[Dojo]

Le Dojo du clan Hyûga est particulièrement spacieux et bien équipé en tout un tas de choses inutiles pour tout autre qu'un Hyûga. Je n'y suis pas allée depuis... un certain temps, les entraînements de mon équipe aillant plutôt lieu à l'extérieur qu'à l'intérieur du clan ce qui, vous me l'accorderez, est préférable pour tout le monde, de tout point de vue. J'entre, retire mes sandales et les dépose à côté de la porte. Il n'y a personne, à cette heure matinale. J'ai l'intention de passer la matinée ici, d'ailleurs. Peut-être même l'après midi si Yukiko-sama souhaite faire travailler son fils seul. On ne sait jamais.

Je commence l'échauffement par quelques traversées de tatami, le plus vite possible. Un échauffement banal. Au bout de deux traversées, je m'arrête, fait quelques pompes (pas trop, ma hantise est de me retrouver avec des bras d'homme, quelle horreur !), me relève puis repart. C'est bon pour l'endurance, mais étant donné ma légendaire ponctualité -hum-, je n'ai pas trop de problèmes au niveau des sprints prolongés... Je m'arrête assez rapidement, et passe à quelques exercices de souplesse, toujours bons pour favoriser l'esquive, et la fluidité des coups. Je m'essaye à quelques souplesses avant et arrière, plus ou moins élégantes, et d'autres exercices qui peuvent éventuellement m'aider à retomber sur mes pieds dans certaines situations délicates. Au bout d'un échauffement d'une vingtaine de minutes, mon entraînement peut commencer.

Je m'approche d'un des manequins, dont le corps est parsemé de petits points rouges, représentant les tenketsu. Je commence par un travail de la vitesse, en enfilant à mes poignets et chevilles des poids (pas trop lourds non plus, il ne s'agit pas de faire de moi une petite Tensui non plus...). Je commence à attaquer le pantin immobile. Mes coups ont gagné en précision, avec l'entraînement, mais, au niveau des coudes et des genoux, ce n'est pas encore ça... Il va sérieusement falloir que je m'y mette, sinon ça risque de me porter préjudices pendant les combats. Coups de pieds, de coudes, ou donnés avec le bout des doigts pleuvent sur le pauvre manequin, heureusement habitué à ce genre de mauvais traîtements. Je frappe d'abord avec lenteur et un maximum de précision, puis attaque de plus en plus vite, coordonnant le mieux possible mes bras et mes jambes, de façon à lancer plusieurs attaques à la fois. Au bout d'une vingtaine de minutes, mes bras commencent à me faire mal, les poids paraissent de plus en plus lourds... Mais je ne suis pas encore à mon maximum de vitesse. Je suis sûre que si j'arrive à aller vite avec des poids, ma vitesse une fois débarrassée de ces instruments de torture sera bien meilleure. Encore quelques coups... Je commence à frapper à côté, ça devient du n'importe quoi... Je me force encore un peu, puis finit par retirer les poids. Ca ne fait pas encore une heure que je suis arrivée, inutile de me vider de mes forces tout de suite, sinon ça risque de limiter l'efficacité de mon entraînement.

Plus pour "jouer" que par réel sérieux, je mime les 64 coups du Hakke. Je labourre véritablement le torse du manequin d'entraînement de coups -sans vraiment le toucher, principe même du jyûken-, juste pour voir si effectivement j'arrive à aller plus vite. Oui, un peu... Mais c'est normal, ça, je suis échauffée... Mes muscles demandent un peu de repos, à l'évidence, une heure d'entraînement intensif c'est leur maximum. Aucune importance, je vais passer à la maîtrise du chakra. Je ferme les yeux, et me concentre, longuement, calmement. Un peu de méditation ne peut faire de mal à personne. J'envoie le chakra ainsi malaxé dans mes yeux, puis, le long du nerf optique, au cerveau.

- Byakûgan !

Je tends mes mains devant moi, et y envoie du chakra, pour travailler mon jyûken. Normalement il doit être au point, j'ai commencé à le travailler avec Keiko-sensei avant même d'avoir maîtrisé mon byakûgan... Mais le travail est toujours nécessaire, il peut encore être amélioré, c'est une certitude absolue. Il est agréable de s'entraîner dans le calme... Keiko-sensei m'a fait apprendre le byakûgan dans une situation de panique, où je ne suis pas passée loin de l'autre côté de la porte, et, même si ce genre de méthodes s'est avéré efficace, il peut être bon de s'exercer dans la sérénité, sans menace de mort immédiate et foie dans un état critique. Je travaille ensuite mon byakûgan, en essayant d'étirer le plus possible mon champ de vision. Je vois, à travers les murs du dojo, les autres bâtisses qui forment les quartiers du clan. Mon regard traverse l'enceinte, je distingue quelques ninjas occupés à faire leurs tours de garde, des habitants qui se promènent ou qui font leurs courses. C'est fou comme la portée du byakûgan est immense ! Ca demande beaucoup de concentration et d'énergie, mais ça doit être vraiment pratique pour les missions d'espionnage ! Je continue à le travailler pendant un petit moment, je passerai à la suite plus tard. La maîtrise du chakra est capitale pour réaliser mes jutsu, autant que les compétences physiques.

Ce petit exercice m'a pris un certain temps. Le byakûgan est mon arme, il est nécessaire que je le travaille correctement. Pendant ce temps, mes muscles se sont reposés, mon rythme cardiaque est redevenu normal, ça va mieux, je vais pouvoir reprendre les exercices physiques. Ou... Pourquoi ne pas combiner les deux, maintenant ? Ca paraît nécessaire, en effet.

Je vais chercher mon sac. A l'intérieur, des feuilles de cours, allez savoir ce qu'elles font là... Dessus, avec un crayon, je dessine 64 points bien distincts. Je recommence l'opération sur trois autres feuilles ; il est fort peu probable que je réussisse du premier coup... Mes copies à petit carreaux dans les mains, je retourne près du manequin d'entraînement. J'accroche une première feuille sur son torse, retournée, pour cacher les points dessinés au crayon. Je concentre mon chakra...

- Byakûgan !

