[Case de Katsue]

Invité

Ayane ferma une dernière fois les yeux, l’innocence de son visage montra de nouveau le bout de son nez. Peu à peu la jeune fille retrouvait la sérénité des morts qui la caractérisait lorsque sa concentration atteignait son paroxysme. Quel paradoxe étonnant pour la gamine qui apparaissait quotidiennement enjouée et radieuse, prête à toutes les bêtises que l’on pouvait imaginer, que celui de la voir comme morte lorsqu’elle pratiquait les arts shinobi. Mais l’histoire des Hitogoroshi justifiait à elle seule ce détail caractéristique de ses membres féminins. Cette hérédité portait le nom évocateur de la mort.
Mais même si le mal ne s’affichait plus sur le corps de la jeune fille, il n’en restait pas moins présent pour la vie, plus fort que jamais et Ayane se sentait prête à lui porter l’ultime coup d’épée qui allait la libérer, pour combien de temps…
Elle malaxait son chakra, concentrée comme tout étudiant le serait pendant une leçon, au détail près qu’elle ne pouvait se servir de ses mains occupées à accueillir la chaleur que lui procurait la Hyuga. Ayane restait impassible alors que le byakugan pouvait percevoir ce halo violacé qui englobait la jeune fille dans son ensemble avant de s’imprégner de ses chairs, lentement, délicatement comme le lui ordonnait Ayane dans ses pensées. Elle ne pouvait se permettre d’oublier le moindre petit vaisseau. La tache semblait insurmontable et pourtant la gamine s’y attelait avec attention. Son corps allait mieux, mais elle se concentrait sur la moindre pointe de douleur trahissant l’oubli d’une infime partie de son corps, à ces instants son visage retrouvait une expression humaine, petite grimace vite oubliée lorsque le chakra remédiait à ses erreurs. Au bout de nouvelles longues minutes, Ayane rouvrit les yeux, Katsue était plus resplendissante que jamais et irradiait Ayane de la joie transmise par son visage.
La gamine sourit en direction de sa maitresse, amie, complice, à cet instant il n’y avait pas assez de mots pour traduire tout ce que la jeune fille ressentait à l’égard de Katsue, sa déesse. Le souffle court, plus fatiguée qu’elle ne l’avait été durant le long voyage qui les avait conduites de Suna au village secret de Ryoko, Ayane se tourna, s’allongeant sur le flanc en direction de la Hyuga dont les yeux retrouvaient leur blanc immaculé et malgré ce qui venait de se passer elle se sentait bien, mieux que jamais en partageant cette proximité qui devenait naturelle avec Katsue.
Un silence de cathédrale régnait dans la case de la jeune femme, à peine perturbé par les derniers grincements du bois attaqué par son sang. Finalement Ayane se décida à parler.

« Merci Katsue, je… je ne crois pas que j’aurais pu faire quoi que ce soit sans toi. »

A peine ces quelques mots envolés que la jeune fille se sentait déjà à bout de force, l’obligeant à faire une petite pause durant laquelle un sentiment nouveau vint à l’assaut de ses pensées. Ignorant les ordres de son possesseur, ses mains se mirent à trembloter, ses jambes prisent de petites convulsions.

« Katsue je t’… »

Ses pensées devinrent alors aussi noires que les ténèbres, cette même sensation que lorsqu’elle se concentrait à l’académie de Suna mais en plus agressive. Ayane pouvait alors sentir son âme bouillir au fond d’elle-même, désireuse de partager cette expérience avec n’importe qui, la gamine n’était plus maitre de ses pensées. Elle vit Katsue faire son apparition dans son esprit, image spirituelle de la jolie désertrice enfermée dans la tête de la jeune Hitogoroshi. C’est alors que l’image se troubla lorsque l’horreur s’empara du visage de la Hyuga. Le corps imaginaire de Katsue commençait lentement à couler comme un glaçon prit dans les flammes, le feu de son propre sang. Ayane était ailleurs mais les cris de sa compagne eurent vite fait de la ramener à la réalité car, pour le plus grand malheur de la gamine, la Hyuga poussait d’affreux cris qui semblaient venir d’outre-tombe rapidement rejoints par ceux de la jeune fille qui fit aussitôt le rapprochement entre ses pensées et ce qui se déroulait dans la tête de la nuke-nin.
L’Hitogoroshi ne pouvait se pardonner pendant que les larmes perlaient sur ses joues endolories. Pourquoi venait-elle de faire cela ? Pourquoi partager cette immonde sensation avec celle qui était tout à ses yeux ? Quelle était cette soudaine envie de faire souffrir les autres alors qu’elle s’était elle-même jurée de les sortir de toutes leurs peines ?
Ayane était confuse, perdue au fond du trou que représentait le cadeau offert par son clan. Plus que jamais elle se mit à les haïr, tous à l’exception de sa mère.

« Katsue… »

"Katsue je t'..."

