enchaîna.

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Les shurikens volaient, sans pause désormais. Idame les esquivait un à un.

Il y eu un petit moment, où les deux frères, si j’puis dire, s’échauffèrent. Le clone lançait des shurikens de plus en plus forts les saisissant à pleine main, au lieu de les faire simplement glisser de la pile comme les trois premiers. Idame lui, avait enchaîné quelques mouvements inutiles, quelques sauts, des rondades, une roue et quelques mouvements au sol. Il ne rigolait pas, mais ça ne lui déplaisait. L’échauffement, dura cinquante shurikens, en comptant les trois premiers. Le Jounin avait quelques trous dans sa veste, sa joue perlait de petites gouttes rougeâtres, le liquide de vie. Mais les deux amis avaient le même sourire, et n’étaient pas encore essoufflés. Les choses sérieuses allaient commencer. Il restait cinq piles sur le bras du clone, il les divisa toutes en deux : cinq piles de cinq…

Nous revenons donc à a première phrase de ce post : les shurikens arrivaient, sans interruption aucune ! Idame esquivait, il n’avait jamais été aussi agile, jamais aussi souple et rapide. Il alliait la finesse de son corps, avec sa déconcertante facilité à se mouvoir dans les airs. On sentait le corps souple du gosse de quatorze bientôt quinze. Les shurikens le frôlaient, mais il se dandinait, passant par toutes les positions pour les éviter. Seize venaient de passer, et allaient se clouer au sol, derrière lui. Huit arrivaient d’un coup, avec à peine trois mètres entre eux, sois un huitième de seconde d’écart. Idame était entrain de glisser vers l’arrière, après un saut. Sa tête fixait les shurikens qui arrivaient. Il était immobile, une main sur le sol. Les trois premiers, il les esquiverait d’un seul coup, dans sa petite tête ça allait vite. Il porta son corps sur son bras droit, un poirier à une main. Il joignit sa main gauche et sauta. Les trois shurikens lui passèrent en dessous. Il entama un salto bizarre, la fin d’un salto arrière. Son corps était maintenant à l’horizontal, deux shurikens lui passèrent juste en dessous, il profita de la différence de force développée par son bras droit –plus puissant- pour se laisser basculer à gauche. Deux shurikens vinrent lui déchirer le bas de pantalon, après lui être passé devant les yeux. Heureusement qu’il tournait. Il était maintenant les pieds sur le sol, ou presque, il finit de pivoter, laissant quelques shurikens se faufiler sous son bras. Idame se retrouva en déséquilibre sur sa jambe gauche, à cause du pivot, qui n’était pas terminé. Il finit sa rotation, presque haletant. Il se coucha sur le sol, une rafale arrivait en l’air… Il continua enchaînant quelques sauts périlleux… Jusqu’à ce que le stock soit épuisé.

« Byakugan ! Faut les retrouver ! »

« J’en ai vu certains exploser, il va nous en manque pour la seconde vague. »

« J’en ai une petite vingtaine dans mon havre-sac. Tu auras qu’à te servir. »

« Faut que tu me dises, où je dois chercher. »

« T’occupes ça fait partie intégrante de mon entraînement. Les repérer tous, et te les ramener. Contente toi de maintenir le Jutsu, qu’ils ne me disparaissent pas sous les yeux ! »

« Okay, bah j’vais chercher les autres. »

Le clone alla vers le sac. Il posa délicatement la veste sur le côté, ouvrit la chose, s’emmêla presque dans quarante cinq mètres de corde, enroulée autour d’un morceau de bois. Il se saisit finalement d’un petit sac enfermant les vingt shurikens. Il les sortit et les posa par terre. Il s’accroupit, suçant une petite plaie sur son avant bras, il s’était coupé au dessus du poignet pendant la première phase du combat, s’il n’avait pas eu de chakra, il aurait explosé. Idame avait du mal à le maintenir en vie. Mais ça rajoutait une condition à l’entraînement c’était sympa. Le clone lui était reconnaissant.