Je vois à travers la feuille, les points semblent aussi lumineux que les tenketsu. Le byakûgan permet de mettre en valeur ce qu'on veut voir, quels que soient les obstacles ou la luminosité. Je concentre maintenant mon chakra dans mes mains, pour former les fameuses lames. On va passer aux choses sérieuse, travail du Jyûken ! Je donne un premier coup, l'aiguille de chakra perce la feuille au niveau de premier point. J'ai exactement 64 coups à donner, pour percer 64 fois la feuille exactement au niveau des 64 points. Mes coups sont lents, et se veulent précis, mais, peu à peu, j'accélère le rythme. Les cinq premiers atteignent leur cible -normal, étant donné la vitesse escargolesque à laquelle j'ai frappé-, mais, plus j'accélère, plus ma précision pâtit. Au bout de trente coups, je commence à frapper à côté, ou sur des tenketsu déjà atteints. C'est l'écatombe. Dépitée, je termine pourtant l'exercice, jusqu'à ce que la feuille ne ressemble plus à rien, ou alors à une sorte de passoire. Je la retourne -même si ça ne sert à rien-, et remarque dix points qui n'ont pas du tout été touchés, même pas à un millimètre près comme on peut le voir avec certains autres. J'ai tendance à les oublier, ceux là.

Sans me décourager pour autant, je recommence l'exercice avec une autre feuille. C'est toujours le même shéma : quand je traîne, c'est impecable, quand je me force à aller vite, ça tourne au vinaigre. Pourtant il faut que je sois rapide et précise... Rapidité et précision sont les maîtres mots du Jyûken. Je recommence, encore et encore, progressant à peine. Ma concentration est en train de faiblir... Puis, au bout du huitième essai, des images défilent dans ma tête. Le combat entre Idame et Shun'ei-sama, que j'ai été incapable d'arrêter, Keiko-sensei qui me nomme chef d'équipe, Tensui-kun qui travaille.

Il faut vraiment que j'y arrive, c'est important ! J'arrête une petite minute, le temps de me reconcentrer, de réfléchir à ce que je vais faire -comme si c'était nécessaire-, et de reprendre un peu mon souffle. Mine de rien, frapper à toute vitesse un manequin de bois, c'est fatiguant. Qui l'eût cru ? Le temps de la mini pause écoulé, je me remets au travail. Je ne peux pas me permettre de laisser Idame rivaliser avec moi, ça reviendrait à montrer à Keiko-sensei qu'il n'aurait pas dû me nommer leader. Alors au boulot !

La feuille me nargue, c'est énervant. Je vais la transformer en passoire en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Se concentrer... Je commence à donner quelques coups dans les tenketsu que j'oublie à chaque fois. Un coup, deux coups... dix coups, ils sont couverts ! Je suis moins efficace vers la fin, d'habitude, alors il vaut mieux que je laisse les tenkestu faciles à atteindre pour la fin. Logique... Mes coups s'enchaînent en formant une sorte de spirale sur la feuille de papier, ce qui me permet de ne rien laisser de côté. 39 coups... Toujours pas de frappe à côté ! Surtout, rester concentrée... J'arrive aux 64 sans incident majeur, mis à part trois ou quatre petits dérapages. Des écarts de l'ordre du dixième de millimètre, rien de bien affolant. Bien sûr, dans un vrai combat, la personne bougera forcément, au moins un peu, je serai beaucoup moins décontractée et je devrai aller beaucoup plus vite, mais, pour un début, ce n'est finalement pas aussi minable que j'aurais pu le craindre en voyant l'état des premières feuilles -pitoyable-.

Invité

Shun'ei qui revenait de son "test" en fôret arriva tranquillement au dojo où il avait entendu "byakugan". C'était une voix féminine ca ne pouvait être qu'Aiko vu le timbre de la voix. Shun'ei se trouvait à l'entrée du dojo et regarda sa cousine s'entrainer à une technique du clan. Avant de lui montrer sa présence bien qu'elle devait savoir qu'il était là grâce à son byakugan, il se rapella ce qui lui avait dit sa mère à propos de sa cousine.

* Ne pas oublier que le coeur des filles est plus fragile et que je dois être plus gentil avec elle.*

Il se décida à entrée dans le dojo et s'adossa au mur en mettant ses mains dan le dos en attendant que sa cousine ne finisse ce qu'elle était etrain de faire.

J'allai reprendre l'exercice quand je remarque que mon cousin est derrière moi. Je ne l'ai pas vu entrer, concentrée comme je l'étais à mon entraînement un peu rébarbatif. Je m'arrête, et me tourne vers lui.

- Shun'ei-sama, qu'est ce tu fais ici ?

Ce que m'a dit Katsue est encore tout frais dans ma mémoire. "La Soke n'est rien d'autre qu'un ramassis de pantins tremblants, effrayés par leur propre pouvoir, au point de réduire leurs frères et soeurs en esclavage...". J'y ai beaucoup pensé, pendant le chemin du retour, et l'idée à fait son petit chemin. Le retour à la maison a bien entendu calmé d'éventuelles idées rebelles plus ou moins idiotes, mais le principal est resté. Je le pensais depuis longtemps, d'autres pensent la même chose ; le système est injuste. Profondément injuste. Mais bon, injustice ou pas, je suis de retour dans la vie de famille trépidante (hum) des Hyûga, il serait temps de reprendre les bonnes habitudes. Moins hypocrite qu'à l'accoutumée, j'avance vers mon cousin, sans sourire forcé, mais sans montrer non plus clairement ce que je pense de lui.
Première surprise passée, j'enchaîne sur une question banale, simple politesse, juste histoire d'éviter les ennuis.

- Tu as passé une bonne semaine ?

Mes yeux ne tromperaient pas Saburo-sama s'il me regardait à cet instant. Mais je ne suis pas certaine que son fils ait la même... perspicacité, la même capacité à lire dans les coeurs des gens. Il va falloir que je me calme avant de rentrer à la maison, d'ailleurs. Il est certain que les relations entre mon cousin et moi ont été plutôt tendues, ces derniers temps, et que nous nous sommes quittés sur une dispute. Il ne fallait pas s'attendre à ce que tout s'arrange juste parce que je suis partie en mission, mission durant laquelle une Hyûga un peu hors normes m'a sussuré des mots de vengeance à l'oreille.

Invité

Aiko arréta son entrainement lorsqu'elle vit son cousin Shun'ei qui la regardait. Elle s'approcha de lui et lui posa la plus banale des questions.

- Tu as passé une bonne semaine ?

Shun'ei souria à sa cousine comme à son habitude puis répondit à sa question.

- J'ai passé une bonne semaine. Elle a été très instructive. Et puis tu sais quoi? Je suis dans une équipe avec d'autres ninja c'est bien non? Et puis maman m'a appris le juuken. Je connais enfin une technique de combat du clan.

Shun'ei était un peu exité quand il raconta ça à sa cousine...mais c'était chose normale pour un enfant de 11 ans.

* Il fait des efforts... Il faudrait que j'en fasse autant, allez, mode amabilité on. *

- Te voilà un vrai Shinobi de Konoha, maintenant. Elle est bien, ton équipe ?