Noir...
***
Elle était dans sa case, Ayane venait de réussir l'épreuve de la vie, celle de survivre à l'acidité de son propre sang, et la kunoichi avait veillé à son chevet pendant tout ce temps... Alors où diable pouvait elle bien se trouver ? La Hyuga n'était pas sûre de savoir sur quoi elle marchait, à part elle même, tout autour d'elle semblait avoir disparu pour ne laisser qu'un abysse sans fin. Se redressant soudain, elle activa son Dojutsu. Les veines autour de ses yeux ressortirent, comme à chaque fois que son byakugan était parcouru par un flux continu de chakra. Elle n'y vit pas plus. Un frisson glacé parcourut la colonne vertébrale de la Hyuga, alors quelle faisait quelques pas dans ce grand vide, aussi facilement que s'il y avait eu un sol. Au bout de quelques secondes, la jeune femme n'avait pas le moindre indice.
Quelque chose se produisit, alors.
Une désagréable sensation se mit à lui parcourir tout le corps. Ce n'était pas vraiment douloureux, mais c'était suffisemment dérangeant pour que Katsue pousse un gémissement. Levant sa main devant son visage, la désertrice la voyait fondre comme neige au soleil, avec un certain sentiment d'appréhension. Ses sourcils se froncèrent et la Hyuga se forca à ignorer sa peur, bien que tout son corps lui hurlait que quelque chose clochait. Comme à chaque fois qu'une situation épineuse se présentait, le cerveau féminin se mit à tourner à cent à l'heure. Cette fois si, la nukenin avait du mal à raccrocher ses pensées entre-elles, gênée par cette atroce sensation de fondre. Fermant les yeux pour ne pas se voir se liquéfier, la Hyuga réfléchit à une solution. Avant ça, elle était avec Ayane, qui venait de subir une épreuve douloureuse... Ayane, l'Hitogoroshi, descendante d'une famille d'illusionnistes ! Sa disciple avait toujours montré des prédispositions pour le Genjutsu. Avec du chakra constemment malaxé, plus besoin d'effectuer des taos pour lancer ses jutsus... ou plonger des gens dans des illusions. Katsue était certaine qu'Ayane n'avait pas fait ça volontairement, éprouvée par l'épreuve de survie, naturellement douée pour le genjutsu et au contact de chakra malaxé, elle avait bien pu plonger Katsue dans une illusion alors que celle si venait tout juste de désactiver son byakugan.
C'était ça...
Elle était dans un Genjutsu...
Soufflant un grand coup, la Hyuga rouvrit les yeux. Il lui suffirait d'un Kaï et elle se libèrerait de l'emprise de sa disciple, c'était simple... Mais, quand la nukenin voulut effectuer le tao, elle ne put rien faire. Ses bras avaient déjà totalement fondus. Sans mains, elle ne pouvait effectuer de tao, ni se libérer de l'illusion. Une vague de terreur envahit la Hyuga, à l'idée de fondre totalement, pour finalement disparaitre dans cet abysse sombre. Ouvrant grand la bouche, elle se mit à crier.
***

"Katsue..."

Ces mots, accompagnés du contact de la jeune fille, ramenèrent Katsue à la réalité. Elle était toujours assise, sa main broyant littéralement celle d'Ayane, tandis que ses yeux étaient grands ouverts. La kunoichi se vouta légèrement sur sa chaise, le visage couvert de perles de sueur, tandis que sa respiration ressemblait à celle d'un fumeur après un marathon. Il lui fallut bien quelques secondes avant de reposer plainement les pieds dans le monde réel, régulant sa respiration, puis s'essuyant le visage d'un revers du bras. Elle posa finalement ses yeux sur Ayane, sans lacher sa main - bien que sa poigne se soit amollie. Son regard était voilé des séquelles de son expérience, mais on ne pouvait y voir une once de rancoeur vis à vis de celle qu'elle observait. Le silence dura encore un moment, avant que la Hyuga ne se décide à le briser.

"Ca va ?"

Entrée fracassante. La porte explosa dans un bruit sourd sous l'effet du coup de pied survitaminé de Ryo, Le sol se macula de morceaux de bois éparses. Voila, belle entrée...la case de Katsue était à présent remplits de copeaux, rapelant la cage d'un hamster. Mais le plus fort, c'était Ryoko, resté suspendu dans son mouvement...le pied en l'air....comme un con.

"Katsueuuuuuuuuuuuuh........"

Visiblement, il ne s'attendait pas à ça...un de ses sourcils était plus relevé que l'autre et légèrement tremblotant, démontrant toute sa surprise et son étonnement. Les deux jeunes femmes se tenaient par la main, une expression bizarre était gravée dans leurs yeux et Ryo....reconnu....de l'amour ???? Mais alors, les gémissements de Katsue....Non....Noooooooon. Il les avait dérangé en plein ébat amoureux.

"Désolé...dérangé...voulais pas..."

A la surprise céda bien vite l'énervement, voyant qu'en fait le lit était bien fait et s'apercevant enfin que les deux désertrices étaient habillées (car il ne les avait regardé que dans les yeux jusqu'à présent).

"QU'EST-CE QUI TE PREND DE GUEULER COMME UN PUTOIS ????"

Et alors...il remarqua quelque chose de bien pire que ce qu'il s'imaginait jusqu'à maintenant. Katsue était ébranlée, la désertrice de glace et de marbre était sonnée. Houla, ça allait mal. Il fit une moue patibulaire, désarçonné de voir ainsi une de ses meilleures combattante, il trouvait ça presque indecent...et voulait s'en excuser.

"Désolé Katsue, je remplacerais la porte. Levez-vous, on sort."

Invité

Fidèle à elle-même, Katsue ne se contenta que de quelques mots pour ponctuer l’expérience que les deux jeunes femmes venaient de partager. Son expression impassible ne paraissait plus aussi appuyée qu’à l’accoutumer mais le calme dont Katsue faisait preuve rassurait Ayane sur l’état dans lequel la Hyuga se trouvait. La gamine s’en serait voulue toute sa vie si quoi que ce soit était arrivé à la jeune femme par sa faute, et encore plus si elle y était directement impliquée. Mais au-delà de la condition de Katsue, plusieurs interrogations s’étaient soulevées dans sa tête. Comment avait-elle pu emmener Katsue dans un Genjutsu qu’elle n’avait jamais apprit aussi facilement ? Etait-ce du à l’expérience qu’elle venait de vivre ? Même s’il restait mince, le doute était possible et la jeune fille espérait que Katsue lui en dise un peu plus sur ce que son Dojutsu lui apprenait chaque jour de son corps si faible, si vil mais pourtant à l’origine de la force pour le moment inconnue à laquelle l’histoire de son clan la prédestinait. Elle n’eût pas le temps de dire ou de faire grand avant l’apparition éclaire du chef Nuke-nin. Quelques mots, sans plus, un geste surtout. Celui de la peine mélangée à la tristesse, ses bras enroulés autour du coup de la jeune femme pour se faire pardonner en toute honnêteté.

