[Restauration] Le bar des tempêtes

La première chose que les jumeaux Futago décidèrent de construire dans le nouveau village, avant même leur propre maison, c'était un bar !

Le bar des tempêtes ne tire pas seulement son nom du village caché de la tempête, mais du vent de folie qui souffle chaque nuit derrière ses portes. Entièrement construit en bambous pour lui donner un style exotique, les murs sont doublés avec des feuillages pour insonoriser. A la chaleur torride qui se dégage des flambeaux s'ajoute un parfum mêlant alcools sucrés et herbes magiques ...

Un peu à l'écart des habitations en raison du bruit, le bar est "LE" lieu de rencontre des déserteurs branchés. Ceux qui veulent oublier leurs soucis viennent faire la fête ici jusqu'au bout de la nuit ! Du soir au petit matin, l'alcool coule à flot au rythme des basses qui font danser les glaçons dans les verres. Les kunoichis et les shinobis dansent, boivent et parfois, ne rentrent pas seuls chez eux ...

Plus calme la journée, le bar des tempêtes est un lieu où les déserteurs aiment discuter tranquillement autour d'un verre. L'alcool est en libre service, à la demande de Mido Futago, dans la limite du raisonnable bien sûr!

A l'entrée du bar, une pancarte :

Citation :: Recherche Barman d'urgence !
Bon salaire et avantages intéressants !
Veuillez vous adresser à Mido Futago,
à son bureau.

Non pas qu’elle soit spécialement fan d’argent et de richesses. Quoi que…

Mari prit la direction du bar du village, un lieu qu’elle avait toujours apprécié fréquenter lorsqu’elle était à Iwa en compagnie de ses « amis ». Un lieu de vie et de plaisirs comme elle les aimait tant, un endroit où l’on peut rencontrer beaucoup de monde en très peu de temps, un endroit où des dizaines et des dizaines de personnalités et de vies différentes pouvaient se côtoyer en toute sérénité.
L’endroit parfait pour trouver des tonnes de sources et de sujets d’écritures, un lieu pour elle, tout simplement.

Finalement, alors que le lieu n’était encore trop fréquenté, Mari se rendit au Bar des tempêtes, rien que pour jeter un œil lorsqu’elle tomba sur la petite annonce qui attendait à l’entrée.

Un barman, ça pourrait être fun ! Au pire si c’est chiant j’aurais qu’à dire stop.

Elle se décida finalement à entrer, prenant le pas sur l’ambiance et l’allure du lieu qui oui, était encore en gestation au vu de la fréquentation.
Elle s’approcha du bar et s’y assit.

Bonjour, je voudrais quelque chose d’exotique ! Un truc qui m’emmène plus loin que là où je pourrais jamais aller.

Ca voulait rien dire, mais c’était le but.

Derrière le bar, une voix maintenant familière tinta aux oreilles de la jolie kunoichi. C'était Mido, le plus jeune des jumeaux Futago. En attendant que quelqu'un s'occupe du bar à plein temps il se chargeait de désaltérer les déserteurs !

"Hey ma jolie ! La forme ? Alors comme ça tu veux que je te serve un truc exotique qui te fasse bien planer ? Et moi qui allait te proposer un Bloody Mary..."

*J'espère qu'elle a comprit ma blague ! Au moins avec Sendo on se comprend tout de suite...*

"C'est partit Mari !"

En un coup de vent Mido venait de préparer un coktail qui sentait particulièrement bon. Avant de le tendre à Mari il posa une petite ombrelle dans le verre.

"Tiens, goute ça ! C'est un Cuba Libre ! Rhum blanc, citron vert et coca cola ! Sans oublier beaucoup de glace !"

Haha ! Ce sera pour une prochaine fois, qui pourrait d’ailleurs arriver d’ici peu…

Bloody Mary, mais quelle idée. Néanmoins la kunoichi regarda attentivement Mido s’afférer derrière le comptoir, il avait du talent, c’était au moins une chose à lui reconnaitre.
Son verre servi, la jeune femme sortit quelques pièces, suffisamment pour payer son verre et… même un peu plus.

Tiens prends toi quelques chose aussi, c’est ma tournée…

Le contact glacé contre les lèvres de la jeune femme lui apporta un frisson inattendu, quelque chose de frais et remontant dont elle avait bien besoin. Une gorgée, puis une deuxième, juste de quoi apprécier le cocktail qui lui avait été préparé.
Cela fait, elle cala son menton dans la paume d’une main accoudée au comptoir, alors qu’elle jouait gaminement avec la petite ombrelle qui trempait dans le verre.

Il n’y a pas encore foule dis-moi. J’espère que ça va rapidement se peupler…

Quelques secondes de silence avant de reprendre.

J’ai vu l’annonce à l’entrée. Le poste est toujours à pourvoir ? Je ne suis pas super douée en tant que barman mais je sais au moins servir.

"Tiens prends toi quelque chose aussi, c’est ma tournée…"

Mido esquissa un petit sourire.

*Délicate attention Lady...*

"C'est gentil chérie, mais tu peux reprendre ton argent. Ici l'alcool est gratuit ! Tous les déserteurs ont le droit de se reposer et c'est notre contribution à Sendo et moi. Ne me demande pas où on se procure tout cet alcool où je serais obligé de te tuer..."

Il était évident qu'il plaisantait, mais également qu'il ne voulait pas aborder ce sujet.

*Putain j'suis trop drôle ! Arf ! Sendo pourquoi t'es pas là ? On aurait pu bien se marrer avec nos blagues pourries !*

"Il n’y a pas encore foule dis-moi. J’espère que ça va rapidement se peupler…

J’ai vu l’annonce à l’entrée. Le poste est toujours à pourvoir ? Je ne suis pas super douée en tant que barman mais je sais au moins servir."