Un vague sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Nous faisons tous les deux partie d'une équipe, nous allons tous les deux pouvoir nous battre pour Konoha. Le fait de faire partie d'une équipe, de trouver des amis, de parler à d'autres gens que les Hyûgas m'a fait énormément de bien, j'espère qu'il en sera autant pour mon cousin. Si ça peut lui donner conscience de deux ou trois petites choses essentielles comme l'importance des autres, alors c'est la meilleure chose qui puisse lui arriver pour le moment. D'ailleurs, ça fait un moment que je n'ai pas vu Keiko, Tensui et Idame. Ils me manquent un peu, à vrai dire. Tous les trois, pas seulement Idame. Les entraînements de l'équipe étaient toujours sympathiques, bien que difficiles. Nous formons une équipe relativement soudée, si on oublie la pseudo rivalité ridicule entre mes deux coéquipiers.

Je me reprends un peu, ce n'est pas le moment de penser à tout ça... Il reste encore un peu de temps pour l'entraînement. Ensuite, j'irai prendre une douche et me changer pour le déjeuner en famille. Autant profiter du temps qui reste pour... Je regarde mon cousin dans les yeux, un léger sourire aux lèvres.

- Ca te dit, un petit combat ? Il reste encore une heure avant le déjeuner. Tu pourras me montrer ce que tu as appris, comme ça !

C'est aussi pour moi une occasion de montrer ce que je vaux, en admettant que Shun'ei-sama n'ait pas fait de progrès trop importants pendant que je perdais mon temps dans cette "mission" ridicule avec cette sorcière timbrée, ce Shinji à côté de la plaque et cette... Katsue étrange. Je me place en position défensive, décidée à laisser Shun'ei-sama attaquer le premier, afin de juger de ses progrès.

- Byakûgan !

Invité

- Te voilà un vrai Shinobi de Konoha, maintenant. Elle est bien, ton équipe ?

- Oui elle est bien, il y a un membre du clan Nara et l'autre...bin...je sais pas trop en fait.

Shun'ei rigola u peu bêtement car il ne savait pas grand chose sur Slyfer. A vrai dire à y repensé, il fesait tout le temps la tête et ne parlais quasiment jamais...ce qui n'est jamais drole.

- Ca te dit, un petit combat ? Il reste encore une heure avant le déjeuner. Tu pourras me montrer ce que tu as appris, comme ça !

Le jeune garçon était un peu surpris de la question de sa ousine car il ne souhaitait pas se battre contre elle mais avant qu'il n'est put dire quoi que ce soit...

- Byakûgan !

Elle venait d'activer son byakugan ne laissant pas le temps à son cousin de répondre si oui ou non il voulait se battre cntre elle. Mais mintenant elle était prête et n'attendait plus que son cousin.

chevre

Shunei ferma les yeux et se concentra qulques instants avant de les rouvrir d'un coup.

- Byakugan!!

Shun'ei se mit dans la même position qu'il avait eu contre sa mère c'est à dire le bras gauche en avant pour intercepter les attaques et le bras droit en arrière pour attqer avec.

- Honneur aux dames Aiko.

- Oui elle est bien, il y a un membre du clan Nara et l'autre...bin...je sais pas trop en fait.

Je souris, très légèrement moqueuse. Son équipe a l'air... Non, je ne les connais pas. Mais bon, quand même, on n'a pas l'impression, à entendre Shun'ei-sama, qu'il s'agisse d'une équipe soudée. Enfin ce n'est que le début, ça va probablement changer avec le temps. Je ne sais pas.

Shun'ei-sama se met en position de combat. Sa façon de faire est assez étrange, il est à la fois en défense et en attaque, alors qu'il me demande d'attaquer...

- Honneur aux dames Aiko.

La formulation me fait rire. Mon cousin en gentleman, c'est assez... étonnant. Amusée, je réplique d'un ton de vénération profonde, avec une révérence pleine d'amplitude. Je fais le clown, en définitive.

- Je vous en prie, go shu sama.

Je n'aurais jamais pensé pouvoir me "lâcher" à ce point... Ca doit être la fatigue, ou l'influence de Shinji-kun en matières de gaffes plus ou moins heureuses, je ne sais pas... J'ai juste envie de rire, ce qui ne loupe pas, d'ailleurs. Shinji m'a appris au moins une chose : rien de mieux que les plaisanteries douteuses pour calmer ses nerfs sans hurler ni faire de bétises regrettables.

- Hum... Bref... Allons-y, alors.

Je reprends mon sérieux à une vitesse hallucinante, me place en position de combat, forme les aiguilles de chakra au bout de mes mains, de mes pieds et de mes coudes et fonce sur Shun'ei-sama. Il compte sur ses bras, bien, pas de problème, je vais attaquer les jambes, alors. Il manque de vitesse, d'après ce que j'ai pu voir, il faut que je mise tout sur ça. Avec toute la rapidité dont je suis capable, je me précipite sur lui, ne m'arrête pas face à lui, mais à côté. J'envoie ma jambe gauche frapper un tenketsu derrière son genou droit, pendant que mon bras droit retient son attaque. J'élance ma main gauche au niveau du torse de mon adversaire, visant encore une fois un point vital. Shun'ei-sama, à cause de son manque de vitesse, ne pourra sans doute pas esquiver les deux coups. S'il parvient à en éviter un, c'est déjà bien, d'ailleurs, parce qu'il est un peu piégé, là...

Invité

Aiko s'élanca sur Shun'ei avec une grande rapidité. Elle s'arreta à ses côtés pour attaquer avec sa jambre gauche un de des tenketsus se trouvant à l'arrière de son genou droit pendant que sa main droite retenait son bras droit. Elle élance ensuite sa ain gauche sur le torse pour toucher un point vital.

Shun'ei nétait pas en très bone posture alors que le combat commencait à peine...mais il n'était pas très motivé pour combattre une seconde fois et avait déjà utilisé une bonne quantité de chakra lors du test contre les deux autre membres de son équipe.

Avec sa main gauche, il put intercepter le bras gauche de sa cousine mais ne put rien faire pour son genou droit...

Hj : désolé post pourri où je ne fais rien mais je ne suis pas du tout en forme et je ne tiens pas à gagner ce combat.

Un an plus tard...

