Bien des rumeurs ont couru et courent toujours sur les habitations des ninjas.
Austères, truffées de parchemins, d'armes en tout genre, d'appareils d'entraînement... Du moins c'est ce que s'imaginait Asei, qui n'avait jamais mis un pied dans la maison d'un ninja.
Mais son lieu d'habitation était d'un tout autre genre. Livré à lui-même après son arrivée à Kiri, il lui fut attribué un appartement comme c'est souvent le cas pour les ninjas orphelins, solitaires ou étrangers. Il vivait seul, sa famille n'étant pas issue de Kiri.
Au détour d'une petite rue non loin de l'Académie, le bâtiment qui abritait son appartement ne payait pas de mine, mais les occupants étaient sympathiques et on ne manquait pas de confort.
Asei vivait à l'étage, il aimait les hauteurs. Solitaire dans l'âme, il ne manquait pas l'occasion de se promener dans Kiri quand il avait fini ses exercices physiques ou assimilé ses leçons. Il était plutôt apprécié dans le coin à vrai dire.
Sur la porte de son appartement, on pouvait lire le nindô du jeune shinobi :
Toute chose est à méditer, emportement et force brute ne sont que le reflet de la peur.
En entrant, l'on pouvait apercevoir une vaste pièce, à laquelle était rattachée une salle de bain. Dans un coin, un évier et de quoi se préparer quelques petits plats, un minuscule "coin cuisine" en somme. Au fond, prés de la fenêtre où Asei avait une vue incomparable sur le village, son lit, avec des parchemins accrochés au mur ou empilées sur de petites étagères. Dans un coffre, ses armes étaient soigneusement rangées. Une penderie pour ses habits et un grand tapis de sol complétaient le mobilier.
Mais dans un dernier coin, l'on pouvait voir divers jeux de stratégie, dont le jeu de go, car Asei était un fin joueur et adorait cette réflexion patiente et le fait de se mesurer à soi-même voire à d'autres que soi quand il recevait de la visite. Sur une petite table attenante, une tasse toujours prête à être remplie de thé. Enfin, dans un tiroir, un journal qui ne le quittait jamais et où il notait les évènements majeurs de sa vie, pour les mentaliser, les analyser au calme.
Décidément, cet appartement était tout ce qu'il y a de plus banal.