"Oh oh ! Une aussi jolie serveuse que toi dans notre bar des tempêtes ? Il va falloir qu'on le renomme le bar du "Raz-de-Mari" avec les remous que tu vas provoquer chez ces messieurs !"

Même s'il jouait toujours au sale gamin, la voix de Mido était empreinte de douceur et de gentillesse à ce moment là, comme s'il taquinait une petite sœur.

"Et bien écoute, je vais voir avec Sendo combien on peut se permettre de payer une serveuse, et quand on aura trouvé un barman qui fera l'affaire on te donnera de plus amples informations ! Ok ? Bon, c'est pas l'tout mais j'devrais déjà avoir retrouvé Sendo à l'entrée du village, on a des gens importants à rencontrer ! Si tu savais à quel point c'est chiant de devoir faire de la lèche à ces riches marchands pour pouvoir faire vivre le village! Si Sendo n'était pas là pour me retenir, je crois que je les buterai tous !"

L'espace d'un instant, la haine s'était dessinée sur son visage. Il se ressaisit rapidement.

"Heureusement qu'il y a des personnes comme toi Mari..."

Il disparut en un coup de vent, laissant sur le bar un Bloody Mary...

La jeune femme esquissa un léger sourire en réponse à la délicate attention du garçon. Sans plus de paroles, il s’était envolé, et c’est dans un silence morne que les paroles de Mari s’évaporèrent.

Merci, t’es un mec bien Mido Futago.

Quelques minutes s’écoulèrent durant lesquelles la nukenin alterna gorgées de Cuba Libre et jeux avec l’ombrelle miniature de son verre. Elle se sentait bien, légèrement nostalgique du passé qui était le sien, mais elle était bien. Les petits tracas de son début de vie dans ce village s’envolaient peu à peu pour laisser place à un nouvel espoir, un nouveau désir de bien faire et de partager.
Mari se leva enfin de sa chaise, fouinant par ci par là dans le bar, appréciant la déco exotique du lieu, l’imaginant plein de vie, les danseurs sur la piste, les couples dans ce petit coin tranquille où l’on peut apprécier une certaine intimité malgré la foule qui déambule de toutes parts.
Ses pas la guidèrent alors vers le jukebox, elle fouina dans les musiques disponibles avant de tomber sur la perle, l’enchantement de notes dont elle avait besoin et qui lui redonneraient la pèche. Sans plus attendre elle finit son verre d’une traite, le déposa sur un bord de la machine en choisissant la musique qu’elle désirait.

Le rythme lui rappela tant de souvenirs, une mélodie amusante, entrainante et mélancolique pour la jeune femme.
Le Bloody Mary en main, elle s’élança calmement en direction de la piste. Qui sait, peut-être qu’un déserteur allait finalement pointer le bout de son nez.
Mais pour le moment, Mari se prit à des airs de rocker plongé dans son spleen, remuant tranquillement sur la piste, reprenant doucement les paroles qu’elle préférait, et dégustant le savoureux cocktail concocté par Mido

Samba, l'un des déserteurs les plus énigmatiques du village, s’était vu violemment chassé de sa propre maison par une bande de vieilles harpies apparemment invitée par son colocataire -un vieux fou nommé Chen qui disait habiter Shike depuis la nuit des temps, et que Samba avait finalement accepter d'héberger-. Décidément, il faudrait qu’il se décide à lui dire de trouver un nouvel endroit où dormir. Déjà qu’il n’était pas fan des encens qu’il faisait brûler un peu partout, si c’était pour se faire réveiller avant onze heures, ce n’était même pas la peine de faire des efforts. Ceci dit : dans l’immédiat, il n’était pas franchement pressé de regagner sa cahute qui, maintenant, empestait probablement la pomme verte jusque sur les murs.

A défaut, le pauvre déserteur du Son décida donc de flâner.

Après s'être balader un peu partout autour du village -à la limite du possible, bien sûr-, le malheureux jeta un regard vers sa montre. L’après midi venait à peine de débuter. Soupir. Il n’allait tout de même pas pousser son enthousiasme à aller explorer les terres des pêcheurs en autarcie, hein ? … La dernière fois qu’il s’y était perdu, il avait manqué d’y perdre un œil pour avoir regardé de trop près un monsieur, ça non merci. Simple concertation avec sa gueule vide et Samba décida d’opter pour un petit verre au bar des tempêtes. Après, il irait virer M… Bidule dont il ne se souvenait pas le nom.

" Quelle vie de merde ... "

La porte du jeune pub passée, le ninja à la peau sombre soupira de bien être, tirant sur sa veste qui lui tenait chaud pour profiter un peu plus de la fraîcheur des lieux. Il gagna le bar duquel il attira du pied un tabouret libre et s’y hissa avec toute la grâce d’un chaton nouveau né. Croisant les bras sur le comptoir, il y enfonça sa tête, éparpillant ses mèches blanches un peu partout. Il s’apprêtait d’ailleurs à s’endormir le temps d’être accueillit quand une mélodie le sortit de sa somnolence. Sans se redresser, il tourna sa tête...

Se redressant tout à fait, il posa ses coudes sur le bois usé du bar et sourit pourtant à la charmante inconnue sur la piste.

" Samba. Et vous êtes ? Une des danseuses que Mido a fait venir ? Et ben, il s'est pas foutu de notre gueule ... "

Hehe, c’est tout à fait ça. Et pour 50 ryos, tu as le droit à une danse privée.