« Pardonne-moi… »

Quel formidable don que celui d’agir sans se soucier de ce que font les autres, sans même se préoccuper de leurs envies ou leurs passions. Mais il y avait une personne qui l’effrayait par-dessous tout, la présence de l’homme dont Katsue parvenait à raconter les pires histoires. Ce même qui se trouvait dorénavant sur le pas de la porte défoncée de la case de Katsue, Ryoko chef des déserteurs.
Les yeux de la gamine devinrent ronds, elle se sentait comme stupéfaite, l’expression de la femme adultère prise sur le fait. Ses bras quittèrent la peau de la Hyuga lorsque la jeune fille se recula sur le matelas, son dos nu contre la paroi, désolée, prête à s’excuser de tous les crimes possibles et inimaginables que l’on pourrait lui attribuer. Mais il n’en fut rien, Ryoko se contenta d’afficher lui-aussi une expression de surprise, quelques mots échappés par la gêne qui l’habitait avant qu’il ne reprenne le contrôle, fidèle à son rang. La marque des grands shinobis.
Entièrement offerte par le manque de force dont son corps faisait preuve, Ayane s’exécuta en silence, osant à peine soutenir le regard de Katsue. L’Hitogoroshi se sentait honteuse de crédibiliser la Hyuga aux yeux de son supérieur, tout ce qui pouvait suivre serait sa faute, et elle était prête à tout pour rattraper son erreur. Celle d’appartenir à ce clan de Suna.

Katsue avait deviné, lors du voyage, l'affection que lui portait Ayane. Elle se doutait de toute la culpabilité que pouvait ressentir l'Hitogoroshi, d'avoir ainsi martyrisé sa déesse, probablement sans la vouloir. La jeune Hyuga s'apprêtait à lui dire que ce n'était pas grave, que ce n'était pas sa faute, quand le patron fit irruption dans la case, tel une furie, prêt à massacrer les gens qui auraient bien pu faire des misères à la désertrice. Evidemment, quand il ne vit personne, il fut surpris, elle l'aurait été aussi, bien que ça ne se serait probablement pas aussi bien vu.

Bref, après son mitraillage de questions, la Nukenin poussa un long soupir, se frottant un peu le visage avec les mains, pour reprendre son expression neutre qui la caractérisait si bien... Elle se leva à son tour, mais ne bougea pas plus, laissant Ayane sortir en la suivant du regard. Une fois qu'elle fut sortie, la jeune femme se rapprocha de Ryoko, parlant à voix suffisemment basse pour que son élève ne puisse l'entendre, d'où elle était.

"Désolé boss, mais j'ai juste baissé ma garde..." Elle baissait les yeux... Visiblement, être prise en flagrant délit de vulnérabilité semblait pour elle une faute grave. "Certains membres du clan de cette fille sont élus, toujours des femmes, et récupèrent le pouvoir héréditaire. Leur sang est extrêmement acide et risque de les dissoudre de l'intérieur. Pour contrer cet effet, le clan dispose d'un artefact qui fournit du chakra malaxé, pour contenir ce sang." La désertrice marqua une pause, pour être sûr que Ryoko ai tout compris, avant de poursuivre. "Le sang gagne en acidité avec le temps et l'artefact seul finit par ne plus suffire, Ayane doit alors apprendre à utiliser son propre chakra, en copiant celui de l'artefact, pour survivre.
Ca parait handicapant, mais c'est très puissant.
Là elle a faillit y rester, si j'avais pas pu voir tout ça grâce à mes yeux, Ayane serait morte avant d'avoir compris la nature de ses pouvoirs. Ce que ce chakra lui permet, en le copiant par simple concentration, c'est tout simplement à avoir du chakra malaxé sans même avoir besoin d'utiliser des taos." Le regard de Katsue finit par dériver vers la porte, tandis qu'elle poursuivait son explication. "Du coup, elle peut faire ses jutsus sans faire les signes, un énorme gain de temps en combat. Leur clan semble aussi spécialisé dans le Genjutsu... grace à cette hérédité, et à cause de son épuisement, elle m'a plongé dans un genjutsu sans le vouloir, alors que... que j'avais baissé ma garde trop tôt.
C'est pour ça que j'ai crié..."

La jeune Hyuga baissa la tête quelques secondes, avant de soupirer. Elle prit finalement son imposant rouleau, passant la bandoulière par dessus sa tête pour finalement la pauser sur son épaule, avant de se diriger vers la sortie. Là, rejoignant Ayane, la désertrice lui lança un sourire gêné, qui semblait pourtant se vouloir rassurant. Attendant que le chef des déserteurs arrive, la Nukenin posa une main chaleureuse sur l'épaule de son élève, espérant probablement lui faire comprendre par là qu'elle ne lui en voulait pas.

