[Mission] A la recherche de l'émissaire perdu

"Qui va là?! identifiez vous, mon bonhomme, on entre pas ici comme dans un moulin!"

Le visage toujours fermé, Hattori s'approcha calmement des trois sentinelles. Il hocha la tête en signe de salut et s'arrêta à quelques pas de ces derniers. Il n'essaya pas de mentir ou de rabattre le claquet du garde un peu véhément. Il répondit tout simplement, en évitant d'éveiller les soupçons sur le but réel de sa venue à Tsuukou.

"Je suis Hattori Hanzo, Jounin de Suna no Kuni. Je suis ici sur la demande expresse de Kotaro Fûuma et j'aimerais être immédiatement amené devant votre supérieur."

D'un simple et bref regard, il les analysant tous les trois, se demandant s'ils n'étaient pas au courant de la venue d'un éventuel ambassadeur d'Ame no Kuni. Mais après réflexion, il se dit qu'avec toutes les précautions prises par l'émissaire et sa suite pour passer inaperçu, la vigilence des gardes aurait très bien pu être mise à mal. Il fallait qu'il rencontre le dirigeant de cette ville, le ninja en charge de la sécurité de ce post avancé. Voyant que les gardes prenaient un peu trop de temps pour délibérer et pour répondre à sa requête, il décida de les presser un peu.

"S'il vous est interdit de quitter votre poste, vous pouvez très bien m'indiquer l'endroit où siège le quartier général."

Tout en attendant patiement la réponse des gardes ou du plus gradé d'entre eux, Hattori commença à réfléchir et à mettre en place son argumentation et les questions qu'il allait poser au chef de la sécurité qui était, à l'inverse de ces sentinelles, sûrement au courant du passage par Tsuukou d'un émissaire important. Il devait se presser, car le temps et les éléments effaçaient inexorablement les traces et les indices de l'ambassadeur et de son escorte.

Hattori avait donc obtenu ce qu'il désirait: un entretient avec le capitaine qui assurait l'ordre et la sécurité de ce petit bourg. Lors du trajet entre la porte principale et le quartier général, il avait observer avec attention, mais sans vraiment appuyer son regard, les nombreux passants qu'il avait croisé. Cherchant un intrus ou un étranger qui n'aurait pas réussit à se confondre dans la foule. Un indice, une couleur de tissu, une allure particulière, un regard fuyant ... rien. Il ne put que constater une sérénité ambiante, plutôt rare en ces temps troubles. Il avait saisit, par ailleurs, un certain changement dans le paysage et le sol qu'il foulait. Le sable se mêlait à de la terre un peu plus meuble, de l'herbe poussait ça et là, il y avait de nombreux arbres et même une rivière suivait la rue marchande offrant ainsi au Jounin une vision un peu plus plaisante que celle qu'il voyait tous les jours à Suna no Kuni. Si l'ambassade avait laissé des traces ou des indices, ces terres un peu plus riches et tendres auraient très bien pu les conserver plus longtemps, que le sable sec et cassant du désert.

Alors qu'il arrivait à proximité du quartier général, Hattori ne put retenir un léger soupir. Il allait pouvoir parler au capitaine qui détenait sûrement des informations utiles pour la suite et la réussite de sa mission. Après une bonne demie heure d'attente, il entra enfin dans son bureau. Un léger coup d'oeil sur l'organisation générale de la pièce donna un premier apperçu de la qualité de l'homme qui se trouvait face à lui. Il hocha simplement la tête pour saluer le petit homme grassouillé qui s'était levé.

"Bonjour maître shinobi... Que me vaut cette honneur? Je suis le capitaine Liung Shyuko, mais je vous en pris asseyez-vous."

Le Jounin inclina une nouvelle fois la tête avant de s'asseoir, non pas en signe de soumission mais plutôt en gage de respect et cela même si leur grade était sensiblement le même.

"Bonjour monsieur Shyuko, je suis Hattori Hanzo."

Il attendit que la porte se referme et que les pas du garde s'éloignent d'au moins une dizaine de pas pour reprendre.

"Je suis envoyé ici sur la demande de Kotaro Fûuma, le Kazekage remplaçant."

Décidant d'abandonner toute prudence et tout en gardant un ton détaché, il continua.