La jeune femme s’approcha lentement, mais décidée, d’une démarche chaloupée à l’extrême. Rien de grossier ou de vulgaire, juste une allure agréable à regarder malgré le fait que son manteau masque la majorité de ses formes et de son attitude.
Arrivée près du bar, elle s’y installa auprès du dénommé Samba, posa son verre sur le comptoir après avoir bu une énième gorgée de son fabuleux Bloody Mary qui l’envoya un peu plus dans le pays des inhibitions, un monde merveilleux où l’on ne pense plus à rien, si ce n’est agir.

Moi, c’est Mari.

Et comme pour rappeler sa proposition précédente faite un peu plus tôt, elle s’accouda sur le comptoir, posa une nouvelle fois le menton dans la paume de sa main, prit son air le plus enchanteur, et enchaina.

Le plaisir est pour tous, mais le luxe est pour les audacieux.

Après avoir profité au mieux de sa demeure fraîchement construite, Heïon s’était endormi lessivé par les efforts fournis pour en arriver là.
C’est aux alentours de midi le lendemain que Saru pris la décision de lui grimper dessus, probablement agacé par une attente trop longue à son goût, accompagnant son sautillement sur le corps du garçon par de petits cris aigus qui n’avaient d’autres buts que de réveiller l’Honpou, objectif atteint assez rapidement. C’est donc avec l’humeur de l’ours que l’on vient de déranger que ce dernier se leva, avec la ferme intention de découvrir les rues du nouveau village. Un pied, puis deux, toilette rapide, apprêtage succinct et hop, c’est parti. Une fois dehors, le singe sur l’épaule, il fut accueilli par un soleil radieux présageant d’une journée qui semblait partie pour être l’antithèse de ce que son réveil lui avait laissé supposer.
Arpentant les ruelles de Shike, il aperçut ici et là de nombreuses constructions nouvellement créées, reflets de la bonne santé retrouvée de l’endroit, jusqu’à ce qu’un bâtiment quelque peu atypique retienne son attention. S’approchant du lieu, mains dans les poches, regard dans le vague, il put distinguer la pancarte indiquant qu’il avançait vers le « bar des tempêtes », l’endroit idéal pour boire un verre et se poser un peu. Une fois arrivé, il posa les yeux sur le bout de papier affiché là, proposant d’être payé pour tenir le poste de barman :

* Hmmm…ça doit être une bonne planque ça…et puis ça permet de croiser pas mal de monde en plus…bah…*

D’un revers de main il écarta la pensée qui venait de lui traverser l’esprit, se promettant d’y revenir plus tard, avant de pousser la porte d’entrée et de pénétrer ce lieu de rassemblement, direction le comptoir.

Deux personnes étaient déjà présentes, l’inconnu appelé à être son partenaire de mission et…

*…elle…p’tain, elle…qu’est ce que…*

Il s’arrêta un bref instant, se remémorant ce qu’il avait entendu dans les rues de Suna et l’envie de jouer au jeu du lancer de kunaï lui reprit subitement…mais l’autre garçon était là à écouter les dernières paroles de Mari qui dansait pour lui.

Le plaisir est pour tous, mais le luxe est pour les audacieux.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que de l’audace elle n’en manquait pas elle…se pointer ici comme si de rien n’était. C’est donc d’une salutation aimable mais détachée qu’il continua sa marche vers le bar, ne prenant pas la peine d’adresser le moindre regard vers les deux qui semblaient s’amuser. Se penchant par-dessus le comptoir :

« Salut, y a quelqu’un ? »

Aucune réponse, pourtant la Kunoichi tenait bien un verre à la main. Heïon, après encore quelques secondes d’attente, fit le tour du comptoir puis regardant les bouteilles à disposition, murmura deux trois mots au ouistiti qui bondit sur le bar, profitant de l’occasion pour associer des pitreries à son déplacement, puis rapporta au garçon une bouteille de tequila, une de gin, une de vodka et une de jet, pendant que lui-même saisissait un verre à cocktail. Versant tour à tour une dose de chacun des alcools présents dans le verre, il conclut en égayant le tout d’une branche de menthe enroulée autour du verre, laissant les feuilles lécher les contours afin de pouvoir inhaler le parfum mentholé tout en ingurgitant le breuvage.
Une fois les bouteilles remises en place, et après quelques hésitations quand à sa capacité à garder son calme très longtemps :

« Vous voulez quelque chose tous les deux ? »

Le regard grisâtre de Samba parcourut un instant la silhouette de Mari qui s'était avancée vers le bar, avant de revenir sur son visage qui n'était pas déplaisant non plus. Si des restes de fatigue se lisaient encore dans ses iris céruléens quelques instants plus tôt, le sourire enchanteur que lui offrit Mari termina de chasser complètement Morphée. Ainsi donc, elle était danseuse ? Il n'en fallait pas plus au déserteur pour se sentir pousser des ailes. Le jeune homme fut satisfait de s'apercevoir -croire ?- qu'il ne laissait guère insensible la jeune femme de l'établissement, laquelle lui faisait visiblement des avances. Pourtant ...

"50 ryos ? Aha ... le luxe est pour les riches, surtout."

L'oreille attentive, il perçut un mouvement derrière lui et jeta un bref coup d'oeil sur l'individu qui venait d'entrer. Un garçon qu'il avait déjà vu dans le coin, mais qu'il ne connaissait pas vraiment. Lui adressant un bref salut de la tête, il reporta son attention sur Mari, lui offra un sourire amusé et lui murmura à l'oreille :

"J’aurais bien envie de goûter vos charmes. Mais j’ai bien trop peur de me faire lyncher par votre amant."