Invité

Ranmaru et Ayane en provenance d'une promenade au bord du village

Ranmaru et Ayane firent finalement irruption dans la case de Katsue, le garçon avait finalement décidé d’accepter l’offre de la gamine malgré tous les bons sentiments qu’il éprouvait à l’égard de la jeune femme. Ravie de la réaction du déserteur, Ayane sautillait de joie à l’idée du délicieux repas qu’ils allaient partager à trois, cherchant Katsue du regard. La journée avait si bien commencé que la suite ne pouvait en être que meilleure car la gamine avait hâte, si ce n’était pas déjà fait, que les deux ninjas se côtoient et partagent autant qu’ils ne partageaient chacun avec elle.
Heureuse comme jamais, la douce voix de la gamine résonnait dans le cocon que représentait sa nouvelle demeure partagée avec la Hyuga, la douce mélodie enjouée et émerveillée parviendrait rapidement aux oreilles de la jeune femme.

« Kat ! Kat ! Il faut sortir un nouveau couvert. Nous avons un charmant invité de dernière minute. »

Sur ces mots, la jeune fille invita Ranmaru a prendre place en attendant l’arrivée de Katsue.

Katsue ne fut pas surprise en les voyant entrer.
Comment l'aurait elle été ? Depuis toujours, elle s'est entrainée à ne jamais se laisser surprendre, à toujours être prête à se défendre contre une attaque. Ses sens constemment en éveil s'exacerbaient dans le combat, lui offrant une efficacité supérieure. Etait elle surdouée dans ce domaine, ou bien le byakugan y était il pour beaucoup, l'habituant à capter un nombre impressionnant de choses ? Cette habitude se répercutait même lorsque son dojutsu était inactif, ouvrant ses autres sens au monde extérieur. Ainsi, elle lest entendit, s'approcher de la case, puis échanger quelques mots juste devant. Les veines autour de ses yeux étaient ressorties, presque instinctivement. Tandis que sa perception du chakra lui permettait de voir les traits de Ranmaru, presque totalement décoloré, dans une vision de nacre, noir et blanc, avec une étonnante clartée. Son sourcil se haussa...
Ranmaru.
Il était de ceux que la kunoichi ne connaissait pas. Aussi loin qu'elle se souvienne, ce shinobi l'avait toujours évitée, depuis qu'ils s'étaient croisés. Peu s'en était fallut : la froideur naturelle de la Hyuga devait y être pour quelque chose, la frousse du personnage achevait d'en faire un personnage terrifiant aux yeux masculins. Katsue n'avait pas cherché plus loin à comprendre, ni à aller vers lui. De toute façon, s'il ne lui parlait pas directement, certains échos finissaient par remonter à ses oreilles. Un flemmard illusionniste. A bien y réfléchir, ce genre de personnes étaient ceux qui tombaient les premiers dans leurs propres pièges, se masquant la réalité sous un joli masque, histoire de ne pas voir sa dureté et sa froideur. La jounin soupira. Son esprit, trop analytique, décortiquait des rumeurs pour deviner la personnalité de quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Abandonnant tout préjugé, la Hyuga nettoyait son esprit de toutes fondations erronnées, histoire de se construire une image du chuunin aussi juste que ce qu'il voudrait bien laisser transparaitre lui permettrait. N'empêche, quelque chose dans les mots qu'ils échangeaient la dérangeait. Elle ne pouvait mettre le doigt dessus et ça l'énervait...

« Kat ! Kat ! Il faut sortir un nouveau couvert. Nous avons un charmant invité de dernière minute. »

Le petit couple, entré dans la case, pouvaient voir que Katsue leur tournait le dos, habillée dans sa tenue du moment : Kimono rouge, brodé de motifs floraux, jaunes d'or, à la coupe étudiée pour laisser voir les gambettes bronzées de la Nukenin. Sa longue chevelure était attachée, cette fois si, en une queue de cheval qui atteignait tout de même ses genoux. Désactivant son byakugan, Katsue se tourna vers Ayane et Ranmaru, leur offrant son corps de profil, tandis que sa tête achevait de faire le reste du chemin pour leur offrir une entière vision de son visage. Plusieurs mèches blanches encadrant son visage, sa gorge cachée derrière une écharpe d'un brun-rouge, profond, la kunoichi gardait cette expression faciale qui la caractérisait. Ses yeux de nacre se posèrent quelques secondes sur le garçon. Elle ne bougea pas d'un pouce. Elle ne bougea pas d'un pouce, pourtant une assiette supplémentaire, faite d'un bois plus clair que les deux autres assiettes - ayant donc probablement moins servis - se mit à flotter dans l'air en direction de la table, bientot accompagné d'une paire de baguettes. Katsue s'approcha, puis pris place à la table, ôsant un sourire poli à Ranmaru et Ayane, désignant les deux autres places vides de la main.

"Je ne suis pas une grande cuisinière, mais ma mère m'avait appris quelques trucs..." Sa voix est aussi douce que froide, peu accueillante, mais pas non plus repoussante. "J'ai acheté du sake, mais, à part le riz que les contrebandiers livrent régulièrement, je n'ai trouvé qu'un sanglier."

Accompagnant ses paroles, un plat sous cloche métallique, un peu ternie par l'usure, lévita dans l'air jusqu'à la table, bientôt accompagné d'une bouteille large, à ressemblant plus à une cruche grossière qu'à autre chose, frappé d'un cygle noir. Les coupelles, seule vaisselle faite de procelaine, finirent par jouer à leur tour aux objets volants. Alors que tous ses gestent jusqu'ici avaient été lents, minimes, quasi innexistants, Katsue tendit brusquement le bras, sortant un kunai de sa manche.

"Je n'ai aucun couverts..."