"Je suis à la recherche d'un groupe d'Ame no Kuni. Il serait partit de leur village il y a environ trois jours et selon mes calculs il aurait du passer par votre bourg hier dans la soirée. Pouvez vous me renseignez? J'ai pu constater lors de ma traversée de Tsuukou que la sécurité et l'ordre régnaient et cela malgré les temps troubles que connaissent les pays de l'Alliance. Comprenez moi ... en voyant le village si bien tenu, j'ai pensé tout naturellement que si une ambassade était passée par ici vous l'auriez forcément vu."

Hattori s'adossa quelque peu. Sa manière de parler et son attitude étaient calculées et tout en prenant le temps de s'asseoir convenablement, il observait avec attention, les moindres gestes, les moindres mouvements de son interprète. La maîtrise des marionnettes avait doté Hattori d'un sens éguisé pour ce qui était de l'analyse des personnes qu'il rencontrait. Il avait prit l'habitude de travailler cette qualité et chaque fois qu'il se trouvait devant un inconnu, il utilisait ce petit talent.

"Je vous remercis pour ces renseignements, j'aimerais avoir moi aussi le signalement des personnes qui ont été contrôlé ... puis-je?"


"Oui bien-sur servez vous!"

Le capitaine bedonnant transmit une affichette dessinée au fusain à Hattori... Il y était dessiné un homme et une femme à peine majeure... Au vu des connaissances d'Hattori, si ils étaient génins, ils devaient être doté d'une certaine expérience tout de même. L'homme avait le visage fin, des yeux asymétriques. Sa bouche était pincée à l'extrême. Il semblait qu'il portait les cheveux très courts ou en queue de cheval tirée au maximum en arrière. Sur le dessin il avait un air sévère et renfermé. Hattori ne peut savoir si c'est un partit prit de l'auteur du dessin ou si c'est la réalité, mais les yeux de ce dernier semblent vide de toute âme....

Tout à l'opposée, la jeune femme semblait avoir les cheveux clair ainsi que longs. Son visage était rieur, et elle semblait un peu plus gironde que son collègue. Ses yeux étaient grands et étincelant, un bandeau d'Ame ornait son front. Hattori avait tout le loisir de disposer de ce dessin à sa guise.

Le capitaine hurla quelques ordres, fit passer les portraits robots rapidement à ses subordonnés et sourit d'un air satisfait à Hattori:

"Le temps de votre enquête, je serai honorer de vous donner une chambre d'officier dans notre caserne. Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est sécurisé, propre et gratuit..."

L'homme ouvrit lentement d'un tiroir, rien que cet acte semblait l'avoir essoufflé. Il en sortit un trousseau de clef, assez imposant, et le posa sur la table.

"C'est à vous de voir..."

Qu'Hattori prenne le trousseau ou pas, l'entrevue était fini. Le capitaine était très occupé et il fit raccompagner Hattori à l'extérieur. A présent le jounin avait tout le loisir d'explorer la cité à sa guise... Par où allait-il commencer?

Cette maison à saké était assez grande. Sur deux étages, le rez-de-chaussée faisant office de bar alors que la mezzanine de bois servait de restaurant. La pièce était rectangulaire, arborant des dimensions respectables. Trois jeunes serveuses s'occupaient du service, papillonnant de droite à gauche, ne laissant jamais un client attendre. Le patron devait sûrement être le père de ces trois filles, l'air de famille était flagrant. Hattori avait devant lui une vaste palette de couleur bien fournie: Suivant les inspirations des deux cultures, les clients étaient assis sur des coussins à même le sol. De doux voilages transparents et soyeux séparaient chaque table, créant ainsi un espace personnel pour chaque table. Devant Hattori était posé un pot rempli de baguette de bois, sous lequel le verni impeccable de la table luisait. Contrairement à ce qu'aurait pu attendre Hattori d'une ville sunaienne, les murs n'arborent aucune tenture mais belle et bien quelques tableaux laissant la majorité des boiseries apparentes... Le style propre à Ame sans doute. Une douce musique charmait l'ouïe du shinobi []. Cette musique était propice à la détente et à la relaxation que les gens venait chercher en ces lieux. L'odorat d'Hattori était submergé par des mélanges d'épices, de viande en train de cuire et l'odeur de sueur... Il faisait chaud, très chaud ici, le four traditionnel en terre cuite n'était pas très loin et l'auberge était remplie. Le papillon de sable, c'était le nom de l'auberge, était réputé pour son accueil et ses prix raisonnable. La jeune femme rapporta rapidement la commande d'Hattori, se courbant respectueusement et remplissant sa coupe à Raz-bord. S'éloignant ensuite à petit pas gracieux, consciente que le shinobi regardait sa chute de reins.