J’aime bien m’entraîner ici ; l’ambiance est particulière, et propice à la concentration. Le calme qui règne dans le dojo, en règle générale, permet un travail efficace. Comme presque chaque après midi, depuis que plus aucun sensei ne s’occupe de mon entraînement, j’entre dans le dojo, et me prépare à l’exercice. Mes coéquipiers progressent bien, je n’ai pas intérêt à me laisser rattraper. L’équipe huit… Plus j’y pense, plus je me dis que ça tourne à la catastrophe. Idame se comporte comme le premier des idiots, et Tensui… ça fait une éternité que je ne lui ai pas vraiment parlé. L’équipe a besoin d’être ressoudée, mais je sais bien que ce n’est pas facile. Si Idame peut aller où il veut, quand il veut, peut héberger qui il veut (hum), se comporter comme une ordure avec la terre entière s’il en a envie, ce n’est pas le cas de tout le monde. Les possibilités de « soirées » entre amis sont très limitées par mon droit de sortie pour l’instant inexistant, et depuis que Yukiko-sama a décidé de superviser mon entraînement, le travail d’équipe en a pris un sacré coup. On s’entraîne, chacun de notre côté, on ne se voit plus, on ne se parle plus, on n’a plus le temps. La proposition de Tensui d’un combat amical, un de ces jours, va peut-être détendre un peu tout cela… Je ne sais pas.

Dans mes pensées, je commence, machinalement, l’échauffement. Des tours de tatami en courant, des pompes, courir encore, à nouveau des pompes, c’est devenu une sorte de mécanisme, vingt minutes occupées toujours à la même chose. Un échauffement rébarbatif et un peu crevant sur les bords, mais qui a l’avantage de mettre en conditions pour la suite. Je passe ensuite aux étirements de base : le dos, les jambes, les poignets, les avant-bras, la nuque etc. Les traditionnels exercices de gymnastique y passent, aussi, c’est important pour l’esquive. Je me lance dans un petit enchaînement de souplesses, avant de passer à des choses un peu plus dynamiques, flips, sauts de main et autres réjouissances. Être raide comme un bâton ça n’a jamais été un bonne chose en taïjutsu, et parer des coups façon « bourrin » ça n’a jamais été mon truc, donc une souplesse maximale est nécessaire si je veux éviter de me prendre trop de coups dans la figure. Ca fait déjà une heure que je suis arrivée, je vais passer à l’étape suivante…

Maintenant, il va falloir que je travaille une des choses les plus importantes dans mon style de combat : la vitesse. Pour ça, j’ai une solution radicale : les poids. Se forcer à frapper vite (et précisément) sur un mannequin de bois avec des poids plus ou moins lourds attachés aux chevilles et aux poignets, ça ne peut qu’augmenter la vitesse, et la précision. Ca peut aussi servir du point de vue de la force, mais, pour parler franchement, ce n’est pas vraiment ça qui m’intéresse ; la puissance de mes coups vient de la quantité de chakra expulsée, de la précision et de la vitesse avec laquelle ils sont donnés. La force, c’est un truc pour Tensui ou Go, si on veut donner des grands coups pas vraiment subtils mais qui font bien mal quand même, ce que j’aime appeler le taïjutsu bourrin ,en définitive.

J’envoie un premier coup sur le pauvre mannequin. Tournant autour de lui, je vise presque exclusivement son torse, envoyant tour à tour mains, pieds, coudes frapper sa vieille carcasse. Des coups donnés du bout des doigts, en soi, ce n’est pas très impressionnant. Heureusement pour ce bon vieux pantin, ce ne sont pas ces coups là qui vont l’abîmer, je n’ai pas mis de chakra. Un coup de pied dans le menton (ça doit faire mal…), encore des coups sur le torse, deux coups dans la tête, un avec la tranche de la main, ça frappe, encore, et encore. J’accélère le rythme, tant pis si c’est un peu moins précis, si je ne fais pas travailler ces petits muscles mieux que ça, ça peut éventuellement poser des problèmes. Je continue de tourner autour du mannequin, distribuant de plus en plus de coups, de plus en plus vite.

* Vingt et un, vingt deux, vingt trois… allez ! Vlam, dans la tronche ! Vingt cinq, vingt six, vingt sept, quand je pense que Tensui passe son temps à faire ce genre de truc… trente, trente et un, allez, plus vite ! Trente cinq. Mais plus vite, j’ai dit ! *

J’accélère, encore et encore, mes bras me font mal… Les jambes, ça va à peu près. Je me concentre sur de coups de pied, avant de me rendre compte que ce n’est pas en me ménageant que je vais faire des progrès. Certains s’entraînement jusqu’à l’épuisement, ça m’est déjà arrivé de le faire, pourquoi pas cette fois ? La sensation de brûlure dans mes bras s’accentue, mais je frappe toujours. Le rythme est très difficile à tenir, mes coups partent par réflexes, je ne réfléchis pas, récitant mentalement les grands principes du ninja, qu’on m’a fait rabâcher tant et tant de fois à l’Académie. Ca aide à tenir plus longtemps.

* Toute sa vie, le ninja devra se soumettre aux exigences de ses supérieurs et des clients. La réussite de la mission passe avant sa propre vie ou celle de ses compagnons. Sa vie durant, le shinobi sera utilisé comme une arme pour le bien de son pays.
Tout ninja doit jamais montrer ses émotions. La réussite de la mission est plus importante que tout autre chose et il doit laisser de côté ses sentiments. Par conséquent, jamais le shinobi ne doit laisser couler ses larmes. etc *

Mes bras tremblent, mes jambes sont dans le même état, ça ne sert à rien de continuer. J’ai depuis longtemps arrêté de compter les coups, je ne sais pas jusqu’où je suis allée, mais à priori j’ai dépassé mon dernier record. Ou alors je ne suis vraiment pas en forme aujourd’hui… Le temps d’un battement de cils, je suis à genoux par terre en train de reprendre mon souffle. Mes muscles sont tout tremblants, mes crampes se sont réveillées. Je me redresse un peu, toujours à genoux, et étire mes avants bras en prenant appui sur les mains posées le plus loin possible devant moi, les poignets retournés. Ca fait mal, sur le coup, mais ça va m’éviter des douleurs musculaires gênantes. J’exécute toute une série d’étirements dans le même but. C’est l’occasion de souffler un peu, mais cela permet aussi à mes muscles de tenir plus longtemps, sans crampes ou autres joyeusetés pour le lendemain. Cette étape terminée, je passe à la suite. Cette fois, il s’agit d’améliorer ma maîtrise du chakra. Un coup d’œil à l’horloge m’indique qu’il ne me reste plus que deux heures avant de devoir rentrer à la maison. Pas le temps. Il faut absolument que j’améliore mon Kaiten et mes 64 coups, si je me repose trop sur mes lauriers, ça va tourner au désastre.