Invité

La vision du sublime kimono rouge apporta un sourire toujours plus grand, scindant littéralement son visage, à Ayane. La gamine s’autorisa à un rapide coup d’œil en direction du chuunin teinté d’envie et de malice. Elle était là, sa Katsue que la gamine présentait avec une fierté non masquée. Sa vie semblait comme prendre un nouveau sens dès que la jounin se trouvait à proximité, elle rayonnait et sa lumière baignait l’Hitogoroshi de toute sa force. Pour une personne non coutumière de la relation que les deux jeunes femmes entretenaient, cette aura que semblait dégager Ayane aurait pu paraitre déstabilisante. Ses yeux étaient pris de passion lorsqu’ils se posaient sur la marionnettiste, sa peau semblait comme parcourue de milliers de frissons, chaque geste que Katsue effectuait, même les plus anodins, semblaient être comme des œuvres d’art vivantes. Ainsi, malgré la récurrence que le simple fait de mettre le couvert était, Ayane resta sur place, les yeux émerveillés, contemplant la désertrice qui partageait sa vie. Elle était bien.
Cela fait, Katsue s’installa en invitant les deux nouveaux venus à prendre place autour de la table. La gamine s’élança la première, joyeuse, d’un pas chaloupé que peu de gens avaient finalement eus le loisir d’admirer. Elle contourna la table, passant derrière pour rejoindre sa place habituelle, mais au moment où elle fut dans le dos de la jeune femme elle ne put s’empêcher de repenser à ce sentiment qu’elle s’était découvert lors de sa conversation avec Ranmaru.
Elle bougeait sans réellement s’en rendre compte, son corps était dirigé par ses seuls sentiments. Lentement, délicatement même, Ayane se pencha par-dessus l’épaule de Katsue avant de déposer un baiser sur la joue de la Nuke-nin. Un contact tendre et chaud, habité par l’amour qu’elle lui portait, ce sentiment qu’elle venait de se découvrir et dont elle se serait voulue toute se vie de ne pas l’avoir partagé à cet instant avec Katsue. Ses lèvres quittant la peau brunie de la jeune femme, la gamine susurra quelques mots lorsque sa bouche ne se trouvait plus qu’à quelques centimètres de l’oreille de la Hyuga. Des mots passionnés que seule la Kunoichi serait à même d’entendre.

« Je t’aime. »

Cela fait, Ayane rougit un peu en prenant la direction de sa place autour de la table. La même timidité qui l’avait envahie le jour où elle avait prononcé les mêmes mots à sa mère. Elle s’impressionna elle-même de la facilité avec laquelle les mots étaient sortis, si bien qu’elle s’installa, un sourire radieux mais pincé sur les lèvres, les yeux rivés sur son assiette, Ayane jetait une infinité de petits regards complices en direction de la Hyuga. En attendant que leur hôte ne prenne position.

Invité

*nous y voilà*

Se dit Ranmaru en entrant. L'idée de diner ici ne l'enchantait pas particulièrement, l'hyuga le foutait mal à l'aise... Ces dans ses moments que els réflexes marchent à plein régime... ranmaru étudia ses possibilités de repli...

* La porte restera donc dégagée... Les fenêtre ne suront pa sun bon choix je pense... AU pire il y a la table...*

Le chuunin était tendu, pret à toutes éventualités. Ses grands yeux noris balaiyèrent la pièce, et repensait à ces yeux blancs et froids pouvant voir tant de chose... Ne voulant pas paraître impolie Ranmaru esquissa un sourire..

"Merci pour l'invitation, je vous rendrais la pareille quand j'aurais un chez moi."

Les mots du chuunin coulèrent comme uen rivière sur des galets. Il aurait aimé avoir deux trois genjutsus lancé sur lui mais il voulait rester poli... Il prit place et sortit son cuillé, qu'il posa sur la table. Il sortit entre ses dents

"J'en ai qu'un désolé..."

Il regarda Aya comme pour chercher un visage amical et ne reagit pas à ses chaudes paroles avec Katsue

*elles font ce qu'elles veulent... Tes dans la tannière de la lionne mon pauvre gars... Evite de te faire croquer....*

Katsue avait appris à ne plus être surprise des preuves d'affection que lui portaient Ayane, les prenant aussi naturellement qu'une grande soeur l'aurait fait. En fait, ses traits d'ordinaire si froids et durs, paraissaient plus doux qu'à l'accoutumée, lorsque ses yeux de nacre se posaient sur la jeune fille au sang acide. Tournant finalement son regard vers Ranmaru, visiblement de plus en plus mal à l'aise, la Hyuga se laissa aller à un sourire poli... et gêné. Elle n'avait jamais vraiment eu "d'invité" à sa table, n'ayant jusqu'à présent partagé le couvert qu'avec son père, sa mère, quelques impudents auto-invités et Ayane. Ce qu'il y avait de neuf, en vérité, était l'incompréhensible désir de paraitre aimable aux yeux de quelqu'un que l'Hitogoroshi semblait apprécier. Jamais, jusqu'alors, elle n'avait fait le moindre effort pour se sociabiliser, ne comprenant simplement même pas l'intéret.
Bref...

Coupant court au silence pesant, la Nukenin souleva la cloche, dévoilant la viande fumante. Pas habituée à ce genre de réception, il lui fallut quelques secondes avant de trouver un endroit où poser cette cloche métallique, désormais inutile. Elle prit le sake, remplissant les coupelles d'une seule main, comme si la bouteille - trop grosse pour tenir dans ses mains - collait simplement à sa paume. Tout ceci était fait dans le silence le plus total... Qu'aurait elle pu dire de toute façon ? De quoi peut on bien parler dans ce genre de situation ? Katsue l'ignorait, simplement, aussi se taisait elle, attendant que l'un, ou l'autre, souffle quelques mots.