A dire, ça n’avait jamais été ce genre de choses qui l’auraient arrêté s’il avait été ce genre d’hommes. La survie était quelque chose de très secondaire pour Samba et généralement, il ne voyait le mur qu’une fois qu’il était encastré dedans. Heïon apparut derrière le bar, comme par magie, mais Samba, même en parlant, avait sentit presque tous les gestes et les déplacements du jeune homme. Rien n' échappait à son ouïe. Formé par des ninjas du Son, le contraire aurait été étonnant.

"Un verre de saké, s'il vous plait. Vous vous sentez bien ?"

Mari ricana timidement, cela lui faisait du bien de se sentir toujours aussi appréciée de cette façon. Si bien qu’elle ne prêta pas non plus tout de suite attention au nouvel arrivant, juste le temps qu’il ne leurs adresse la parole.
Mais avant, la conversation partagée avec le dénommé Samba, charmant prénom n’était-il pas, devait trouver un épilogue digne de ce nom.
La jeune femme laissa calmement rouler ses ongles sur le comptoir, jetant un dernier regard en coin à Samba, prête à s’éloigner légèrement avant de retourner à sa place. Sa main empoigna le poignet du garçon dont elle tira rapidement le bras, suffisamment prête pour lui susurrer quelques mots discrets.

Je crains que mon amant n’ait plus le luxe de lyncher qui que ce soit.

Relâchant alors la pression, ses lèvres effleurèrent la joue du nukenin, un petit mot se dégagea de sa manche et vint se loger près du verre de cette nouvelle connaissance. Une petite note qui précisait le lieu de résidence de l’adolescente. Etrange.

Se tournant finalement en direction du nouveau venu, Mari finit son verre en une gorgée, avant de réclamer impatiemment un nouveau cocktail tout aussi exotique que les deux précédents.

"Un verre de saké, s'il vous plait. Vous vous sentez bien ?"

"Ouais, ça va, ça va, merci…"

Alors qu’Heion répondait au garçon, la fille, elle, continuait son petit jeu de séduction jusqu’à glisser à celui-ci un petit bout de papier avant de se détourner vers l'Honpou et passer commande :

* Hmmmpf…et en plus elle s’impatiente… *

Le garçon avait demandé un saké et Mari un cocktail exotique

* T’inquiètes, il va être exotique celui-là… *

Quelques paroles discrètes au singe et voilà Saru sautillant dans tous les sens pour finalement rapporter une bouteille de saké, ainsi que plusieurs autres nécessaires à la préparation du cocktail et quelques ingrédients supplémentaires. Il servit tout d’abord le saké, versant avec flegme le liquide dans le petit verre prévu à cet effet, puis le tendit au jeune homme avec un petit sourire amical, non sans avoir ajouté une tranche de citron sur le rebord :

« Tiens, fais-toi plaisir…si ça peut te donner des forces pour les futures missions… »

Il s’attaqua ensuite au mélange destiné à la kunoïchi tout en avalant de temps à autres quelques gorgées de sa propre boisson. Attrapant un verre à cocktail vide, il le retourna sur un amas de sucre en poudre, sirop de menthe et sucre de cane, enduisant tout le rebord du récipient d’une fine couche verte et sucrée avant de le reposer à l'endroit sur le bar. Une dose de sirop de coco tout d’abord, déposée au fond, laissant le liquide nacrée glisser délicatement contre la paroi du contenant. Avec les mêmes gestes il attrapa la bouteille de curaçao bleu et en versa une quantité légèrement supérieure au dessus de la coco. Puis un soupçon de Cointreau, avant de mixer rhum blanc et liqueur d’abricot à part dans un shaker, et d’ajouter le mélange ainsi obtenu dans le verre pour former une quatrième couche colorée. Enfin, quelques gouttes de rhum brun pour surplomber l’ensemble dans un cocktail désormais blanc, bleu, transparent, orange et marron auquel il rajouta une petite touche en le saupoudrant de harissa, profitant de l’occasion pour forcer un peu la dose…juste assez pour réchauffer gorge et entrailles un peu plus que d’ordinaire, pas trop pour que l’autre n’est pas en plus le loisir de se plaindre du breuvage qu’il venait de confectionner. Fixant à présent la jeune femme à laquelle il n’avait pas daigné adresser un regard jusque là, Heïon posa le verre sur le comptoir puis d’une voix monocorde et posée:

« Ca s’appelle le "déserteur échaudé", la couche incolore c’est pour la transparence dont doivent faire preuves les Nuke-nin, les autres pour l’exotisme, et la harissa…c’est personnel… »

Se retournant vers le jeune homme et d’un ton toujours posé bien que légèrement plus nuancé que précédemment :

« Alors ça passe bien ? »

Yakamate avait réussi à ce motiver et c'étaitr dit qu'un petit bol d'air frais lui ferait du bien. C'est donc en ce baladant dans les nouvelle rue de ce nouveau petit village qu'il tomba sur "Le bar des tempêtes". N'ayant rien d'autre à faire il se dit que rentrer ne dvrait pas être une mauvaise idée.

*Ca à pas l'air mal comme endroit. Allé hop. Pourquoi pas, en plus j'ai une tite soif.*

C'est sur cette pensée que Yakamate rentri dans le bar. A l'intérieur, de la musique et plusieur personne assisent au bar, dont "M.Bucheron".

Tiens je l'à vois de partout celle la. Bon qu'est-ce que je vais prendre.

Yakamate alla s'intaller au bar et s'assit sur un tabouret haut.