Le Jounin lui, pendant ce temps-là se battait avec acharnement contre ses vertiges, et ses violences à la tête. User du Byakugan pendant qu’il avait sauté chercher les premiers shurikens repérés, quel manque de concentration cruel. Il le désactiva, dés qu’il eut retrouvé l’équilibre. Puis se fia à sa mémoire pour ramasser encore six Shurikens. Plantés dans les arbres, coincés entre deux parpaings, retenus par les mailles du grillage. Pas un seul n’était hors de la propriété, mais beaucoup manquaient à l’appel. Idame alternait Byakugan, puis souvenirs, pour enfin en récupérer quatre-vingt. Qu’il amena à son clone. Celui-ci était presque guérit, c’était l’avantage d’être fait d’une chaire de chakra, il suffit de deux trois efforts pour le remettre d’aplomb.

« On y va ? »

Le clone acquiesça d’un signe de tête. Idame recula. Plus de vingt mètres, encore une fois. Il tenta un dernier coup de Byakugan… Pas de Shuriken, mais une nouvelle tête, cachée dans un arbre. Il était dans son entraînement, et après l’avoir rapidement observé, il préféra terminer. Il ne semblait pas hostile…

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Le clone positionna donc les dix piles sur son bras gauche, comme tout à l’heure. Il regarda Idame, avec un regard remplit de doutes. Comme si, lui aussi avait sentit cette présence. Idame, s’étirant le bras, acquiesça d’un signe de tête. Ca voulait dire, t’en n’occupes pas, et continue. Le clone ne se fit pas désirer plus longtemps. Une première rafale partit. Les deux premières piles, soit vingt shurikens, Idame ne s’attendait pas à autant de projectiles pour le début. Son clone ne rigolait plus. Ils étaient lancés, plus vites beaucoup plus vites que tout à l’heure. Le jeune Jounin les scruta un à un… Il commença à réfléchir à un mouvement, et alors qu’il allait se lancer, le premier vint lui déchirer l’avant-bras ! Instinctivement il porta son regard sur sa plaie nouvelle. L’autre shuriken arriva alors, en direction de sa tête. Idame se pencha, mais l’étoile de lames lui trancha son bandeau, enfin le desserra, il tomba alors, activant son Byakugan. Dix-huit autres shurikens arrivaient, et les premiers vertiges gagnaient le Jounin. Il souffrait, la plaie à son bras valait bien toutes ses égratignures jusqu’alors. Il se pencha sur sa droite pour éviter deux étoiles, malheureusement il fut pris d’un atroce mal de crâne, encore dû à l’activation du Byakugan pendant un mouvement trop brusque. Il se retrouva en équilibre sur un bras, de profile par rapport au sol. Quelques shurikens arrivaient en direction de ses jambes, il pivota sur son bras. Ils lui frôlèrent la jambe, son crâne lui faisait mal, il se livrait entièrement à son instinct…

Son œil se ferma ! Il reprenait le contrôle. Merci, paupière ! Son bras droit fléchit, permettant à deux shurikens de lui passer juste au dessus de la tête, un petit cheveux vint briller dans les airs. A partir de maintenant, il n’allait plus s’arrêter ! Après avoir fléchit, il se mit à rouler sur le côté, tout en pivotant légèrement sur son bras gauche. Il se retrouva, accroupit, dos à dos vis-à-vis du clone. Il avait lancé un grand coup dans ses abdos, ça l’avait redressé, et son bras gauche l’avait aidé. Restant immobile, il sentit cinq petits courants d’air… Un entre deux de ses doigts, qu’il venait d’écarter, un autre juste sous sa cuisse droite, un au dessus du genou gauche, un dernier frôlant son épaule droit ; et enfin un lui frôla son oreille après un mouvement de tête pour chasser ses cheveux. Il était enfin concentré. Il se retourna sèchement… Penchant son corps en arrière, d’un réflexe incroyable, dés qu’il vu le shuriken venir se loger entre ses deux yeux. Il poursuivit son mouvement, se portant sur son bras gauche, peu importait les blessures à ce moment là, il développait plus de force qu’il ne souffrait… Un Idame, nouveau brillait sur les plages kirisiennes !

Mais le rythme s’accentuait, et il ne pourrait bientôt plus faire face. Car il les lançait tous, sans plus aucune interruption. Après avoir finit son salto arrière, il prit appuis sur ses deux jambes et sauta dans les airs, salto avant cette fois ci. Quatre shurikens lui passèrent en dessous. Il forma plusieurs tâos. Et une voix sourde, sans vie, presque ténébreuse vint transpercer le silence qui planait sur la scène.

Shunshin no Jutsu !