Invité

Une fois la cloche ôtée, Ayane s’empressa de s’approcher du plat pour voir à quoi cela pouvait bien ressembler. Elle jeta un regard rond sur la bête, fit gigoter son petit minois pour humer les odeurs saisonnières qui s’y échappaient avant d’attraper de quoi couper la viande. La gamine se positionna légèrement en biais, tendant les bras en direction de Ranmaru pour qu’il attrape les ustensiles, essayant de masquer au mieux son visage de la vue de Katsue car, malgré toutes ses qualités, il fallait reconnaitre qu’elle n’était pas franchement bonne cuisinière. L’hitogoroshi souhaitait faire discrètement signe au garçon de faire comme elle, faire semblant de trouver cela succulent.
Une fois que le chuunin fut fin prêt à découper la tendre, espérons le, viande, Ayane ouvrit le bal des conversations avec une expression satisfaite sur les lèvres.

« Je te présente Ranmaru, Kat. On s’est rencontré pendant que je me promenais ce matin. D’ailleurs je suis allée aux abords du village, et il y a plein d’endroits géniaux, et pleins de bêtes que je n’avais jamais vues ! »

Elle tourna alors le regard en direction du chuunin comme pour lui intimer d’acquiescer à ses paroles avant de retourner son regard sur Katsue.

« Et… Il m’a beaucoup parlé de Ryoko. Tu m’as raconté que des bêtises à son sujet ! »

Sur ces mots elle se mit à rigoler bêtement, un rire qui montrait qu’elle ne lui faisait pas un reproche, mais juste pour signaler son appointement.

« Et Ranmaru m’a parlé d’Iwa. J’aimerais bien y aller. Il faut qu’on y aille, j’ai trop envie de voir à quoi ressemblent les montagnes de ce pays, de me promener et m’allonger dans l’herbe. On ira hein, Kat. »

La gamine était maintenant partie dans un étalage de commentaires plus ou moins intéressants sur sa matinée, enfin peu de ses mots l’étaient réellement. Racontant maintes histoires qui auraient pu lui arriver dans telles ou telles circonstances, un oiseau qui passait près de son visage, un renard qui se faufila entre ses jambes et bien d’autres futilités.

Invité

Le malaise de Ranmaru allait grandissant

« Et… Il m’a beaucoup parlé de Ryoko. Tu m’as raconté que des bêtises à son sujet ! »

*Hey ne l'énerves pas non plus!!!*

"Ben en fait, je suis pas très objectif sur Ryoko-boss, je suis plutôt d'accord avec lui sur ses valeures et ses actes... Mais je ne remet pas en doute ton point de vue, Katsué"

Ranmaru éssayait de découper la viande avec adresse, évitant le regard génant de Katsue

"J'ai rencontré Ayane en ville, elle semblait perdue, je me suis juste permit de l'aider..."

*elle va me défoncer si elle croit que j'essaye de lui voler son amie...*

Ranmaru servit le repas, en part égale et se réasseya... il servit du saké à Katsué et à lui même... lançant un regard "t'es trop jeune pour ça" à ayane. ranmaru prit sur lui de nourir la conversation...

"Comment vous vous etes rencontré?"

*Question banale, peu risquée: Nickel!*

Invité

Toute excitée de voir enfin Ranmaru prendre la parole, Ayane ne laissa pas le temps à Katsue de répondre en renchainant aussitôt.

« Ne sois pas si modeste Ranmaru. »

Puis se tournant vers Katsue, les yeux enjôleurs car il fallait l’admettre, ils avaient passés un bon moment.

« Ranmaru est un charmant garçon tu vas voir. Il m’a même montré un magnifique coin, un peu à l’écart, qui offre une vue splendide sur tout le village où nous avons longuement discuté. »

Puis elle tendit sa coupe, l’air un tantinet fâché, pour glaner une goutte de Saké.

Ayane parvint à arracher un sourire au visage intangible de la jeune Hyuga, tant son enthousiasme innocent était mignon à voir. A côté, Ranmaru donnait l'impression qu'il risquait de mourir toutes les secondes et, même sans le byakugan, Katsue voyait bien qu'il était tendu. D'habitude, les gens l'évitaient pour son air peu - pour ne pas dire pas - avenant, mais rarent étaient ceux qu'elle avait réellement l'impression de terrifier. Finalement, le visage froid et austère de la kunoichi se détendit, face alors qu'elle souriait intérieurement. Une flamèche, allumée par la bonne humeur d'Ayane, nourrie par une idée machiavélique, réchauffait son coeur. Après avoir courtoisement, mais froidement, remercié Ranmaru, la jeune femme prit la bouteille de saké et servit l'Hitogoroshi.

"C'est vrai, je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de faire connaissance avec Ranmaru, il doit être charmant, si tu le dis..." Puis elle releva la tête, son sourire avait pris quelque chose de malsain, tandis que les veines autour de ses yeux ressortaient sous la peau, comme à chaque fois qu'elle faisait usage du byakugan. Sa voix était plus rauque qu'à l'accoutumée, quand elle poursuivit : "Pourquoi m'avoir évité si longtemps, Ranmaru ?"

Invité

"C'est vrai, je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de faire connaissance avec Ranmaru, il doit être charmant, si tu le dis..."

*Elle met une certaine science à me foutre en l'air celle là... Faut pas s'alarmer tant que Ayane est là ça risque rien... Enfin j'espère.*

"Pourquoi m'avoir évité si longtemps, Ranmaru ?"

*Elle refait le coup avec son oeil machin chose... Va falloir qu'elle se détende la mémé. Me fout vraiment les boules sont truc là...*

Ranmaru fit d'imperceptibles mouvements, bougeant autour de son verre de saké. Il y trempa le bout de son index et tournait au dessus du bol, le frôlant à peine. Il soupira un peu et avec un sourire il dit d'une voix cynique:

"J'ai l'impression que tu es une mère qui passe le sur le grill le nouveau petit copain de ta fille... C'est assez troublant. Alors , Madame je vous pris de ne pas être trop dur avec le jeune homme que je suis... Certes je bois un peu, je fume aussi mais j'ai un bon fond je vous en pris madame croyez moi!
"
Intérieurement Ranmaru riait aux éclats. A l'aide du Byakugan, Katsue vit les lèvres du chuunin faire un imperceptible rictus moqueur.