Pour le Kaiten, l’entraînement idéal a lieu sur l’eau. Je ferai ça sur le bassin, dans les jardins. Mais pas tout de suite. Un tapis un peu glissant fera l’affaire pour le moment. J’ouvre un des placards qui occupent le fond de la salle, et trouve mon bonheur. Ledit tapis n’est pas génial, mais suffira amplement pour ce que j’ai à faire. Pour la maîtrise du Kaiten, trois choses sont particulièrement importantes. La première, c’est l’équilibre. Pivoter sur soi-même pendant un certain temps demande un équilibre parfait, sinon ça revient à peu près à foncer droit dans le mur, tête baissée. La deuxième est la rapidité. Seule une vitesse de rotation élevée permet la formation du dôme de protection réputé inviolable. La troisième est la maîtrise du chakra. Il faut être capable d’expulser une très grande quantité de chakra par tous les tenketsu, en même temps, et de façon parfaitement régulière. Trois choses à améliorer, rien que pour cette technique. Enfin… la vitesse ça sert partout, et je l’ai déjà pas mal travaillée, depuis un certain temps. Et la maîtrise du chakra… Ca il faut que je m’y mette sérieusement.

Un pied sur le tapis, l’autre sur le tatami, prêt à prendre l’impulsion nécessaire pour tourner, je ferme les yeux et prend le temps de me concentrer, luxe que je n’aurai pas pendant un combat, j’en suis consciente. Allez, c’est parti.

- Kaiten !

J’expulse mon chakra tout autour de moi, accentuant l’élan apporté par ma jambe gauche, à présent pliée devant moi, comme pour un pivot normal. J’y suis peut-être allée un peu fort, en ce qui concerne le chakra, j’ai du mal à me maintenir parfaitement en équilibre. C’est vraiment ça qui me pose le plus de problèmes… Je peux sans ennuis augmenter la vitesse de mon Kaiten, ainsi que la quantité de chakra (d’ailleurs, les deux vont ensemble), mais le reste ne suit pas. Les techniques de taïjutsu du clan Hyûga nécessitent la perfection absolue, le moindre petit dérapage peut avoir des conséquences assez redoutables. Je ralentis. Pas le choix, je suis obligée de poser mon pied gauche par terre pour ne pas me casser la figure. Bon et bien… c’était lamentable. Je vais travailler dehors. Je range le tapis dans son placard, remets mes sandales et sors du dojo en direction des jardins. J’ai un peu moins de deux heures. C’est suffisant pour faire un travail respectable, sachant que je suis parfaitement échauffée, au bout de trois heures d’entraînement non-stop.

Va aux jardins

+ 2 vitesse, + 2 intelligence, Kaïten niveau 2.

Idame se baladait dans Konoha, comme toujours aux belles heures de la journée. Il cherchait un endroit paisible où se poser pour méditer. Il pensait à la bibliothèque, mais nombre de Genins ces-derniers temps allaient profiter de l'excellente aération, et de la fraîcheur ambiante de la pièce. Il marchait de gauche à droite sans jamais trouver ombre et coin tranquille... Comme à chaque fois dans ces moments là Idame se ressassait de son passé. Cela faisait un bout de temps qu'il n'avait pas vu la quartier Hyûga. Cela lui manquerai presque. Tiens, bah tant qu'à faire, autant passer par la rivière...

Il alla donc, poussé par le vent qui profitait du ruisseau pour s'engouffrer, en direction du quartier des Hyûgas. La porte était grande ouverte, les volets de la baraque d'Aiko aussi, et tout était anormalement calme et l'atmosphère détendu. Il faut dire, qu'à part en pleine nuit, il n'avait jamais eu le temps de vraiment visiter le domaine.

Tiens, bah alors que pour une fois, ce quartier noir nous présentait sa face la plus bleutée et la plus envoûtante, pourquoi ne pas rendre visite à Aiko-chan ? Tout sentiment évanoui, toutes envies quelconque passées avec ce temps, et seule une faible amitié pouvait encore les lier. Il serai temps de parler un peu, et sérieusement pour une fois.

L'entrée dans la propriété des Hyûgas n'était pas la chose la plus simple et l'idée la plus intelligente. Mais Idame avait une petite envie des plus inhabituelle. Rendre une visite à celle qui lui a redonner le goût à la vie, l'envie de continuer... Alors bon, c'était pas une bande de gardes qui allaient effrayer le Chuunin. Il fut un temps, peut-être auraient-ils pu présenter une quelconque menace, mais de nos jours... A l'heure qu'il est, plus tout à fait. Et puis la Soke ne valait plus grand chose, et la Bunke s'était levé, comme il y a soixante ans.

Trois gardes se levaient devant la porte d'entrée. Le portail principal, qui menait aux diverses rues du quartier. Idame fixait la demeure principale, celle divisée en trois branches, où résidait Aiko. Derrière ces fenêtres impénétrables... La table des génies. Idame était sur un bâtiment en face de la chose, il baissa le regard vers l'entrée. Il sauta, dans le petit nuage de fumée habituelle, il s'abaissa à trente degrés.

<< Yo ! Messieurs ! Pourriez-vous, avoir l'extrême obligeance de vous ouvrir vos portes ? Je suis Ninja médecin de Konoha, et je viens de développer, en compagnie du professeur Yakushi, un petit baume, qui pourrait affecter la puissance des Jyuuken, et les rendre beaucoup moins dense en chakra. Comme une sorte de filtre à particules, sauf qu'il filtre le chakra hautement condensé, c'est à dire, le chakra pur d'une compression équivalente à celle d'un Jutsu de Maîtrise deux ou bien trois. Bien entendu, et dans l'objectivité de permettre au clan Hyûga de garder ou non son exclusivité, je viens m'adresser directement à votre responsable des affaires externes. Je sais, et beaucoup savent que vous êtes le clan le plus respectés de Konoha, mais pourriez-vous au moins aujourd'hui nous ouvrir vos portes. Il serai malavisé que ce genre de pouvoir en bouteille, tombent entre les mains de l'ennemi sans que vous nous aillez aidé à régler cette petite anomalie.

Oui, anomalie car au départ, cette chose est prévue pour permettre au Jutsu médicaux de facilement s'épanouir dans le corps du blessé, et aussi d'empêcher le chakra de ce-dernier de s'échapper. C'est un baume qui servirait sur le terrain.

Ah, au fait, les papiers d'Hokage-sama et de Yakushi-dono, sont ici. Vous voici un exemplaire des lettres. >>

<< Non merci.

Veuillez attendre un peu, je vous prie. Allez donc là-bas vous asseoir. >>

Les trois gardes montrèrent un banc, prêt d'une marre dans la première court de la demeure, tout prêt de la porte, mais dedans ! Idame rangea les papiers, avec son sourire de diplomate, sa démarche d'homme d'affaires en retard et son signe de la main, il posa son pti' bout d'popotin.

[Jiro-san t'es un sensei indigne... tu m'abandonnes comme une vieille chaussette, c'est mal.]

