Bureau du Tsuchikage Secondaire

Fenris s'avança vers la chaise qui lui était reservée, et prit place face au bureau du Tsuhcikage. Une tasse de thé fumante se trouvait devant lui, et il s'absorba dans la contemplations des volutes vaporeux qui s'en échappaient, tournoyant lentement avant de disparaître doucement. L'odeur était agréable et, trop occupé à essayer de discerner quelque chose qu'il reconnaissait dans les effluves, il ne fit pas réellement attention à ce que disait l'homme, qui marchait tranquillement, en cercles autour des deux garçons. Nega semblait mal à l'aise, et le Loup ressentait ce sentiment, comprenant le comportement de son camarade. Ce devait être difficile pour lui. La voix de leur Senpaï reprit alors:

" Vous allez très probablement faire partie de la même équipe que votre actuel sensei...
Vous serez tous les trois les nouveaux élèves de Meshiroi-kun. Ce n'est pas n'importe qui, c'est un Jounin, tellement compétant qu'on ne peut se permettre de le confiner parmi les forces spéciales, il est trop précieux pour qu'on limite son pouvoir à l'extérieur de notre village. Il ne connaît que très rarement des baisses de régime, et sera un sensei parfait pour vous. Ils vous fera rapidement gravir les échelons et est assez complet pour vous spécialiser chacun votre tour."

Fenris haussa alors un sourcil, comprenant le sens de la première phrase. Faire équipe avec son senseï ? Ce qui signifierait que Sanosuke-sama et eux deviendraient des égaux ? C'était incompréhensible. Le jeune Sagaara avait été sûrement, d'après les conclusions qu'on pouvait tirer de ces propos, comme Chuunin remplaçant auprès de l'Académie, mais cela voulait dire qu'il avait un niveau supérieur aux autres membres des Rangs Genin, et se retrouver avec deux novices à ses côtés... Peut-être qu'il n'était pas au courant et que sa surprise serait totale à son retour ? Le garçon fit une moue, alors que le Tsuchikage se trouvait dans son dos.

"Je suis moi-même son sensei affilié. Nega-kun. Je me propose pour t'enseigner l'art du Genjutsu. Je suis l'expert de ce village, si je puis me permettre. Enfin, nous verrons, lorsque Meshiroi te laissera un temps soit peu de répit."

Fenris se retint de se frapper le front du plat de la main. Leur supérieur hiérarchique ne devait même pas se douter à quel point il mettait le jeune Kogare dans l'embarras. Le garçon s'étant lui-même glissé dans la peau de Nega auparavant, lors de son apprentissage du Henge, il comprenait un peu mieux les réactions que pouvait avoir son, désormais il pouvait le dire, équipier. Décidément, plus on s'éloigner en grade, et moins les gens étaient renseignés... Sanosuke-senpaï aurait certainement abordé les choses d'une manière différente, de façon à ce que ce ne soit pas trop lourd à supporter. Le jeune Gesshoku tourna alors sa tête vers son compagnon, et essaya de capter son regard, bien que sa tête fut profondément enfouie entre ses épaules. Il souriait et espérer pouvoir lui apporter son soutien, au moins moral. Le Tsuchikage reprit alors, d'un ton beaucoup plus détendu et familier:

"Dites moi les gars... Je vais cesser de vous sermonner à toutes les sauces, mettez-vous à l'aise en attendant votre sensei... Mais avez-vous foi en Kusaru-sama ? "

Fenris baissa les yeux. Il redoutait particulièrement ce genre de question. A croire qu'avec ses yeux couleur d'or, l'homme avait percé son esprit et lu ses pensées. Il regardait toujours Nega et le vit se redresser, affirmant sa volonté, et acquiescer silencieusement. Quant à lui, il hésita, réfléchissant à ce que cela signifierait pour son futur. Kusaru-sama... Il avait entendu dire qu'il s'agissait de la Tsuchikage en poste, et qu'elle était très populaire parmi ses Shinobis. Nombre d'entre eux la vénéraient, mais lui ne l'avait jamais croisé, ni même vu. Il se savait étranger, et jurer fidélité, prêter serment... Etaient des choses qu'il se refuser de faire tant qu'il n'aurait pas fait la lumière sur son passé. Comment pouvait-il donner sa vie à quelqu'un qu'il redoutait, haissait dans son ancienne vie ? Certes, l'inverse était aussi possible, mais trop s'avancer revenait à prendre trop de risques. Le garçon planta son regard dans celui du Tsuchikage en second. L'émeraude et l'ambre. D'une voix calme et posée, tout autant que déterminée, il déclara:

"A dire vrai, je n'en sais rien. Je suis, si je puis m'exprimer ainsi, un nouvel habitant du village. Je vis seul, et je n'ai pas pour habitude d'accorder facilement ma confiance. Je vais me renseigner, et lorsque j'en saurai plus, je prendrai une décision. Auquel cas je viendrai immédiatement vous en faire part.
Si les pensées de la Tsuchikage vont à l'encontre de mes codes propres, je me verrais dans l'obligation de ne pas pouvoir lui offrir ma vie.
Dans le cas contraire, je serai prêt à ma sacrifier s'il le fallait, soyez en sûr, Tsuchikage-sama."

Assis, Fenris posa les mains sur ses cuisses, et s'inclina en avant, le plus respectueusement du monde, devant l'homme qui n'avait cessé de marcher. Au vu de son comportement, il pouvait se trouver en grand danger. Le Tsuchikage paraissait réellement à cheval sur l'honneur et les sacrifices faits au village. Une réponse négative risquait fort de le faire baisser dans l'estime, si tant était qu'il y tenait une place, de l'homme...