"En fait si je ne suis jamais venu te voir, c'est juste que j'en ai pas eu l'utilité. Je ne voulais pas te déranger... Tu as l'air très prise par des entraînements et moi très pris avec Ryoko. Enfin, je suis ravi d'avoir rencontré Ayane , elle est agréable et... fraîche. Vous n'avez pas répondu à ma question: Comment vous êtes vous rencontrer?"

Le regard de Ranmaru soutint celui de la Hyuga cette fois fois, non pas qu'il n'avait plus peur d'elle mais il venait de comprendre qu'elle ne ferait rien en présent de la jeune noble de Suna. Le byakugan de la Hyuga faisait apparaitre que le chakra du chuunin illusioniste était bien répartit, signe d'une capacité accrue à malaxer le chakra.

Il avait fait mouche, ce petit con...
Sous les yeux d'Ayane, qui n'avait pas le temps de réagir, Katsue désactiva son byakugan, regagnant un regard presque normal. Presque, car ses iris gardaient cette teinte d'un blanc nacré, sans la présence de la moindre pupille. Bien qu'une part d'elle même hurlait à la kunoichi de l'envoyer bouler hors de sa case, une voulait faire bonne figure face à l'Hitogoroshi. Soupirant finalement, la Nukenin arbora une moue désapointée - c'est le mot exact de ce qui se dégage réellement de ses traits. Finalement, elle se tourne vers Ayane :

"En tout cas, il a aucun humour ton copain..." C'est vrai, Katsue déconnait, elle. Enfin, j'ai l'habitude des esprits étriqués qui claquent des jambes en voyant mes yeux anormaux"

Marquant une pose, toute une déferlante de souvenir remplis le crâne de la Hyuga. Finalement, les choses ne changeaient pas et, même si Ayane était un don, un baume au coeur de la nukenin, sa présence ne suffisait pas à changer le monde qui l'entourait. Disparut le sourire de Katsue, envolée sa bonne humeur, la désertrice avait regagné son air froid et distant, tandis qu'elle avalait sa première coupelle de Saké, avant de s'en resservir une autre.

"Racontes lu si tu veux, Ayane, je suis sûre que tu vas mieux le raconter que moi."

Invité

La gamine prit le temps d’examiner sa coupelle de Saké, enfin, oui enfin elle avait son propre verre de cet alcool si répandu. Elle était grande maintenant, suffisamment pour ne plus avoir à tremper les lèvres dans celui de son père, de toute façon elle n’en aurait plus la possibilité. La jeune fille tourna tranquillement la coupelle dans tous les sens en prenant soin de ne rien renverser de ce somptueux liquide qui ne tarderait pas à lui compter quatre vérités. Elle y porta son nez, Katsue et Ranmaru discutaient toujours, Ayane n’y prêtait plus grande attention même si elle cru vaguement comprendre que l’atmosphère était redescendue d’un cran. Katsue vida sa coupelle avant de se resservir, et prise par la tentation l’Hitogoroshi suivit le mouvement. Elle déglutit bruyamment, cela n’allait pas, on ne pouvait pas la réintégrer dans la conversation au moment le moins opportun, pas lorsque sa gorge semblait hurler à l’aide, Ayane ne bougeait hormis les deux noisettes qui passèrent tour à tour sur Katsue et Ranmaru, elle comprit, enfin, pourquoi son père lui avait toujours dit que c’était une boisson de grandes personnes. Y tremper les lèvres n’était pas plus compliqué que cela, mais vider une coupelle d’un trait était une toute autre pair de manches.

« heuuu… »

Ayane ne savait plus vraiment où elle en était, sa gorge chauffait, sa langue la brûlait, l’œsophage n’était pas non plus sans restes. Cela n’allait pas. D’une petite voix fluette et désemparée, Ayane répondit aux avances de Katsue.

« Heuuu… nous nous sommes rencontrées à Suna. Il y a quelques semaines maintenant. »

Il fallait continuer, rien que le fait de penser à autre chose refreinait les effets du Saké, la gamine se redressa alors, une petite mine qui rougissait à vue d’œil et un air malin.

« En fait, j’allais au quartier commerçant, tôt le matin. A l’époque, à l’académie de Suna, mon professeur Hattori Hanzo, un garçon tout aussi charmant que toi Ranmaru, était un adepte de la manipulation des marionnettes. A cette époque c’est vrai, j’en pinçais un peu pour lui, il semblait si fort, si sûr de lui, et il était beau. Il faut le dire. Alors je voulais l’impressionner, donc je me suis rendue chez un artisan de pantins. C’était génial, il y avait plein de marionnettes et de morceaux dans tous les sens. Par contre l’odeur n’était pas géniale, mais je crois que c’est le bois. Pourtant j’aime l’odeur de la forêt mais là, ça ne passait pas. Donc j’avançais comme ça, en me pinçant le nez, et j’ai vu une jeune femme parcourir les étales du magasin. »

La gamine continuait à mimer chacune de ses descriptions dans un petit manège amusant, rendu encore plus hilarant par l’ivresse qui la gagnait à mesure que les mots s’échappaient de sa bouche.