Idame se reposa sur le sol. Une petite vague de chakra émana de ses pieds. Il dansait un poil plus vite, et c’était ce poil qui lui permit d’éviter quelques shurikens toujours aussi menaçants. Il en restait une bonne cinquantaine. Ils venaient et progressaient dans l’air, tellement vite, qu’Idame ne pouvait même plus les compter. Il ne serait désormais plus question de prévoir d’unique mouvement qui lui permettrait d’éviter une rafale. Il ne pourrait plus analyser des trajectoires pour simplement ne plus se trouver dessus… il allait falloir hausser le niveau, et maîtriser ce que l‘on appel l’instinct. Il fallait changer complètement d’attitude. Ne plus essayer de prévisualiser, pour bouger. A partir de maintenant, il fallait enchaîner réflexes sur réflexes, en passant par les réflexes. Voir et réagir, sans prévoir pour agir. Idame, était rarement à l’aise dans ce genre de situation, il préférait se fier à son cerveau qu’à son corps. Mais je l’ai déjà dit, Idame n’est plus le même, et cette vague de renouveau lui offre l’engouement, l’audace nécessaire à l’élaboration de ce genre d’exercices…

Le regard noir, l’attitude déterminée ; Idame et ses deux bras pendants s’élançaient ! Un Kunai, il se pencha à droite. Un second, il se poussa en avant pour poser sa main en appuis. Le clone avait compris le sens de ce nouvel exercice. Il avançait doucement dans la direction d’Idame pour n’armer qu’après l’esquive, lançant encore plus vite qu’avant. Le vrai, luttait. Ses bras voyaient du sang frivole partir flotter dans les airs. La scène était époustouflante de rapidité, de fluidité, mais aussi d’adversité entre les deux identiques. Après avoir enchaîné quelques slaloms, après être passé par toutes les positions possibles et imaginables, après avoir perdu une dizaine de centilitres de sang, après avoir évité une petite centaine de shurikens. Idame se retrouva debout, tout simplement debout. Alors que les deux dernières étoiles tranchantes arrivaient.

Les deux shurikens arrivaient Idame avait la tête penchée, le menton sur le torse. Le premier venait si loger juste sous son menton, soit, là où il ne faut pas. Il avait une légère trajectoire ascendante, le clone avait décidé de terminer avec quelques petits effets, pour vraiment jouer avec les réflexes du Jounin. Idame tendit son bras gauche, chassa sa jambe droite pour entamer un pivot, il fit une courte pause au quart de tour, il fourra l’extrémité de son index dans le petit cercle que dessinait le centre du shuriken. Une fois attrapé, il transforma la force rectiligne développée par le lancé du clone, en tournoyant sur lui-même… Le shuriken fit un demi-tour complet, et partit encore plus vite en direction du clone. Le clone explosa… Le Kage Bunshin Shuriken aussi.

Une dernière étoile se dirigeait vers Idame. Le petit Ninja continuait de tourner. Sa main s’envola soudainement, alors qu’il tournait les yeux au shuriken, l’un de ses doigts dégagea son bandeau ; il était redescendu et gênait la vision de son Byakugan. Il entrouvrit l’œil, dans la direction où était caché le jeune homme tout à l’heure. Il était toujours là, caché derrière cet arbre. Sûrement une surveillance demandée par Mizukage-sama. C’était l’occasion de faire connaissance, et de prouver sa bonne foi. Tout pendant que sa tête mijotait un petit plan, il finit son dernier demi-tour. Il était dos au visiteur, et le shuriken venait de la gauche. Il avait trop tourné et pris un temps d’avance sur le projectile… Il tendit son bras gauche en arrière, planta son index dans le petit cercle comme tout à l’heure. Il accéléra alors la cadence, ne se contentant plus d’accompagner. Un de ses pieds laissa un nuage de poussière émaner, il continua de pivoter, arrivé aux trois quarts de tour, il lâcha le shuriken en direction de l’arbre là-bas.

Dans la continuité, il rattrapa son bandeau de la main droite, et se le fourra sur le nez. Il couru, toujours sous l’effet du Shunshin, et vint se percher quelques branches au-dessus de Kusano, c’était le nom du visiteur. Je le laisse se présenter. Idame était allé vite, assez vite pour voir trois cheveux de Kusano venir s’échouer sur le sol, probablement tranchés par le shuriken. Idame avait un grand sourire, et son œil bleu était fermé –l’autre recouvert par le bandeau. Il leva droite la main.