" Un gand verre d'absynthe s'il vous plait, et pas de la dilué."

Yakamate se rappela de l'éciteau qu'il avait vu à l'entré et se dit qu'il avait bien besoin d'argent et qu'un poste de barman pourrait être pas mal pour renflouer les caisses. Il se tourna vers la personne derrière le comptoir et lui dit:

" Dis moi tu  sais  ce qu'il faut fair pour être barman dans ce bar?"

( pas trop le temps, je lache un mini post ^^ )

Au contact de la jeune femme, Samba sembla rester indifférent. Pourtant, lorsqu'elle lui glissa le petit message sorti de sa manche, il le prit sans hésiter et esquissa un dernier sourire ravageur, accompagné de quelques mots presque chantés. "Votre amant devait être comblé, dans tous les sens du terme." Pour ponctuer ses dires, Samba recula de quelques pas pour admirer la silhouette féminine et la déshabiller du regard, avant de revenir naturellement pour se saisir de son verre de saké. Rien ne le gênait, pour tout vous dire.

"Merci. Le saké, c'est mon oxygène." dit-il avant de boire une gorgée, et de se rendre compte que le barman était son partenaire de mission... il lui semblait en effet l'avoir déjà croiser dans le bureau des Futago.

"On est en mission tous les deux, je crois. Je te préviens, je me méfie toujours de mes partenaires. Ma dernière équipe en date était composée de personnages pour le moins singuliers ... j'ai fini par en tuer un pour imposer le respect aux autres."

Riant machinalement tout en fixant Heïon, il but une longue gorgée de son Nihonshu et jeta finalement son verre par-dessus son épaule.

Les choses misent au clair avec Samba, Mari se tourna finalement auprès d’Heion qui tenait toute son attention. Elle regardait les gestes du barman d’un jour, peut-être plus, attentivement. Scrutant ses moindres mouvements sans pour autant perdre le plaisir de ne découvrir qu’au goût les différents liquides qui patientaient maintenant dans son verre. Les couleurs nuancées avaient de quoi donner l’eau à la bouche, la puissante odeur de l’alcool la rendait déjà presque ivre, ou plutôt étaient-ce les deux précédents cocktails qu’elle venait d’ingurgiter. Elle-même ne se rendait plus vraiment compte de ce qui se passait. Le monde paraissait si bien, si beau, si propre, si tentant…

Elle porta l’étrange potion d’ivresse à sa bouche, en bu une simple gorgée qui l’envoya à la fois à des années lumières de ce bar et la rappelait sur Terre. Ca brûlait, un peu, beaucoup, passionnément ? A la folie !
Impossible de réellement distinguer la harissa après tout cela, et la teneur en alcool de la boisson n’arrangeait pas les choses. Ce n’était sûrement que cela finalement, l’alcool… Et quel affront que de refuser un verre dès la première gorgée. Mais cette pensée était-elle parvenue jusqu’à son crâne ? Assurément que non !

C’est bon mais c’est chaud !

Dit-elle sur un ton gamin, quelques airs maladroits de publicité pour agrémenter le tout.
Mais elle s’en fichait bien maintenant. Pompette, elle l’était, peut-être même un peu plus encore. Mais que c’était amusant, un délice, une extase…

Ca pique aussi.

Vraiment, oui puisqu’elle l’a pensé l’espace d’un instant.
Désinhibée, l’adolescente essayait d’attirer un peu l’attention, mais surtout, de donner vie à ce lieu qui avait tout pour devenir magique !

Qui vient danser ?!

A peine Heïon avait il déposé sur le comptoir la mixture à l’attention de la kunoïchi, qu’un nouveau visage fit son apparition dans le bar des tempêtes. Yakamate Hebi, le type de l’examen.

Hebi: " Un grand verre d'absinthe s'il vous plait, et pas de la diluée."

*…Hmmpf…me prennent pour le barman…*

Ceci dit la demande de l’autre montrait qu’il était un puriste et il allait en avoir pour son argent, façon de parler. L’Honpou se saisit d’un étrange appareil à huit branches qu’il déposa sur le bar pendant que Saru lui tendait une bouteille d’absinthe originale, celle composée uniquement de plantes et autres herbes. Le garçon posa l’objet à côté de la bouteille et glissa un grand verre sous l’une des branches. Au dessus du récipient, un sucre déposé dans une demi-sphère trouée au dessous, reliée au centre de l’appareil par une tige métallique et surmontée d’un entonnoir grandement rétréci sur le bas, à l’endroit le plus proche de la coupole. Heïon pris l’absinthe et versa une bonne dose dans l’entonnoir, le liquide prenant le temps de s’écouler contre les parois dans une course entrecroisée ou chaque larme d’alcool florale semblait se presser pour être la première arrivée et finalement s’égoutter sur le sucre puis dans le verre…préparation à l’ancienne… lorsque le monde shinobi était encore à l’état d’embryon. Comme petite touche supplémentaire, le barman improvisé rajouta dans le mélange une moitié de citron pressé.
De son côté, Mari semblait apprécier le breuvage qui ne faisait qu’accentuer encore un peu plus son ballet ondulant.

Samba:"On est en mission tous les deux, je crois. Je te préviens, je me méfie toujours de mes partenaires. Ma dernière équipe en date était composée de personnages pour le moins singuliers ... j'ai fini par en tuer un pour imposer le respect aux autres."

Ces paroles avaient retenti alors qu’Heïon s’attelait au rangement et à la vaisselle du matériel utilisé, après avoir terminer d'un trait sa propre boisson. Elles eurent le mérite de lui arracher un petit sourire, accompagné d’un léger plissement d’yeux lorsqu’il releva la tête vers le déserteur.