Continuant son observation, Hattori s'attardait à présent sur la population de cet établissement... Assez hétéroclite fallait-il avouer. Des gens de tout bord, de toute classe sociales s'y mêlait: Il y avait le prolétaire venant se détendre avant de retourner au travail mais aussi le riche marchand payant des femmes pour lui tenir compagnie... Il remarqua aussi un shinobi dans l'assistance... D'Ame d'après sont bandeau et chuunin de apr sa veste. D'un regard il fit comprendre à Hattori que lui aussi était conscient de sa présence mais ça s'arrêta là... Qu'allait faire le jeune jounin? Allait-il enquêter auprès des autochtones? Ou bien se rapprocher du shinobi d'Ame?

Hattori hocha la tête, écoutant patiement le récit du Chuunin.

"C'est donc toi que ton village à envoyé pour retrouver la délégation? Le mien m'a envoyé ici pour les mêmes raisons: Nous avons donc le même but. Ils semblent avoir disparu ici, dans ce village... Je suis arrivé hier et je n'ai rien trouvé encore... Les autorités locales pensent qu'Ame est un territoire conquis donc je n'ai pas eu le droit à un très bon accueil. Bref... La délégation était composée de deux génins expérimentés, mes élèves pour être précis. Ils étaient bon, je ne sais pas ce qui leur est tombé dessus, mais c'est quelque chose de gros... Vous en êtes où de votre coté?"

Hattori tourna lentement la tête, vérifiant qu'ils étaient assez éloignés des autres clients du tripot pour continuer la conversation en toute tranquilité.

"Je suis arrivé aujourd'hui et avant d'entrer dans cet établissement, j'ai parler avec Liung Shyuko, le capitaine qui s'occupe de la sécurité du Tsuukou. Ce dernier m'a affirmé qu'un groupe du village caché de la Pluie avait été contrôlé dans la journée d'hier, donnant le prétexte d'une mission de transport. Apparament ils ne seraient pas sortie du village et donc ils auraient passé la nuit ici."

Le Jounin sortit l'affichette que lui avait donné le capitaine Liung pour la montrer à Kuchiro.

"Voilà leur signalement. Peut être reconnaîtrez vous l'un de vos élèves?"

Hattori commençait à avoir des fourmis dans les jambes, celles-ci ne demandaient qu'une seule chose : s'activer! Bien qu'il venait de découvrir un alier de poids, qui connaissait bien les personnes qu'il devait retrouver, il ne pouvait s'empêcher de penser que chaque minute passée l'éloignait de son but premier à savoir retrouver l'ambassadeur et sa suite pour les ramener à Ame. Alors qu'il attendait la confirmation du Chuunin, il le pressa de la même façon qu'il avait fait avec Liung.

"Si vous les reconnaissez sortons d'ici pour commencer d'éventuelles recherches. Vous connaissiez leur destination et sûrement aussi leurs vêtements, leurs étapes, les choix qu'ils auraient pu faire lors d'une quelqueconque attaque."

Hattori sortit quelques pièces qu'il laissa tomber sur la table. Presser le pas n'était peut être pas une bonne chose à faire mais rester là à discuter tranquillement n'était en aucun cas une meilleure solution. Il se devait d'accomplir sa mission au plus vite car la réussite dépendait avant tout du temps qu'il mettrait à les retrouver.

"Moui, je les reconnais: Fuuchi et Kojiro... Ils devaient accompagné l'émissaire jusqu'ici. Et le lendemain, une milice de Suna devait prendre le relais, je ne sais pas ce qui s'est passé. Notre dernier rapport remonte au matin de la disparition: Fuuchi a laisser un mot dans la boîte au lettre prévue à cette effet. Tenez, lisez le

Citation :

"Kuchiro-sama, tout ce passe bien pour l'instant. Kojiro a veiller à l'extérieur toute la nuit s'assurant que la cible ne risquait rien. Il n'est pas encore rentré, peut-être qu'il a trouvé quelque chose de suspect. Je suis pressée de passer la main, ce vieille homme est insupportable. Ne vous en faites pas senseï tout ce passera bien votre dévouée Fuuchi-chan."

Le regard du chuunin s'éteignit, comme préoccupé. Il reprit la parole

"Nous avons deux choix je pense: Leur hôtel ou la poste. La première partie de ma mission est remplie vu que je vous ai retrouvé. Mon kage m'a dit que vous étiez mon supérieur, à vous de choisir..."