« Yo ! »

L’entraînement se terminait là-dessus. Idame avait hâte de faire connaissance. Sûrement plus que de s’entraîner. Quoi que, l’air kirisien et sa récente paix spirituelle le rendent d’un coup plus propice à ce genre de pratiques. Mais rien ne vaut un bon dialogue pour le jeune homme. Il faudrait qu’il pense à aller chercher ses quelques fringues s’ils venaient à partir. Il fallait aussi qu’il sache se tenir prêt à livrer un combat, sait-on jamais.

A toi Kusano !

[+2 vit, +2 tai >> Shunshin lvl up]

L'éxilé de l'herbe était perché sur un cônifère alentours, une dizaine de mètres au dessus du sol, caché par les épines... enfin presque caché.
Il ne savait pas vraiment si le gamin aux cheveux argentés qu'il espionnait avait essayé de le tuer, ou s'il l'avait volontairement râté. Dans tous les cas, il avait rôdé sa présence, sa mèche de cheveux bruns partant avec le zéphyr pouvait en témoigner. Quand un gamin avait assez de talent pour anticiper l'arrivée de plus de dix shurikens à la fois, on pouvait être à peu près sûr qu'il ne faisait rien par hazard; or, le shuriken était partit droit vers lui, et à une vitesse fulgurante. Kusano n'était pas sur ses gardes, il n'avait rien vu venir: un poil plus bas, et c'était la fin des haricots...
Le jeune homme partit ensuite dans sa direction et fit quelques bonds pour se retrouver quelques mètres au dessus de sa tête. Il n'avait pas l'air malveillant, et on sentait que ses intentions étaient tout sauf violentes. Regardant de haut son espion qui lui était inférieur dans la hiérarchie malgré ses 9 ans de plus, il lui fit un signe de la main en lui adressant un "Yo" qui fit sourire le chuunin. "Ce gosse a la pure classe", c'était ce qu'il pensait à ce moment.

"Yo toi-même", répondit-il ironiquement.

Il accumula un peu de chakra dans ses jambes et l'expulsa pour faire un bond du même accabit que celui d'Idame, et se retrouva à la même hauteur que lui, un arbre plus loin. A ce moment, il lui aurait bien sortit un truc dans le genre "T'es plutôt doué pour ton âge", mais il savait que ce n'était qu'à moitié vrai. L'autre moitié de vérité, c'était que lui-même, pour son âge, était carrément à la masse. 23 ans. Ca faisait un bout de temps qu'il aurait dû faire un bond dans les grades... Les deux seules choses qui l'avaient retenu, cétait la flemme, et sa phobie des formalités. Selon lui, la seule chose que le titre de jounin pouvait lui apporter, c'était du prestige en plus. Seulement, prestige ou pas, quasiment tout le monde dans le village le connaissait sous le nom de Kusano, le déserteur des plaines. Dit autrement, cet éxamen jounin ne lui aurait que fait perdre du temps...
Ici, la différence flagrante de niveau entre l'ado et lui n'avait rien à voir avec le titre. C'était juste un entraînement intensif chez l'un, et un manque considérable de sérieux de l'autre. Même si Kusano se débrouillait en futon et qu'il était capable de porter un rocher faisant les trois quarts de son poids avec son index, il n'aurait jamais pu esquiver une telle salve de shurikens. Ils se regardaient droit dans les yeux...
Les yeux. Kusano n'avait pas remarqué ce détail-là pendant qu'il l'épiait. L'un était étrangement plus clair que l'autre. Est-ce que cela avait quelque chose à voir avec son talent? Quoi qu'il en soit, il avait juste clairement compri que cet oeil n'était pas à lui. De là où il était, il ne pouvait distinguer les marques de l'opération du jounin, mais ça ne lui était pas nécessaire.
N'étant pas un as pour les arts ninjas dans sa jeunesse, l'ancien Kusaïen avait développé une sensibilité oculaire plutôt élevée, et même sans doujutsu, il pouvait aisément lire dans les yeux des autres. Concernant ceux de ce garçon, il était clair que l'un n'allait pas avec l'autre. Certes, ils n'étaient pas de la même couleur, mais à la limite, ce n'était pas ça le plus perturbant. Ce n'était pas comme si le garçon portait des chaussettes dépareillées, mais plutôt comme s'il avait une botte à un pied et que l'autre était nu: le regard était assymétrique.