«…merci de me prévenir, mais je ne pense pas qu’on ait besoin d’en arriver là… »

Hebi enchaîna presque instantanément, en s’adressant à l’Honpou afin de connaître la marche à suivre pour devenir barman. A vrai dire, il n’en savait rien, mais cette demande ne fit qu’amplifier le précédent sentiment du garçon ; ce boulot ressemblait de plus en plus à la planque imaginée, surtout si le travail était partagé. Finissant d’essuyer les dernières petites flaques répandues sur le bar, il déposa la serviette puis contourna le buffet dans le sens inverse, direction la sortie, tandis que la Kunoïchi, un peu plus désinhibée à chaque seconde, proposait désormais à l’assemblée masculine de la rejoindre pour danser.

« …non, merci…en revanche quand tu en auras assez de danser, viens t’entraîner un peu…si tu l’emportes tu gagnes un autre cocktail… »

Maintenant dos aux trois autres, il les salua d’un geste sincère bien que nonchalant, sa main droite passant par-dessus son épaule alors que l’autre était enfoncée au plus profond de la poche gauche de son large pantalon, le bras n’étant soutenu que par la résistance du tissu.

« …Yamakate…pour le poste…je vais justement chez les Kages là et ça me plairait que l’on se partage la tâche, si tu veux, rejoins moi quand tu auras fini ici… »

Il poussa le battant de la porte et quitta l'endroit.

L’adolescente souligna la remarque d’Heion, le verre à la main, se déhanchant sur la piste de dance. La proposition lui semblait inestimable. Elle n’était plus aussi fraiche que plus tôt dans la journée, mais elle se sentait en état de faire ravaler ses paroles au petit singe sortit de son cirque. Calmement, dans le rythme de la musique, sans même laisser le temps à quiconque de répondre, Mari laissa ses pas l’amener droit jusqu’au bar, de temps à autres le quantité d’alcool dans le verre baissait, un verre soigneusement protégé contre son épaule. Ses épaules qui bougeaient elles-aussi sur la musique, les yeux mi-clos, elle était prise par la transe musicale, ailleurs, fredonnant toujours les paroles comme si elle connaissait chaque chanson que la Terre ait porté en son sein.
Sa voix fut douce et légèrement empreinte à du défi.

Même si l’alcool… est gratuit. C’est toujours un plaisir de mériter.

Puis se tournant en direction d’Hebi, elle enquilla.

Vous irez voir les Futago plus tard. Because it’s… SHOW TIME !

Une gorgée, pas une de plus, l’alcool allait vraiment avoir un effet dévastateur sur la jeune femme. Mari vida les trois-quarts de verre, ce qu’il restait en réalité car les premières gorgées étaient somme toute assez courtes, la harissa bien que discrète laissait des traces.

Sa main glissa le long de son manteau, elle avait chaud, très chaud et le ample vêtement l’empêchait vraiment de respirer maintenant. Il lui fallait de l’air, et de l’espace, beaucoup d’espace et de liberté.
La longue veste aux nuages rouges fut rapidement déboutonnée et allongée sur le comptoir. Mari était abandonnée à la tenue qu’elle portait toujours sous l’héritage de Konan, une tenue pratique mais surtout, suffisamment fine pour palier à la chaleur procurée par la toge légendaire.
Un débardeur juste au corps, dévoilant ses bras et ses épaules et s’arrêtant juste au dessus des hanches. Noir, aussi noir que le boxer féminin qu’elle portait. Rien de plus. La jeune femme semblait en l’état actuel des choses se fiche totalement de la façon dont elle était présentée, l’alcool faisant vraiment effet.

Ok, Let’s rock !

Mari prit finalement la direction de la sortie, suivant Heion et, près de la porte d’entrée, lentement, charmante et ravissante, tourna légèrement le buste en direction de Samba, elle lui adressa quelques mots.

Après c’est ton tour.

Quelques mots conclus par un clin d’œil langoureux, alors que ses doigts prenaient la forme d’un pistolet qui fit feu une unique avec en tout et pour tout effet sonore, un petit Pan ! étouffé tout droit échappé de ses lèvres.

Tandis que ses pas le menaient tout droit vers le bureau des Nukekages, Heïon entendit le battant de la porte claquer une seconde fois derrière lui. Il s’arrêta puis se tourna, mains dans les poches, pour finalement faire face à Mari qui avait délaissé sa toge pour un accoutrement beaucoup plus aéré, signe qui ne trompait pas quand à sa probable intention de relever le défi du garçon immédiatement. Les deux se faisaient maintenant face et si l’idée du combat en lui-même n’enchantait pas plus que ça l’Honpou, il était hors de question de perdre, il devait trouver un moyen de la confondre.

