[Porte] Arrivée d'Idame

La fin du périple... Son bandeau rayé dans la poche droite, ses bras croisés devant lui, sa toise de paille cachant son visage, juste une petite mèche argentée illuminée par l'orange soleil. Il marchait, calmement, chacun de ses pas bercé par l'onctuosité de son état d'esprit, un nouveau départ. Le cœur, aussi léger que son porte-monnaie, le Jounin pénétrait dans ce qui était sa nouvelle vie, son nouvel hôte. Il pénétra d'un pas décidé dans la première cascade qu'il croisa. Mais elle ne déboucha que sur un mur, et ce qui semblait être une meurtrière. Méfiant, il releva instinctivement son chapeau, pour activer son Byakugan celui-ci ne détecta aucune présence. Il repassa alors devant, puis ressortit.

Alors qu'il longeait avec la plus dissimulée des curiosité l'interminable et ovale forteresse de Kiri, une étrange ombre, sous une étrange cascade intrigua son souple encéphale. Des escaliers... Il releva discrètement son chapeau, toujours personne... C'était étrangement désert, la sensation de ne pénétrer que dans le plus saint des piège. Après tout, c'est ici qu'il était sensé arrivé. Sans hésitation aucune, il longea la cascade, puissante et luisante, ses vêtements sous le déplacement fulgurant des immenses masses d'eau étaient balayés par des courants d'airs plus qu'affolés. Mais il passa sans dégât aucun. Légèrement humidifié, il généra un peu de chakra, le réchauffa et se fit sécher instantanément. Il monta les marches. Les marches de sa nouvelle vie ; "monter" c'était déjà un bon signe.

Arrivé en haut, le regard toujours dissimulé dans l'ombre de son chapeau, l'Idame mature, jeta un furtif regard vers un homme. Beaucoup plus âgé, adossé aux coraux...

Un léger air de famille, Idame ne l'a décelé.

Post Réservé

S'il y'avait un air de famille entre le jeune Ourihana et l'homme qui le fixait, il était loingtain, léger, et pourtant bien présent. L'homme portait sur lui son expérience, chaqu'un de ses traits reflétait un passé glorieux et une vie dure. Kanéda Ourihana, le visage impassible, fixait le jeune homme sans sourciller. Ses intentions pouvaient paraitre belliqueuse pour quelqu'un qui ne lisait pas en lui, mais son coeur était léger, voire même plaisantin en cette fraiche journée.

Appuyé contre les coraux, les bras croisés devant son torse étonament musclé, son regard ne se détournait pas. Sa stature imposante dominait l'Ourihana de deux bonnes têtes, et sa barbe naissante trahissait un certain laisser-aller. La dernière fois qu'il avait vu la frimousse d'Idame, celui-ci était encore un nourrisson...pas le plus beau des bébés d'ailleurs, voire assès moche pour Kanéda qui ne s'intéressait qu'aux descendants qui en valaient la peine, et qui avaient dépassés l'âge des couches culottes...deux mots raisonnèrent à l'intention de l'ancien Konohin.

"Ourihana...Idame."

Le chakra qu'avait dégagé le gosse avait sans aucun doute la volonté du feu...son frère avait le même, rassurant, et pourtant destructeur. Les familles du clan se retrouvaient, décimées toute les deux, mais enfin ils étaient face à face. Depuis longtemps, Kanéda essayait d'obtenir une mission en terre Konohanne afin de rencontrer son neuveu. En fait, il cherchait cela depuis la mort de son frère. Jamais il n'avait obtenu cette permission, le garçon avait du soufrir bien assés pour devenir un shinobi accomplie, et dans un sens, c'était mieux comme ça.

Idame marchait... De la plus décontractée des manières. Il soufflait un petit peu plus gravement que tout à l'heure, non pas qu'il fut épuisé par quoi que ce soit, ses mille marches furent plutôt inattendues... Il rafistola sa bure, pour laisser un petit peu de vent s'engouffrer, le rafraîchir doucement. Son autre main prit congé dans une poche à l'arrière de son pantalon, la tête légèrement reposée sur les dorsaux, le jeune homme progressait, tranquille.

"Ourihana...Idame."

Idame releva légèrement son chapeau, puis regarda patiemment et longuement l'homme. Il avait pensé à Tensui, à Dokara, à Kirue il avait d'ailleurs à cette occasion contracté les cervicales de peur qu'il se cramponne à son cou. Mais non, rien de toutes ces bonnes nouvelles. Ne laissant rien transparaître, il regardait l'homme aux cheveux bleus... Suspicieux au fond, décontracté et inébranlable de dehors... Le silence, fut craqueler, par sa voix, presque adulte, langoureuse et sucrée...

" Idame... C'est cela.

A qui ai-je l'honneur ? "

Il avait laissé un petit silence après la fin de sa première fausse phrase. Il avait confirmé le Idame, qui semblait tomber trop après le Ourihana pour être pur et limpide, comme si Ourihana sonnait plus souvent qu'Idame dans la bouche du jeune homme.