Quelques secondes après avoir fixé cet oeil, les dires du surveillant roux de l'Académie qui venait le voir régulièrment refirent surface. "Une cargaison de déserteurs de Konoha viennent de débarquer dans le village. [...] Y'en a un qui est arrivé plus tard que les autres. A ce qu'il parraît, il a réussi à se procurer un Byakugan..."
Byakugan. Quand le surveillant lui avait parlé de ça, il avait fait semblant de savoir de quoi il s'agissait. Depuis le début, il savait que le garçon qu'il observait était l'un des nouveaux arrivants du pays du feu, mais il n'imaginait pas que c'était lui, le détenteur de cette chose si précieuse appelée "Byakugan". A présent, il commençait à comprendre. Cet oeil lui procurait donc des pouvoirs spéciaux...

En même temps qu'il essayait de décrypter ce Byakugan pour y comprendre les émotions qui y étaient enfouies, il avait comme l'impression que l'oeil lisait dans les siens comme dans un livre, de lui-même. Cette sensation le fit frissonner d'impuissance. Il fera les paupières un moment pour y échapper, et prit une inspiration. Le silence avait duré trop longtemps.

"Haya nous envoit de drôles de petits génies, dis donc."

Il rouvrit les yeux et prit le risque de se replonger dans ceux d'Idame. Sa propre voix lui avait redonné de la motive.

"On m'apelle Kusano. Je suis un Shinobi de Kiri, mais je ne viens pas d'ici non plus.
Contrairement à ce que tu pourrais croire, je ne suis pas un sujet de la mizukage, et je n'étais pas en train de faire un rapport sur tes compétences. Je t'espionnais pour mon propre plaisir. J'en suis arrivé à la conclusion suivante: t'es carrément balèze.
C'est quoi ton nom?"

Il n'arrivait toujours pas à traduire les sentiments présents dans le Byakugan. Mais en se concentrant sur l'autre oeil, le normal, il avait réussi à déchiffrer de la souffrance. Des amis, des connaissances, fauchés par la mort, consummés par la guerre ou emportés par le vent de la désertion. Puis un nouveau départ. Puis plus rien.

C'était un drôle de gamin avec un passé complexe et un don exceptionnel pour les arts shinobis. Le portrait craché de Kaori.

Idame avait pendant un court instant stoppé toute traduction par son visage de ses émotions... Il était redevenu shinobi, au mot "Haya". Loin de se crisper, loin de toute nostalgie et encore plus loin, aux antipodes même du regret... Il resta simplement et tout bonnement de marbre. L'une de ses mèches d'argent ondula et vint caresser son front, une légère brise naissait. La dernière tirade, étira ses lèvres en direction de ses oreilles, mais caché par quelques épines, rien ne naquit de ce visage immobile... Seule les pénibles pulsations d'une respiration pesante faisait vibrer ce corps...

" Ourihana... Idame. "

Le Jounin, alors accroupi se leva sur sa branche, puis se balança en arrière, avant d'arriver les deux jambes pliées, sur le sol. Un nuage de poussière voletait atour de ses vêtements qui reprenaient place avec un léger temps de décalage. Il fit craquer quelques uns de ses vertèbres, l'entraînement avait été rude, et les séquelles du shunshin commençait à se faire sentir alors qu'il s'estompait lentement. Kusano le rejoignit alors, avec un poil de décalage, et un son plus roque plus pesant à l'atterrissage, la différence de gabarit sans nul doute.

" Kusano... T'as l'air sympa... Bien que je ne crois en aucune de tes vérités... J't'aime bien, et j't'en veux pas. La Mizukage peut prendre les précautions qu'elle veut, elle ne découvrira... Rien. Rien n'est à découvrir. "

Un nouveau silence s'abattit sur la scène, comme un rideau se volant, comme un théâtre inondé par la noire pause ; les deux acteurs changèrent de décors, de scène.

Idame venait de se livrer, et il ne s'estimait pas détenteur de la bénédiction parole. Il se remémora les quelques altérations de chakra qui avait précédées le saut de Kusano, peut-être disait-il vrai après tout... Peu importait, pour l'instant.

[Ida' : Maîtrise Shuriken P(1)]