J'ai passé la matinée enfermée, encore et toujours coincée à ces cérémonies atrocement ennuyeuses. Le moral du clan Hyûga est au plus bas, depuis la mort de l'héritier. Ma honte est palpable : j'étais son kagewushaa, et je n'ai pas empêché sa mort. Il est parti seul en mission, ça n'aurait jamais dû arriver. Mais au moins, personne n'a de reproches à me faire. Certes, je sens au fond des yeux de certains qu'ils auraient préféré que ma place et celle de Shun'ei-sama aient été échangées, mais je tente de faire comme si je ne voyais rien, n'entendais rien, et je ne dis rien. Je reste immobile comme une statue durant toutes les cérémonies, laissant la honte se propager dans mes veines comme un poison. J'ai quelque chose à réparer, quelque chose à prouver. Je n'ai jamais perdu un combat, mais pour tout ce qui ne touche pas l'affrontement direct, je ne sers à rien. C'est inéluctable. Mon unique voie est l'entraînement, alors. La cérémonie achevée, j'ai préparé mes affaires, échangé mon kimono de soie noire contre une tunique d'entraînement et un pantalon confortable, et me suis rendue au Dojo.

Arrivée là bas, je me retrouve nez à nez avec une personne que je ne m'attendais absolument pas à croiser : mon équipier, Idame, est assis sur un banc, pas très loin du Dojo. Je me dirige vers lui, une expression bizarre peinte sur le visage.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est à propos d'une mission ?

Je lui fait signe de venir avec moi, s'il est venu, ça doit être pour une très bonne raison : entrer dans la résidence Hyûga est pour un étranger aussi difficile que pour moi d'en sortir. Il y a forcément une bonne raison... Nous sommes devant la porte du Dojo, quelqu'un ne devrait pas tarder à arriver. Jiro-san, probablement, c'est lui qui est habituellement responsable de ce genre de choses.

- Alors, qu'est ce que tu fabriques chez moi ?

J'ai murmuré, cette fois, inquiète d'être surprise à un moment pareil. Enfin, Idame a dû se mettre un peu de plomb dans la tête, il ne fera plus n'importe quoi, comme la dernière fois qu'il est venu, me laissant dans la situation la plus inconfortable qui soit.

Idame restait le regard fixé sur les deux gardes. Un sourire diplomate, voir commerçant accroché aux lèvres, et une attitude des plus détendues. La posture de quelqu'un de joyeux, quelqu'un qui vient d'achever une entreprise qui l'aurait manipulé pendant plus d'un an... Enfin, tout cela n'était que tissu de mensonges, et Idame adorait cette sensation. Enfin un moyen pacifique d'entrer dans la demeure la plus inhospitalière du monde. Même en effraction dans la maison blanche, en ayant une peau différente de celle du président ; vous serez mieux accueillit. Enfin, trêve de plaisanteries, derrière lui de doux pas approchaient.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est à propos d'une mission ?

Idame la regarda. Il se retourna, d'un seul coup son visage se transforma, et devient un visage emplie de soucis et de craintes. Simplement son véritable visage, car même détendu par les plus pourries blagues qui soit, il n'en reste pas moins mal à l'aise, dans cette baraque. Son dernier exploit, avoir dresser Shun'Ei ; aujourd'hui décédé. Il crispe encore un peu plus les traits de sa figure, demandant à Aiko de s'approcher, afin de parler à voix basse. Mais cette dernière fit un signe contraire.

En plus de la peur ambiante, son discours avait ajouté une peur des gardes. Ces derniers, bernés à l'instant, risquaient de mal prendre la révélation à voix haute de l'identité d'Idame. Il s'en retourna, son sourire toujours au beau fixe. Il décida de lui-même leur faire comprendre qu'il allait se lever, mais pas pour aller loin, pour parler à une amie... Nouveau bobard, le mensonge mène au mensonge.

<< Excusez-moi de nouveau messieurs, mais, je vais discuter un petit peu avec mademoiselle Aiko. Vous ne m'en voudrez point ? Je reviens immédiatement après sur ce banc, vérifiez par vous-même. >>

Les gardes semblaient ne plus rien en avoir à faire. Seul l'un deux avait daigné se retourner une fraction de seconde vers le milieu de la tirade. Idame se leva donc. Après tout, ils devaient s'occuper de ceux qui entraient, pas ceux qui étaient déjà à l'intérieur. Il s'approcha d'Aiko, à peine arriver, elle comprit les sentiments qui animaient la situation, et se mit à parler à voix basse.

- Alors, qu'est ce que tu fabriques chez moi ?

<< Je suis venu te parler... Et puis m'entraîner un peu tien. Et vu que je sais que tu ne peux pas sortir, je comptais entrer avec un petit bobard. Mais ce n'est pas pour une mission, non. >>

Tout ça pour me parler ? J'ai du mal à dissimuler une certaine stupéfaction, mêlée d'un scepticisme assez poussé. Mais, à la réflexion, l'idée n'est pas mauvaise. Je hoche la tête, doucement, et réponds simplement :

- Je vois. Attends ici.

Je vais parler aux gardes, puisque Jiro-san n'est pas là, je vais devoir faire ça moi-même. Ce n'est pas le mieux du mieux ; mon degré d'influence sur les gardes étant quasi nul, mais bon, ils me connaissent bien, ça devrait passer, théoriquement. Idame et sa manie des mensonges... Il aurait suffit qu'il dise que mon sensei ordonnait un entraînement en équipe, au lieu d'inventer des choses tordues. Surtout que je ne sais pas exactement en quoi consistait son mensonge. Ahlala, Monsieur complique tout avec une facilité hallucinante. Il a une sorte de sixième sens pour me mettre dans l'embarras, on dirait. Bref, une idée, il me faudrait une idée.

- Il va rester avec moi, en attendant que Saburo-sama soit disposé à le recevoir.

- C'est d'accord. Mais veille à ce qu'il ne fasse rien de facheux.

- Bien entendu.

Voilà, c'est réglé. Je retourne vers Idame, avec l'expression de quelqu'un qui a une idée derrière la tête. C'est le moment de tester la progression de mon équipier, je crois. Je me souviens avec une certaine émotion de mon combat contre Tensui, il n'y a pas si longtemps que ça. Les combats sont importants pour mieux connaître ses équipiers, et ça fait extrèmement longtemps que je n'ai pas combattu Idame.

- Viens.

J'entraîne Idame à l'intérieur du Dojo. A priori, il n'y a pas trop de risques. J'active mon byakûgan quand même, pour voir si les gardes ne se méfient pas trop. Non, ça a l'air d'aller. De toute façon, personne n'a la tête à ce genre de broutilles. Idame n'est que chuunin, il ne représente pas de menace particulière pour qui que ce soit. Peut-être pour le frère de Shun'ei, mais il a ses gardes du corps. Bref, aucun problème à l'horizon. Le dojo est vaste, et nous sommes seuls. Parfait pour un entraînement tranquille. Bien entendu, les objets présents dans la grande salle ne sont d'aucune utilité à Idame, l'entraînement devrait plutôt se faire sous forme de combat.