Une douce mélodie envahit lentement son crâne, jusqu’à faire vibrer chacun de ses atomes. Tandis que Saru glissa contre son dos jusqu'à se poster un peu plus loin dans la position du spectateur inquiet, il retira les mains de ses poches et son visage se ferma progressivement pour finalement laisser place à des traits bien plus sérieux que précédemment. Après tout, si la fille avait choisit de stopper ses arabesques corporelles sur l’instant c’est que l’idée d’un duel ici et maintenant, façon cowboys s’affrontant sur le parvis du saloon, semblait la rendre elle aussi sérieuse voir un brin amusée. Pas de raison de se priver donc. La discussion entre la Nuke-nin et le Konohaien dans les rues Sunaiennes au cours de l’examen revint alors à la mémoire d’Heïon, ses poings se fermant doucement, au fur et à mesure que la scène se déroulait dans son esprit, pour finalement exercer une pression constante sur la paume. Jaugeant le paysage alentour pour voir ce qui pourrait lui être utile, il restait interrogatif quand aux dangereuses motivations de la jeune femme cette nuit là ; mais il saurait bientôt quel type de menace elle pouvait bien représenter. Cette fois il était prêt pour l’affrontement, plus question de reculer. Bien que de son côté il n’ait aucunement l’intention d’en arriver à une telle issue, il sentait irrémédiablement monter l’adrénaline propre à ces combats dont le résultat final ne peut être que la mort de l’un des deux opposants. Lorsque la tension atteignit son paroxysme, le garçon se relâcha, desserra les poings, et sans même attendre la confirmation qu’elle était bien là pour ça, il planta son regard dans celui de la kunoïchi avant de lancer d’une voix calme mais défiante :

« Très bien, allons-y alors… »

Accomplissant une série de six taos tout en continuant de la fixer, il s’avance vers elle, chaloupant au rythme de la musique dont il est maintenant totalement imprégné. Puis, dans un souffle il prononce :

« Oboro bunshin no jutsu… »

Cinq clones apparaissent autour du jeune homme, l’original se fondant dans la masse.

Restant passif face aux différents événements qui suivirent sa mise en garde vis-a-vis de son jeune et nerveux partenaire, Samba resta de marbre jusqu'à ce que la vision d'une Mari aguicheuse le fasse revenir à la réalité. Clignant des paupières un instant, il ne vit plus personne lorsqu'il les rouvrit, si ce n'est le nouveau venu qui avait demandé un verre d'absinthe et qui était interessé par le poste de barman. Le jeune espion basané réfléchit l'espace d'un instant qui dura à peine plus d'un centième de seconde, avant de se lever pour contourner le bar.

" Alors... Où donc cachent-ils l'absinthe... ? "

Si les Futago avaient accepter de confier leur bar à n'importe qui, qu'ils assument... De sa part, c'était même l'équivalent d'une invitation en bonne et dûe forme. Se frottant joyeusement les mains, l'étrange Samba, avec la discrétion d'un pachiderme épileptique, ouvrit tous les placards les uns après les autres à la recherche de ce délicieux alcool qu'il aimait tant, les refermant dans un claquement de porte mécontent. Il y en avait forcément quelque part, Heïon était parvenu à s'en procurer pour servir le Hebi. Tout rentra dans l'ordre dès qu'une magnifique, merveilleuse et - espérons le - délicieuse bouteille d'absinthe fut soudain saisie par la main de Samba, vive et agile.

D'un geste expert du pouce de la main gauche, le jeune homme fit sauter le bouchon et porta le goulot de la bouteille à ses lèvres. L'habitude faisait qu'il mouillait à peine le contour de sa bouche désormais quand il buvait. Mais seulement parce qu'il n'utilisait pas de verre et s'abeuvrait directement. C'est qu'il s'agissait là d'une technique ayant fait ses preuves, même si le commun des mortels pensait que c'était une simple habitude de malpoli. Les gens n'étaient pas responsables des facultés de réflexion limitées de leurs piètres neurones, après tout.

" Par les chaussettes de Mido ! J'ai laissé ma baraque à des fous... "

s'exclama t-il soudainement en se donnant un violent coup de poing dans le bras, comme si lui seul était apte à se punir convenablement. Jetant un coup d'oeil rapide vers Yakamate, il le salua avant de s'éloigner du bar sans plus de cérémonie, une bouteille d'absinthe à la main, et de sortir sans qu'on puisse vraiment déterminer la cause de ce départ si spontané.

Invité

Entrant en compagnie de Sendo, Yako arriva donc dans le bar. Il était d'humeur mitigée, ne savant pas trop où se mettre. Et puis il faut avouer que c'était le bordel par ici: Deux nuke-nin semblait se tabasser dans un coin, les autres buvaient allégrement jusqu'à plus soif. Presque par instinct Yako se posta dans un coin d'ombre, se dissimulant le mieux possible. Il regardait l'assemblée shinobi. Ses grands yeux devinrent analytiques, perçant. S'enfonçant encore un peu dans les ténèbres, les yeux de Yako commencèrent à scintiller. Une légère teinte orangée vint colorer d'abord le blanc des yeux puis ses yeux se mirent à briller de plus en plus, devenant presque lumineux. Ses deux cercles lumineux dans un halo de ténèbres se déplaçaient horizontalement, inspectant chacun des shinobi présent. Pour Yako de chacun d'entre eux émanait une force, qu'il quantifiait instantanément. Quand son regard passa sur les deux shinobis qui se battait, il en conclu rapidement à une victoire de la jeune femme: Son dojutsu le lui avait révélé.

Une fois qu'il avait inspecté toute la salle, la lueur dans ses yeux se mit à mourir, lentement ne laissant plus que les larges pupilles noires du shinobi. Ce dernier resta silencieux dans les ombres, ne sachant pas trop sur quel pied danser.

Ca y'est, Heïon était de retour dans le bar. Poussant les battants de la porte il pénétra l'endroit, boîtant légèrement de la jambe gauche, entourée de bandelettes, direction l'arrière boutique pour inspecter les bouteilles à disposition ainsi que les différents aliments, car il n'est pas simple de s'imbiber le ventre vide. C'est avec tout ça qu'il pourrait réaliser une carte digne de ce nom, sans toutefois oublier de laisser la place à la créativité en cas de demandes un peu spéciales ou vagues des consommateurs. Après quelques vérifications, il repassa la tête par dessus le comptoir pour apercevoir tapis dans un coin, un type qu'il ne connaissait pas. Il lui offrit un salut accueillant:

"Salut, tu veux boire quelque chose...ou peut être préfère tu manger un morceau..."