*Voilà au moins des pistes !*

Cette pensée lui avait été soudaine. Le fait de rentrer dans ce tripot avait été un grand bien, il avait trouvé un alier et désormais des chemins s'ouvraient devant lui. Il connaissait ses capacités et préférait combattre seul si jamais il le devait, le fait d'être épaulé par un shinobi d'Ame no Kuni ne lui plaisait guère car ne connaissant pas son potentiel il ne pouvait donc pas entièrement compter sur lui. Que faire? Cet homme était proche des ninjas disparus, si un affrontement éclatait, il serait une aide bénéfique car touché par la disparission de ses élèves, il se battrait avec toute la rage et l'envie dont il pourrait faire preuve.

*Son supérieur? En voilà un qui a confiance ... l'hôtel ou la poste? Je ne pense pas qu'un lieu sécurisé par les gardes de Tsuukou soit un endroit propice à un enlèvement ou à une attaque. La poste est donc à mettre de côté pour le moment, je pense que le capitaine Liung sait ce qu'il fait et connaissant les autorités de Suna no Kuni je ne pense pas qu'un lieu public et administratif soit exempté de protection.*

Un silence s'était installé entre les deux shinobis durant le temps qu'avait pris le Jounin pour établir leur prochaine destination.

"Nous irons tous les deux à l'hôtel. Inutile de se séparer pour le moment, je préfère t'avoir à mes côtés puisque tu connais mieux que moi les personnes que nous recherchons. Par contre je t'avertis tout de suite Kuchiro! Si jamais un combat éclate, je veux que tu te places dernière moi et tu n'agiras que sur mon ordre! Compris?!"

Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, il se leva et se dirigea vers la sortie. L'argent laissé par Hattori étant largement suffisant pour couvrir leurs frais à tous les deux, Kochiro lui emboîtant donc le pas. Au dehors, l'obscurité était totale, elle avait envahie le petit bourg sans le dire à personne. Sur le pas de la porte du Papillon de Sable, Hattori se retourna pour faire face au Chuunin.

"Sais-tu dans quelle direction se trouve l'hôtel où séjournait l'ambassade? Si oui ...

Il lui sourit avec bienveillance, lui faisant signe de passer devant.

... je te suis!"

Malgré les quelques lanternes en papier qui éclairaient faiblement l'axe principal de Tsuukou, nul ne distinguait grand chose, mais l'esprit d'Hattori était en parfait éveil et près à toutes les éventualités. Tout était clair et lumineux dans sa tête, à lui seul il aurait pu éclairé Tsuukou!

Hattori baissa la tête, un flot de colère commençait lentement à s'insinuer en lui. Il le savait, de par les dire de Kuchiro: cette auberge avait été le lieu de séjour de l'ambassade d'Ame no Kuni. De plus, le jeune Jounin sentait dans l'atmosphère de cet endroit louche une odeur de sang et de sueur ... les traces olfactives étaient encore fraiches. Il ne connaissait pas les projets de ces personnes, ni même leurs aspirations mais sa patience avait atteint ses limites.

"Nous n'avons pas de carte mes seigneurs, ça restera donc un repas unique: Soba aux algues et oeufs... Que désirez vous pour faire passer tout ça."

Il se redressa, le visage sombre et froid.

"Avec ceci, nous aimerions savoir où se trouve l'ambassadeur d'Ame no Kuni et sa suite!"

Sans ajouter un mot de plus, Hattori bondit au-dessus du comptoir pour se retrouver devant la vieille femme. Là il tira un Kunai de son étuis placé sur le haut de sa cuisse droite et d'un geste vif, il le plaça entre les deux yeux de la gérante.

"Où sont-ils?! Répondez!"

Kuchiro avait été autant surpris que la vieille femme, le jeune garçon prénomé Mimimao ne savait quoi faire, même la lueur des rares lampes qui éclairées la vaste pièce n'avaient pas eut le temps de ciller. La voix d'Hattori avait été sèche et directive, il avait été assez patient jusque là, il avait voulu la joué fin, mais désormais il fallait qu'il se dépêche. Il pouvait compter sur Kuchiro pour couvrir ses arrières mais même en sâchant cela, il avait déjà commencé à malaxer son chakra, près au combat et en alerte, il attendait la réponse de la tenancière.