- Bienvenue chez moi. Alors, de quoi est-ce que tu voulais parler ?

Idame avait suivit Aiko, se méfiant avec un petit regard par dessus l'épaule de l'attitude des gardes. Mais bon tout semblait parfaitement se passer, rien de bien méchant. Idame, le sourire terni entra dans le Dojo. Il commença par évaluer l'espace, puis constata aisément, que cela ne suffirait pas à un combat. Enfin pas à un combat d'Idame. Ils se posèrent sur un banc, enfin un truc bizarre, l'un en face de l'autre, séparés par des miroirs pivotants qu'ils prirent le soin de disposer en largeur afin de pouvoir s'offrir la courtoisie de s'observer pendant qu'il parlait.

- Bienvenue chez moi. Alors, de quoi est-ce que tu voulais parler ?

<< Je voulais te parler tout simplement...

J'ai appris que Shun'Ei s'en était allé.

Et toi, ça va ? >>

Idame avait un ton hésitant. Des phrases qui se dandinaient plus que s'enchaînaient. Il se tripotait le bout des doigts, il ne devenait pas tout rouge, non il n'était ni timide ni intimidé, il ne savait quoi dire tout simplement.

Son regard se baladait de droite à gauche cherchant de quoi s'occuper, un endroit pour sa rassurer, ou même un sujet qui animerai la conversation, mais il restait sur la touche, à ne voir que du blanc et bien de l'incompréhension.

- J'ai appris que Shun'Ei s'en était allé.

Et ? Qu'est-ce que ça change ? Son frère est entrain de suivre le même chemin, et son cousin est allé beaucoup plus loin que lui sur ce chemin. Il semblerait simplement que la Soke ait changé d'hériter, rien de transcendant, enfin rien qui m'affecte plus que nécessaire, ma place dans le clan n'a pas changé. Je garde le silence, parfois, c'est mieux.

- Et toi, ça va ?

Bonne question. J'aurais du mal à ne pas mentir en disant que ça va bien. Mais à vrai dire je ne sais pas, je me sens plutôt entrain de flotter dans un monde un peu bizarre, comme si rien de ce que je faisais ne pouvait avoir d'incidence sur le passé, comme si je ne pouvais rien faire, que je n'avais rien à faire, que ma vie se résumait à une longue suite d'habitudes plus ennuyeuses les unes que les autres. C'est chouette, j'adore me sentir comme ça, j'ai l'impression qu'il n'existe plus rien d'utile, que les choses ne servent à rien, que les gens ne servent à rien, et que la présence d'Idame ici ne servira qu'à m'apporter des ennuis.

- Ca pourrait être pire, on va dire.

Je n'ai jamais été particulièrement bavarde, d'habitude, c'est Idame qui meuble les conversations, et je dois reconnaître que ma part dans le dialogue est assez limitée. Mais là, il ne sait pas quoi dire non plus, on dirait. C'est sympa, il est venu me parler pour ne rien me dire, tout ce cirque pour rien, comme d'habitude. Bref, je n'ai pas non plus l'intention de rester là, à le regarder dans le blanc des yeux jusqu'au couché du soleil, j'ai autre chose à faire de mon temps. M'entraîner, par exemple. Taper dans un mannequin pendant des heures, ooh que c'est fascinant ! La mort dans l'âme, je finis par me lever, incapable de rester inactive trop longtemps, même quand je n'ai rien envie de faire.

- Bon et bien je crois que tout a été dit. Tu pourrais me faire deux ou trois clones, que je m'entraîne un peu ?

Voilà, la visite de mon équipier aura peut-être servi à quelque chose. Enfin peut-être, ça va dépendre de lui, ça. S'il a un entraînement-miracle-anti-ennui à me proposer, je suis pour.

Idame s'inquiétait en la regardant... Elle semblait beaucoup plus expéditive qu'à l'habitude, déjà que c'était pas mal, mais là... Elle prenait tout avec une légèreté bizarre, presque incongrue. Enfin, Idame était plus plongé dans ce qu'il avait à dire que dans les mimiques de son amie. Dans son esprit les souvenirs se mêlaient aux actions, et remonter leur temps était plus souriant que navrant, enfin quand on remontait un peu... Toutes sortes de scénarios lui venaient à l'esprit... Serait-ce leur fin, la fin de l'un d'eux ? L'heure pour lui, pour elle de s'en aller... L'un comme l'autre ils vivaient de leur dépendance, le caractère d'Idame a changé... Leur relation est devenue délicate, délicate comme les rapprochements de deux antagonismes...

Enfin, leurs regards ne se croisaient pas... Leurs envies étaient de nouveau les même, cela faisait longtemps.

- Bon et bien je crois que tout a été dit. Tu pourrais me faire deux ou trois clones, que je m'entraîne un peu ?

* Toujours aussi expéditive... Toujours aussi... Sèche. C'est marrant aujourd'hui. *

<< Soit... Je vais faire en sorte qu'ils ne t'éclatent pas dessus.

Kage Bunshin ! ! >>

Quatre clones se levèrent. Comme Idame, ils restèrent silencieux, ni bonjour, ni quelconque politesse, l'ambiance les avait de suite refroidis. Mais ils prirent une position bizarre. Le regard de leur créateur était significatif, et à force ils comprenaient immédiatement. Idame se gratta la tête... Il ne savait pas véritablement comment engager la chose. Un combat contre Aiko serai un combat par rounds... Il aurait tout le temps discuter à ces moments-là.

<< Il est hors de question que tu t'entraînes seule.

Nous allons combattre.

En avant ! >>

Chaque clone prépara une série de tâos similaires... Ils étaient chacun d'eux à six mètres d'Aiko, Idame lui, était à quelques mètres plus rapprochés. Mais des pas le faisaient reculer... Cependant son attitude était bizarre, et les signes différents.

Alors que je m'attendais à un discours de quinze pages, Idame n'a prononcé que quelques phrases, il progresse. La petite blague, il n'a pas pu s'en empêcher. Pour le reste, il garde un comportement correct, tant mieux. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, quatre clones sont apparus autour d'Idame. Bon, le tout est de ne pas perdre le vrai de vue, et pour ça, j'ai ce qu'il faut. Je souris légèrement, tout en envoyant du chakra dans mes yeux, et, le long de mon nerf optique, dans la zone de mon cerveau consacrée à la vue. Les veines ressortent autour de mes yeux, Idame ne pourra pas échapper à ma vue, maintenant. A moins d'être obligée de fermer les yeux, je saurai toujours lequel est le vrai, ça tombe bien.