Il relança ensuite l'ascenseur avec discernement et clairvoyance. Il n'avait plus dans ses habitudes d'en faire des tonnes, sauf pour ses élèves, et n'avait plus non-plus dans son répertoire, l'automatique surplus de politesse qui sonnait souvent sarcastique. Le jeune homme, la main posée sur son chapeau, le soulevant, l'autre instinctivement portée à sa discrète sacoche, juste au-dessus de sa poche de derrière... Il songeait patiemment, après tout Kiri et Konoha sont alliés, les Oi-Nins peuvent se cacher partout.

L’homme aux cheveux bleus ne se donna pas la peine de répondre à la dernière question d’Idame. Son sourire s’était élargi quand le gamin avait répondu par l’affirmative. Ainsi donc, c’était lui, son neveu. Ses yeux bleus le dévisageaient, n’en perdant pas une miette. La voix grave de Kaneda retentit, avec une pointe de nostalgie, matinée d’un soupçon de joie.

"Tu as la même démarche ridicule que ton père, le mioche"

Cela lui rappelait tant de souvenirs. Il ne savait pas trop par où commencer, il ne savait même pas s’il devait commencer quelque chose. Il se redressa et s’approcha du gosse, dont il avait vu la main partir vers sa sacoche. Il avait des réflexes, heureusement quand on désertait. Surtout que se rendre dans un village allié à son village d’origine avait quelque chose de surprenant. D’un autre côté, c’était peut-être le dernier endroit où les oï-nins du village caché de la feuille iraient le chercher. D’un autre côté, la Mizukage pourrait aussi bien les marchander contre un service quelconque de l’Hokage. Et cela, Kaneda souhaitait l’éviter. Il avait appris de son apprenti que les trois autres avaient été amenés devant l’autorité supérieure du village. Il serait bon qu’Idame ne déroge pas à la règle, alors autant prendre les devants. En plus, ça lui donnerait l’occasion de croiser Mizukage-sama, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il regarda Idame de haut, et se tourna vers l’entrée du village.

"Viens, nous allons rendre visite à la Mizukage, avant qu’un stupide anbu ne vienne te chercher."

Un petit rire sardonique avait suivi cette dernière phrase, et le shinobi aux cheveux bleus s’était mis en route pour gravir les dernières marches de l’escalier, sans regarder si son neveu le suivait. Il savait qu’il le ferait de toute façon, il n’avait pas vraiment le choix.

"Tu as la même démarche ridicule que ton père, le mioche"

Idame n'oscilla pas. Peu lui importait les remarques de cet inconnu, il devait entrer. Il maîtrisait à peu près ses idées aujourd'hui. Il restait silencieux. Tentant de rapprocher sa main, malaxant ses premières onces de chakra, éliminant un maximum de toxines en inspira grandement.

"Viens, nous allons rendre visite à la Mizukage, avant qu’un stupide anbu ne vienne te chercher."

* Excellente idée... *

Idame décolla brièvement son bandeau. Alors que son oncle lui tournait le dos avançant vers le village. Il le découpa du regard. Dose impressionnante de chakra, dextérité incroyable dans l'ondulation de ses muscles, une aise et une clarté dans ses mouvements. C'était un shinobi, de haut niveau. Un niveau physique amplement supérieur à l'anbu qu'il avait affronté en venant. Il est plus souple et musclé que l'Oi-Nin et pourtant il marche plus légèrement, plus rapidement avec plus d'économie et de certitude. Impressionnant.

Idame reposa la bandeau, et le suivit. Il levait les yeux partout. Une légère sensation le poussait aux frissons. Ce chakra ressemblait sensiblement au sien, trop au sien. Enfin, il chassa tant bien que mal cette idée de sa tête. Kiri était grand, ténébreux et inhospitalier. Ils s'enfoncèrent dans le bois. Le grand bâtiment de l'académie se levait dans ce qui fut probablement une clairière envoûtante et idyllique... Il y a très longtemps.

Kaneda se déplaçait avec l'aisance et l'assurance de celui qui se sait chez lui. Un chuunin de faction s'approcha en voyant Idame derrière lui, mais un simple geste de son oncle suffit à l'arrêter. Une paume tournée vers lui, et un regard froid et méprisant. L'Ourihana était connu à Kiri, et pas vraiment pour être un tendre. Le môme n'avait pas insisté quant à son identité. Bon point pour lui, ce n'était pas un chieur, enfin jusque là. Il savait peut-être après tout. De toute façon, il faudrait bien qu'il le découvre, une fois chez la Mizukage. Hors de question de le laisser seul là-bas. Le doute était toujours présent dans l'esprit de Kaneda quant à ce qu'elle comptait faire de ces quatre déserteurs.

Le shinobi de la brume continuait son chemin, ralentissant légèrement pour le laisser revenir à sa hauteur. Les bâtiments s'effaçaient les uns après les autres, les quartiers de la Mizukage n'étaient plus très loin désormais. Il lui donna quelques conseils, à savoir après s'ils étaient judicieux ou pas.

"Une fois là-bas, tu me laisses parler, tu ne l'ouvres que si elle s'adresse explicitement à toi. Et pas d'impair. On n'a pas besoin de ça, compris ?"

Dans tous les cas, il protègerait le gamin. Et ne laisserait personne lui faire du mal. Il devrait peutêtre négocier, mais si tel était le prix, il s'y plierait.

Bureau de la Mizukage

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