Mari et Naoki entrait tout deux le bar. La première réaction du garçon fût à la vue de la déco qu’il trouva assez drôle. Puis il se dirigea directement vers le bar et se tournant vers la jeune femme, il lui demanda ce qu’elle souhaitait boire…

« Tu voudras boire quoi ? Vous avez une spécialité ici ? »

Bien qu’il soit assez détendu, Naoki restait quelqu’un de timide en son cœur. Il tirait un tabouret pour la jeune femme, puis en tirait un pour lui-même et s’asseyait, pressé de pouvoir ingurgité une boisson de tout type, du moment qu’il puisse boire.

« Ce village va me plaire je crois… »

Puis il revenait sur quelque chose qui l’avait troublé quelques instants auparavant…

« c’est curieux, j’ai pas sentit de vent moi dehors… »

Il posait son chapeau hautement forme sur le comptoir et sa canne le long de son tabouret. Assis sur celui-ci, il se tenait droit comme à son habitude, toujours aussi élégant.

Putain il est là…

Mari sembla tout d’un coup plus nerveuse qu’elle ne l’avait été jusqu’à présent, nerveuse et irritée. Elle prit tout de même soin de s’assoir sur le tabouret qui n’était pas vraiment le genre de siège convenable à la courte tenue qu’elle portait mais elle se retint de souligner ce détail, croisant une jambe par-dessus l’autre, les mains jointes sur la cuisse et le dos tout aussi droit que Naoki. Il avait un standing qu’elle adorait particulièrement. Enfin pour le moment, y’avait-il une chose qu’elle n’aimait pas chez lui ? A bien y réfléchir oui. Ce stupide engouement à remuer le couteau dans la plaie et un flagrant manque d’empathie à l’égard d’une femme qu’il fallait parfois traiter avec des pincettes.

Ah, j’ai les yeux sensibles aussi. Un simple courant d’air et je me retrouve la larme à l’œil.
Il n’y a pas vraiment de spécialité ici, je crois. Moi je prendrai un…

Prenant soin d’élever la voix pour être sûre qu’Heion l’entende elle finit.

Bloody Mary.

Petit clin d’œil à l’introuvable Mido mais elle espérait surtout que le barman enregistre bien le message.

Naoki n’avait pas pensé que ce tabouret ne serait pas vraiment le meilleur appui pour Mari et ses habits assez courts. Mais ce n’était pas bien grave, elle avait croisé les jambes et semblait tout de même à l’aise, bien que son esprit lui semblait nerveux. Peut-être que le garçon avait fait une bourde. Si c’était le cas, il ne s’en était pas rendu compte… La jeune femme prenait sa commande au barman puis ce fut au tour du nouveau de faire son choix.

« Ce sera une Pina Colada pour moi… »

Le rhum était un alcool qu’il aimait particulièrement. Il en buvait aussi souvent que possible et même parfois jusqu’à pouvoir se dépassé musicalement. C’était une manière pour lui de quitter ce monde pour en rejoindre un tout autre, bien plus coloré.

« Le bloody Mary… Un cocktail qui à l’air de te convenir bien ca… Curieuse coïncidence… Du moins, si s’en est une ! »

Le bar était assez fréquenté. Suffisamment pour que Naoki se fasse remarqué comme « le petit nouveau » du village. Il s’habituerait et ferait rapidement ses preuves.

« Alors dis-moi… tes marionnettes ? Tu les fais toi-même ? A tu des idées de scénario, quelque chose qui m’aiderais peut être à composer des mélodies… »

Le barman fraîchement nommé, concentré sur sa précédente demande ne prêta pas tout de suite attention aux deux nouvelles personnes qui pénétrèrent l’endroit. Affairé à sa nouvelle tâche qui ne représentait décidément pas la planque espérée, il se levait et se baissait alternativement derrière le comptoir afin de s’assurer qu’il ne manquait aucuns des ingrédients principaux. S’adressant au mystérieux déserteur :

« Tu ne veux rien finalement ? »

Lorsqu’une voix connue s’éleva :

Bloody Mary

« Aaaaah… »

Il ne put retenir un cri qu’il aurait souhaité plus discret :

*…P’tain, elle est là…*

Relevant doucement la tête, il ravala sa salive et ses yeux se posèrent sur ce qu’il craignait. Mari…c’était bien elle, accompagné d’un jeune homme qui lui fit bonne impression dès le premier regard. Ce type, avec son chapeau et sa canne avait tout de l’artiste. Artiste, cirque…l’idée ne fit qu’un tour dans sa tête…un collègue, dont la posture était des plus seigneuriales. L’air de rien bien que mal à l’aise comme rarement auparavant, il prit note de la commande de la kunoïchi, puis, évitant soigneusement de croiser son regard il s’adressa au garçon.

« Ok, pour la première commande, et toi…tu souhaites quelque chose en particulier, je n’ai pas encore eu le temps de préparer de carte…donc je laisse libre cours à ton imagination…à moins que tu laisses la mienne travailler...»

A l'instant où il terminait sa phrase l'autre enquilla sur la commande de Mari. Apparemment ce n'était donc pas l'heure de l'imagination car il savait précisément ce qu'il désirait. Ce serait donc une pinacolada et un bloody Mary. Saru sauta de l'épaule de l'Honpou et se dirigea vers le stand à bouteilles dans une succession de singeries destinées à amuser la galerie.