Je vois que les clones -et le vrai- malaxent leur chakra. Ils se trouvent à une distance d'environ six mètres, parfait. Le seul ennui, c'est que le vrai Idame est entrain de reculer, et donc de se mettre hors de portée de mon kaiten. Ca serait un peu idiot de l'utiliser maintenant, d'autant qu'il n'aura plus qu'à attendre que je finisse de tourner pour m'avoir. Tssss, trop facile... Il faut d'abord que je me rapproche. Pour ça, la chose la plus évidente semble... l'attente.

Je forme le taô de la chèvre, et attends l'attaque qui ne va pas tarder à venir. Ils vont sûrement tous attaquer en même temps, et juste à ce moment là, et bien... kawarimi avec le clone le plus proche d'Idame. Ensuite, ça ira tout seul.

* Elle ne s'exécute pas au Kaiten... Kso !

Moi qui comptait qu'elle explose mes clones pour l'attaquer pendant le petit moment de pause... Ils ne me servent plus à rien. Elle sait lequel est le vrai... Alors, j'ai de la chance que les premiers tâos soient en commun à toutes les techniques de manipulation des flammes !*

Idame acheva les tâos du Setsunai Hikari, mais il marqua une courte pause, il voyait ses clones... Entrain de simuler un Jutsu, une meilleure stratégie devait être possible. Mais il restait toujours fidèle à ses premières idées !

<< Katon, Setsunai Hikari ! >>

Un mur de flammes se leva, plus de cinq mètres de haut, il tâtait le plafond du Dojo. Les flammes n'étaient pas parmi les plus ardentes qu'Idame avait en réserve, mais le but était simplement d'enfermer Aiko. L'obliger à user de son Kaiten pour dissiper la muraille qui l'enfermait. Idame enchaînait déjà quelques nouveaux tâos, cette fois-ci la techniques serait pure et puissante... Sans non-plus aller jusqu'à vouloir tuer, juste se montrer. Sachant au fond de lui, que la jeune Hyûga s'en esquivera relativement facilement.

Trois des quatre clones explosèrent sous le choc. Un seul resta dans le cercle de feu aux côtés d'Aiko, il continuait ses tâos, il devait être à sept... C'était bizarre, pourquoi n'enchaînait-il rien ?

<< Dis moi Aiko-chan ? Que comptes-tu faire maintenant, as-tu des projets pour notre équipe... Qui est dissoute. >>

<< Katon, Setsunai Hikari ! >>

- MAIS TU ES MALA...

Pas le temps de finir. Un mur de feu nous sépare, à présent. Dans l'enceinte du clan, dans le bâtiment où nous allons tous nous entraîner, il utilise une technique aussi destructrice, et aussi inutile, en plus. Mais ça lui arrive, de réfléchir, au moins ? Je suis énervée, ça y est. J'étais d'une humeur à peu près potable il y a quelques secondes, mais maintenant, c'est terminé. Bravo, Idame, bien joué.

<< Dis moi Aiko-chan ? Que comptes-tu faire maintenant, as-tu des projets pour notre équipe... Qui est dissoute. >>

- Au cas où tu n'aurais pas remarqué, je suis coincée ici. Donc à moins que le spectre qui nous sert de sensei se décide à pointer son nez, il ne se passera rien pour l'équipe. Bon, tu m'excuseras, mais je ne vais pas te laisser abîmer le dojo de mes ancêtres.

Et voilà, encore une conduite irresponsable, encore des erreurs à réparer, je préfère ne pas imaginer ce qui va m'arriver si quelqu'un remarque l'incendie dans le dojo. Il veut ma mort, ce n'est pas possible... Je vais me faire massacrer... Mais quel abruti ! Bref, il va falloir agir, et vite. Je snobe complètement le clone qui est à côté de moi, trop occupée à soigner au maximum ma position de départ, afin de faire un kaiten suffisament efficace pour dissiper tout ça, en espérant que ça n'aille pas carboniser le dojo tout entier.

- Kaiten !

La puissance de la défense est maximale, son rayon d'action également : sept mètres cinquante, assez pour avoir Idame, par la même occasion. Je n'avais pas envie de lui montrer le rayon maximal de mon kaiten, mais là je n'ai pas trop le choix.

- Au cas où tu n'aurais pas remarqué, je suis coincée ici. Donc à moins que le spectre qui nous sert de sensei se décide à pointer son nez, il ne se passera rien pour l'équipe. Bon, tu m'excuseras, mais je ne vais pas te laisser abîmer le dojo de mes ancêtres.

Idame souriait... Ce genre de remarquer ne l'atteignait plus vraiment. Au contraire même, Aiko le faisait rire. Le jeune Chuunin s'était un peu assagit, et l'énervement... Il n'y voyait plus la haine qu'il pensait auparavant, juste un caprice. Et les caprices, il en a fait aussi. Alors il pardonne. Mais le combat devait être un discours... Une scène dont ils avaient tous les deux besoin, Idame n'arriverait jamais à toucher son adversaire, tout du moins la toucher assez franchement pour qu'elle en souffre. Elle est trop forte, leur deux styles sont trop opposés. Si Idame gagne, il a une chance infinie... Si Aiko gagne, c'est qu'Idame aura accepté de prendre des risques énormes, ceux d'un séjour à l'hôpital. Et ce n'est pas le but de ce combat.

Le Kaiten éteignit doucement les flammes... Les deux puissances s'annulèrent, mais Idame prit un gros coup de chaud, et presque une petite tape de chakra. Mais rien de bien inquiétant, la chaleur il y était habituée, et ses conneries continues avec son chakra... Trop habitué. Mais déjà quelques tâos étaient enchaînés. Aiko terminait sa rotation.

* Cette maîtrise de son chakra... Même derrière le Setsunai je ressens les fluctuations... C'est un réel prodige, quand a-t-elle réussit à faire ça. Elle dégage tant de chakra, elle est si précise, avec tellement de points d'attaches, c'est si efficace, elle va si vite...

J'ai toujours aucune chance. *

<< Je trouve dommage... Notre situation à tous. L'absence de Keïko-san, vos problèmes familiaux à toi et Tensui... Et puis, le fait que je n'arrête pas d'entraîner nos amis pour faire passer le temps. >>

Il n'avait pas intérêt à parler trop longtemps. Et puis aujourd'hui, il n'était pas là pour les grands discours, il avait un / des message(s) précis à faire passer ; ou non. Il n'était plus amoureux, cet amour étrange qui liait les deux aspirants. Aiko lui fonçait dessus, les tâos d'un Katon Ryuuka ! Une vague rapide, plus qu'instantanée qui ne laisserai pas à Aiko le temps d'esquiver.

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