« Donc j’ai Katsue, je l’ai abordée, gentiment hein. Je souhaitais simplement en apprendre un peu plus, comme ça Hattori Hanzo aurait été fier de moi. Nous avons donc parlé, des marionnettes, de la pluie, du beau temps et de maman. »

Stop, le visage d’Ayane se ferma légèrement, elle se tut. L’alcool exacerbait les sentiments, la preuve en était là. Rien que le fait de citer le mot maman provoqua en la jeune fille une profonde tristesse, ses épaules retombèrent de leur place devenue haut perchée, son visage se baissa pour regarder l’artefact posé sur ses genoux que ses doigts manipulaient frénétiquement. Elle conclut son discours par quelques mots de plus avant de retomber dans le silence.

« Et ensuite, nous sommes parties. »

Invité

"Et ensuite, nous sommes parties. "

Ranmaru se tut dans un premier temps. Il ne pensait pas la Hyuga capable d'un tel geste. Pourrais-t'elle faire preuve de sentiments? Il se rappelait les mise en gardes de Ryoko à propos de Katsue, mais peu être que le plus grand pouvoir d'Ayane était de changer les gens... Il regardait la génin s'enivrer rapidement, ce qui lui tira un regard attendrit.

"Tu as de la chance Katsue, d'avoir trouvé une perle comme ça. Cela fera du bien à notre village, elle apporte qu'un courant frais que j'apprécie à sa juste valeur...."

Ranmaru se resservit à son tour, il avait l'habitude du breuvage et une seule coupe le chauffait à peine. Il sortit une cigarette et tendit le paquet à Katsue...

"Fais comme la dernière fois, sers-toi!"

Cela pouvait paraître étrange comme proposition car le paquet était à pas moins de trois mètres de la jounin aux yeux d'ivoire.
Ranmaru alluma sa cigarette, usant de sa main libre pour dissiper la fumée

"En tout cas, je suis flatté et ravi que vous m'ayez accepté à votre table. Ce geste me va droit au coeur... J'ai pris sur moi d'expliquer à Ayane les préceptes prônes par Ryoko... Je ne suis certes pas objectif mais je pense qu'elle a compris nos raisons de se battre pour ce village."

La nukenin regardait Ayane, un voile de tristesse passant devant ses yeux. Mais aucune émotion n'était perceptible sur son visage, elle avait trop bien appris à refouler ces sentiments en elle, lors des "entrainements" que lui prodiguaient son père. L'histoire d'Ayane faisiat écho à la sienne : comment un clan décidait, dans sa toute puissance, de condamner les siens à une vie qu'il ne désirait pas, de la leur voler, puis de la piétiner comme si elle n'était rien. Pour Katsue, si peu d'alcool ne suffisait pas même à faire lui rosir les joues, ayant été habituée très tôt à l'alcool et à ses effets sur le corps. Elle trichait même, en diminuant ses effets grace à son chakra, qu'elle maitrisait quasi parfaitement. Le ton aurait pu rester dans les gris d'eau, triste et morne, mais Katsue saisit finalement la perche tendue par Ranmaru pour tenter de rebondir...

Son kunai lévita une seconde, avant qu'elle ne l'effleure du bout des doigts. Il alla ensuite toucher une clope, de la pointe, avant de s'écarter. La cigarette suivit peu de temps après, se callant directement entre les lèvres de la nukenin.

"J'aime beaucoup Ayane. L'avoir à mes côté est une véritable bouffée d'oxygène et, ensembles, je sais que nous pourrons faire de grandes choses. Nos passés ont des similitudes, nous avons toutes les deux des cicatrices laissées par la stupidité de nos clans..."
La Hyuga jeta un coup d'oeil à l'Hitogoroshi, avant de poursuivre.
"J'ai pu lui apprendre les bases, lors du voyage de retour, j'ai appris à mieux la connaitre, j'ai porté mon regard jusque dans la moelle de ses os. J'y ai vu quelqu'un que je voulais protéger, à tout prix.

La désertrice évitait volontairement d'aborder le sujet de Ryoko. Peut être jugeait elle que la foi de Ranmaru envers son professeur pouvaient entraver la discution, qui sait ? Quoi qu'il en fut, Katsue avait ses idées sur le Satoro. Il était pour lui un allier et non un guide, ou un chef. Elle acceptait ses ordres, car ils n'allaient pas contre ses propres aspirations et que, malgré tout, elle avait une certaine estime pour lui... Arriverait fatalement le jour où la Hyuga, elle en était certaine, battrait de ses propres ailes, sans plus même répondre à un quelconque appel de sa part.

Sans un mot, la Nukenin se pencha en avant, vers Ranmaru, tendant la cigarette vissée au bout de ses lèvres. Elle attendait peut être du feu ?

Invité

Sans un mot, la Nuke-nin se pencha en avant, vers Ranmaru, tendant la cigarette vissée au bout de ses lèvres. Elle attendait peut être du feu ?

Ranmaru sortit, en toute hâte, un briquet à essence. Machinalement, il actionna la pierre et "fiou" la flamme fut. Une fois la cigarette de Katsue allumée, il rengaina son attirail.

"Belle métaphore... même si cela laisse présager qu'elle couve une quelconque maladie..."

L'air un peu plus grave, Ranmaru ne continua pas. Puis tel un acteur, il passa sa main droite sur son visage et instantanément, il changea d'expression:

"En tout cas Ayane sera une grande Shinobi, elle a du génie avec la manipulation de son chakra et tout ce qui touche au genjutsu de façon plus générale. J'sais pas à quel point tu me fais confiance Katsue mais je pense que je pourrais lui transmettre mon expérience... Enfin si tu le veux Ayane... J'oblige personne..."

Puis se retournant vers la Hyûga

"Alors Katsué cette viande, ça arrive?"

Ses paroles étaient accompagnées d'un clin d'oeil

» Case du chef.
» [demeure] La case de Koto
» Mission de Katsue et Ayane [Rang A]